El Hadj Omar Tapsoba, candidat du MPP : « Nous allons faire les audits des parcelles »

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El Hadj Omar Tapsoba, le Secrétaire général du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) de l’arrondissement 7 de Ouagadougou est sur la liste des candidats du parti pour la conquête la mairie de cet arrondissement. Quels sont ses projets pour cet arrondissement s’il est élu ? Convoite-t-il aussi la mairie centrale, bien que le parti au pouvoir ait choisi  de dévoiler son candidat à l’issue des élections municipales du 22 mai 2016 ? Réponse dans cette interview accordée à Burkina24 le 17 mai 2016 à Ouagadougou.

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Burkina24 (B24) : Si vous êtes élu, quels sont les premiers projets à mettre en œuvre  au niveau de l’arrondissement 7 de Ouagadougou ?

Omar Razack Tapsoba (ORT) : Notre engagement est clair. Nous, nous suivons le programme du président du Faso. En ce sens qu’il est de notre devoir de suivre cette ligne. Et la ligne c’est quoi ? Nous allons d’abord faire les audits sur les parcelles.  Vous convenez avec moi qu’actuellement c’est le vrai problème que vivent les populations, surtout dans les zones non-loties.

Après ce problème de lotissement, nous allons aussi évoquer l’assainissement. Pour que le Burkinabè vive normalement et sainement, vous convenez avec moi qu’il faut qu’il ait de l’eau potable et ça, c’est l’une de nos priorités.

Après l’eau potable, c’est l’éducation de nos enfants. Et le président a pris des engagements que d’ici la fin de son mandat,  la gratuité de l’éducation sera une réalité au Burkina Faso.

Après ce troisième volet, il y a le quatrième volet qui est la lutte contre l’incivisme. Il y a trop d’incivisme et il faut que nous au niveau des mairies et des arrondissements, que nous arrivons à faire de la lutte contre l’incivisme, notre cheval de bataille. Nous pouvons aussi  faire des Assemblées générales, une fois que nous sommes élus, dans les différents arrondissements, dans les différents secteurs pour faire comprendre à nos enfants,  aux petits frères,  et même aux grandes personnes, qui se comportent  mal dans la vie. Des Assemblées générales pour expliquer aux gens qu’est-ce que c’est que l’incivisme.

Il faut que les gens comprennent que l’éducation des enfants passe par nous-mêmes. Nous-mêmes dans nos familles, nous devons leur faire qu’une fois à l’école, le maître ou la maîtresse deviennent les parents. Quelle que soit leur situation, il est de leur devoir de respecter les enseignants. Cela passe d’abord par les parents.

 Et comme je l’ai dit, si nous pouvons faire des meetings, des Assemblées générales, nous pouvons faire comprendre aux gens que l’incivisme peut mettre un pays dans le chaos. Vous voyez déjà les élèves aujourd’hui ? Un peu partout ça casse les maisons, les gendarmeries, ça brûle les mots des enseignants. C’est terrible ! C’est vraiment un problème qu’il faut prendre à bras le corps pour pouvoir mettre tout le monde sur les rails.

Moi je lance un appel aux autorités de vraiment sévir. Il faut sévir parce que si on ne le fait pas, cela va être une gangrène et je pense que ce ne sera pas bon pour demain.

B24 : Parlant justement de la question d’incivisme, vous ne pensez pas que l’injustice soit aussi l’une des raisons ?

ORT : Je suis parfaitement d’accord avec vous qu’on parle d’injustice ! Mais un élève par exemple, qu’est-ce qu’il a eu comme injustice qui puisse l’amener à ne pas respecter son maître, à ne pas respecter la gendarmerie, à ne pas respecter la police ? Je ne vois pas. Il n’a pas encore eu des antécédents au niveau de la justice où il n’a pas été écouté !  Moi je pense que c’est plutôt l’éducation de base.

Je me rappelle quand nous nous étions à l’école primaire,  il y avait l’éducation civique. Je ne sais pas où c’est passé. Et même s’il existe toujours, je pense qu’il faut mettre l’accent là-dessus. Un élève ne peut jamais avoir raison avec son maître, son professeur. Le maître doit éduquer les enfants. L’élève doit se dire que même s’il a raison, il doit se plier et demander pardon à son enseignant. Et c’est ainsi que demain ses enfants vont grandir avec une bonne mentalité, avec une nouvelle vision de ce que nous voulons que le Burkina soit.

