Pratique de l’excision : L’association JEUNEE attaque le mal aux frontières du Burkina

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La pratique de l’excision connait des mutations rendant encore plus compliquée la lutte pour son élimination. L’une de ces évolutions reste la pratique transfrontalière à laquelle  l’association pour la Jeunesse Unie pour l’Eradication de l’Excision au Burkina Faso (JEUNEE/BF) a décidé de combattre à travers une caravane de sensibilisation dans les régions frontalières avec le Mali et la Côte d’Ivoire. Le top départ de cette tournée a été donné ce lundi 5 septembre 2016 à Ouagadougou.

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« Jeunes du Burkina Faso unissons-nous et disons non à la pratique transfrontalière de l’excision ». C’est sous ce slogan qu’une cinquantaine de jeunes filles comme garçons ont embarqué à bord d’un bus en direction des régions du Burkina, frontalières au Mali et à la Côte d’Ivoire.

La caravane sillonnera du 5 au 15 septembre 2016 les communes Koloko dans la province du Kénédougou, Oueleni, Dakoro dans la Léraba, Niankologo et Mangodara dans la Comoé pour sensibiliser les populations.

La loi interdisant l’excision au Burkina a conduit à une mutation de la pratique. En effet, explique Laure Zongo/Hien, ministre de la femme, «par peur de la loi, certains parents n’hésitent pas à traverser la frontière pour aller exciser leurs enfants dans les pays voisins. Dans certains cas, l’exciseuse fait le chemin inverse et vient opérer au Burkina avant de retourner en toute impunité ».

Pour elle, de ce jeu de cache-cache, seule la dénonciation peut prémunir les filles des couteaux des mutilateurs.

Idrissa Konditamdé, coordonnateur de l’association
Idrissa Konditamdé, coordonnateur de l’association

Pendant ces dix jours, les caravaniers auront à mener des rencontres de plaidoirie avec les responsables locaux et des activités de sensibilisation.

« Nous menons dans la matinée un atelier de plaidoyer qui va réunir les responsables coutumiers religieux, administratifs et politiques. Pendant ce temps, les caravaniers en équipe vont faire le tour de la ville pour des sensibilisations de proximité dans les lieux de rassemblement et les concessions. Dans la soirée, nous nous retrouvons pour une animation grand public qui comprend une représentation théâtrale, une projection vidéo et une animation artistique », explique Idrissa Konditamdé, le coordonnateur de l’association.

Cette sortie est la 3e du genre de l’association et après 3 ans de lutte, le coordonnateur et ses collaborateurs restent plus que jamais motivés. Et pour cause, « le tableau est peu reluisant ».

5 filles décédées

 En 2015, citant les statistique, il relève que « sur 159 filles et femmes excisées, 5 sont décédées. En 2016, plusieurs cas d’excision et tentatives d’excision ont été signalés. Le dernier cas survenu au secteur 21 de Ouagadougou remet au-devant de la scène la question de l’abandon total des mutilations génitales féminines ».

Pour ce faire, il ambitionne faire le tour des 13 régions du Burkina afin de porter le message de l’abandon de l’excision.

La présidente d’honneur du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, Sika Kaboré, qui a donné le top départ de la caravane, a félicité la détermination des jeunes à combattre cette pratique.

A travers cette tournée, l’association s’engage à sensibiliser 4 000 personnes et à susciter l’adhésion d’au moins 500 jeunes à la promotion de l’élimination de l’excision et promet à son retour de faire le bilan de leurs activités aux autorités.

Revelyn SOME

Burkina24

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