B24 : Revenant sur la question des parcelles. Si vous découvrez des personnes qui possèdent plusieurs parcelles, qu’allez-vous faire ?

ORT ; C’est ce que nos autorités ont dit. Nous ne pouvons pas accepter que des Burkinabè qui cherchent un seul toit pour se loger sans y arriver et par contre de l’autre côté,  il y a des gens qui gèrent 10, 15, 20, 30 parcelles. Ce n’est pas normal !

Je pense que le chef de l’Etat a dit, à Tenkodogo lors de la journée du paysans, tous ceux qui ont des multiples parcelles, ils vont essayer de voir comment il faut récupérer et  donner à ceux qui n’en ont pas. Je pense que c’est logique.

Depuis même la création du MPP, je suis dans cette dynamique. Les gens m’appellent même le défenseur des plus démunis parce que je ne suis pas d’accord pour ça. C’est ce que je dis aux gens.

Moi je n’ai qu’une seule parcelle que j’ai achetée et je vis là-dedans et honnêtement, je ne pense même pas vouloir une autre parcelle même si je suis élu maire,  parce que la seule parcelle que j’ai me suffit. Et il faut que nous travaillons à ce que tous les Burkinabè se sentent concernés et qu’ils sentent qu’ils ont droit à tout ce qu’un  Burkinabè doit avoir.

Nous voulons que chacun gagne quelque chose et c’est cela aussi qui va permettre l’apaisement de la situation,  l’apaisement des cœurs pour que le président puisse exécuter son programme.

"Nous ne pouvons pas accepter que des Burkinabè qui cherchent un seul toit pour se loger sans y arriver et par contre de l’autre côté,  il y a des gens qui gèrent 10, 15, 20, 30 parcelles"
« Nous ne pouvons pas accepter que des Burkinabè qui cherchent un seul toit pour se loger sans y arriver et par contre de l’autre côté, il y a des gens qui gèrent 10, 15, 20, 30 parcelles »

B24 : Comment allez-vous procéder pour une personne qui à elle seule a plusieurs parcelles ?  Comment  allez-vous l’amener à céder ses parcelles aux autres Burkinabè?

ORT : Je suis d’accord avec votre question et c’est ce que nos autorités ont dit. Ils vont mettre des spécialistes sur le terrain et ce sont eux qui vont se charger de gérer cette situation puisque vous convenez avec moi que  tu ne peux pas te lever pour dire que j’ai des preuves que tu as 5, 6 parcelles donc on va te…

Non, ce n’est pas comme çà ! Il faut tout de même des études après des enquêtes. Il y a des spécialistes et je pense qu’au moment venu, ils vont nous donner la procédure à suivre pour pouvoir retirer ces parcelles et les attribuer à ceux-là qui n’en ont pas.

B24 : Est-ce que cela ne va pas créer d’autres problèmes?

ORT : Bien sûr ! Mais les gens disent que plus rien ne sera comme avant et personne ne veut se sacrifier ! C’est ce que je dis, parce que il faut que les gens comprennent que c’est nous aujourd’hui qui devons nous sacrifier pour nos enfants pour que demain ils comprennent que leurs parents ont travaillé pour eux.

Prenons l’exemple sur l’Europe, l’Asie. Ce sont les  arrières-grands parents qui ont travaillé, qui se sont saignés, qui se sont sacrifiés. Il faut que nous aussi nous acceptions le sacrifice. Il faut qu’on accepte le sacrifice. Les gens pensent que, « on a fait l’insurrection et nous sommes à quatre mois ou à cinq mois, on ne voit rien ».

Mais ça ne peut pas tomber du ciel ! Il y a un travail qu’il faut faire. Regardez maintenant ce que le gouvernement a entrepris, la réduction du train de vie de l’Etat. Aujourd’hui un ministre ne peut même pas aller prendre un prêt pour s’acheter un véhicule. Les députés aussi c’est pareil ! Mais le sacrifice ça commence déjà par là.

B24 : Mais les gens pensent qu’ils se sont assez sacrifiés  et qu’on leur en demande un peu trop à ce niveau…

ORT : Mais moi je ne comprends pas. Ils se sont sacrifiés comment ? Par exemple, si on demande de mobiliser des ressources et on dit que pour mobiliser ces ressources voilà ce qu’on doit faire et ce qu’on ne doit pas faire.

 Par exemple, vous journaliste, on vous dit qu’on sait que vous vous êtes déjà sacrifiés, vous vous êtes déjà saignés mais est-ce que sur votre salaire vous ne pouvez pas, chaque mois, enlever 100 FCFA ou 200 FCFA, mettre dans une caisse de solidarité. C’est une manière de contribuer mais vous allez voir que d’autres vont dire que c’est trop, que d’ailleurs le salaire est bas, enlever encore 100 FCFA ou 200 FCFA pour mettre dans une caisse …

Mais 100FCFA pour les bonnes volontés, cela fait beaucoup déjà au niveau des communes si les gars sont sérieux, ce peu-là, on peut déjà faire beaucoup de chose dans les arrondissements.

Si vous convenez avec moi, rien que pour rendre l’arrondissement propre, on n’a pas besoin de… C’est ce que dis, il faut qu’on revienne au moment du capitaine Thomas Sankara. Moi je me rappelle, les dimanches, nous on s’organisait pour faire les travaux d’intérêt commun.

Tout le monde sort avec les pioches et  on débouche les caniveaux, on nettoie. C’était propre mais personne n’envoie 5 FCFA. Mais si on avait gardé cet esprit, moi je pense que même si ce n’était pas à 100%, même si c’est à 80%, on allait sentir que quelque chose est en train d’être fait.

B24 : Cette année la population de l’arrondissement 7 a beaucoup souffert du problème d’eau, précisément Nagrin. Vous avez parlé de programme en matière d’eau. Concrètement, qu’est-ce que vous allez faire au niveau de l’arrondissement 7 ?

ORT : Merci pour cette question. Dans  le programme du président du Faso, le président a décidé de mettre des fontaines dans les non-loties et même les forages. Et si vous voyez que cette fois-ci, cela a beaucoup trainé c’est parce que le MPP ne voulait pas attribuer ces marchés, faire du gré à gré et les gens allaient faire des polémiques autour.

Ils ont dit qu’il faut lancer un appel d’offre. Une fois que l’appel d’offre est lancé, vous allez voir qu’ils vont faire des forages un peu partout et cela aussi ça va contribuer à éradiquer ce mal. En plus de cela, il y a les fontaines aussi qui sont inscrites dans leur programme. Il y a la création des fontaines, il y a les forages et moi je pense qu’avec le peu déjà que nous avons, on peut résoudre ce problème.

B24 : Une parenthèse ! Est-ce qu’on peut considérer que la bagarre entre le MPP et la NAFA est finie dans l’arrondissement 7 aujourd’hui?  

ORT : Oui. C’est ce que je dis. Vous avez suivi. Nous nous sommes un parti au pouvoir. Il n’est pas de notre devoir de faire la bagarre inutile dans un arrondissement donné et sur toute l’étendue du territoire.

Il est de notre devoir de donner le bon exemple.  Un incident est arrivé. Nous déplorons tous cet incident. Mais je me vois un peu attaqué quand les gens ne viennent pas à la source et disent que nous avons saccagé le siège de la NAFA.

La  gendarmerie est là, les témoins sont là et même pendant la caravane, il y avait des journalistes qui étaient avec nous. Je vous dis que nous n’avons même pas franchi le seuil de la porte de NAFA, à plus forte raison saccager leur siège. Je suis déçu par les déclarations du président du CFOP (Chef de file de l’opposition politique, ndlr). Ce n’est pas normal.

La moindre des choses, c’était qu’il se déplace et vienne constater les choses de lui-même avant de faire son communiqué. Il ne l’a pas fait et moi je pense que dorénavant, il serait sage pour lui de se rendre sur les lieux, constater de ses propres yeux et maintenant faire ses déclarations et en ce moment, il est dans son plein droit de nous condamner et de faire tout ce qu’il veut.

Nous ne voulons pas la guerre dans ce pays. Nous prônons la paix et nous prions   vraiment que les Burkinabè s’acceptent et qu’ensemble, nous puissions construire notre cher Burkina parce que nous venons de très loin.

B24 : On ferme la parenthèse. Si vous êtes élu le 22 mai, est-ce qu’on peut voir le nom de El Hadj Tapsoba comme candidat à la mairie centrale ?

Notre parti est structuré, moi en tant que El Hadj Tapsoba ou bien secrétaire général de l’arrondissement 7, je ne peux rien vous dire puisque c’est la hiérarchie qui va nous dire « nous estimons que tel ou tel maire est à même de gérer la destinée de la mairie centrale ». La grande question revient aux autorités de notre parti.

Entretien réalisé par Abdou ZOURE et Mamady ZANGO

Burkina24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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