Secteur de l’eau au Burkina Faso : La vie derrière le robinet

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L’Office national de l’eau et de l’Assainissement (ONEA), en plus de fabriquer tout ce qui peut l’être sur place au Burkina (notamment le chlore pour la désinfection de l’eau), envisage la réduction de sa consommation en énergie fournie essentiellement par la SONABEL dont elle est « le plus gros client ». Ce choix cache un souhait. Avec le nouveau réservoir de Boudtenga construit en hauteur dans le cadre de Ziga II, l’eau va de façon gravitaire dans les châteaux de Karpala (sud de la capitale) et Tanghin (nord), c’est chose faite. Cela permet à l’office de gagner « énormément en termes énergétiques» en attendant les « mini-centrales photovoltaïques » à placer pour permettre à la SONABEL de renvoyer cette part d’énergie dans d’autres ménages.  

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Ce samedi 16 décembre 2017 au matin, nous avons rendez-vous sur le site du barrage avec Justine Denis, en charge des projets à l’Agence française du développement à Ouagadougou au Burkina Faso. Elle suit « particulièrement » les projets dans le domaine de l’eau et l’assainissement. Objectif : « faire découvrir l’envers du décor (…) ce qui se passe derrière » et « comment on fait pour acheminer cette eau jusqu’au robinet chez nous ».

Derrière cette visite se cache en réalité un exercice propre à l’Agence française de développement. Celui de « faire découvrir les projets que l’AFD finance au Burkina Faso » certes, mais aussi et surtout le choix de ce bailleur de fonds qui a opté d’« être associé jusqu’au bout » de la chaine, c’est-à-dire « véritablement durant toute la durée de vie du projet ». En effet, l’agence ne se limite pas au financement des projets. Ainsi, entre 1995 et 1998, la coopération française a conduit un programme de recherche intitulé « eau potable et assainissement dans les quartiers périurbains et les petits centres ».

Il y a deux ans, l’AFD, « l’un des principaux financeurs de l’ONEA » s’associait à la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique et le Fonds de l’OPEP pour le développement international pour la réalisation de la phase II des travaux d’exploitation du barrage de Ziga.

Cette seconde phase a permis de fournir le « bien le plus précieux » à Ouagadougou où il en manquait « terriblement ». Pour les travaux de Ziga II, l’AFD finance l’approvisionnement en eau potable de Ouagadougou à partir du barrage de Ziga, pour un montant de 30 millions d’euros soit 19 678 710 000 de F CFA. Ziga II, c’est le doublement de la capacité de traitement et de transport de même que l’extension et la densification du réseau de distribution.

Du risque à dépendre totalement de la SONABEL

Cette augmentation des capacités de desserte en eau potable implique une augmentation des coûts énergétiques. En effet, « le plus gros enjeu (pour) l’ONEA, le plus gros client de la SONABEL, c’est l’énergie ». Malgré le choix de classer ce client privilégié sur une ligne prioritaire, cela n’exclut pas les ruptures d’offre en énergie.

Ce samedi 16 décembre 2017 alors que le chef de station Nipomoussi Isaïe Bombiri se hâte pour offrir du café aux visiteurs d’un jour, la station est privée d’électricité pendant quelques minutes. L’eau étant la vie, la station de Ziga a pris des dispositions pour éviter de rester sans énergie. « Là, on a deux groupes électrogènes, au cas où, il n’y a pas la SONABEL », nous indique plus tard le chef de station.

Et pour éviter de priver la population approvisionnée par Ziga en cas de panne de ces deux groupes, dans le cadre des travaux de Ziga II, l’ONEA a fait construire un réservoir en hauteur à Boudtenga situé un peu plus loin à l’ouest de la station de traitement. Pour approvisionner les ménages, l’office pompait l’eau pour pouvoir l’envoyer au niveau du château RC situé à Karpala (au sud de la capitale) et au château RB situé à Tanghin (au nord).

« Aujourd’hui, avec le nouveau projet Ziga II, indique le chef de station tout sourire, on n’a plus besoin de pomper l’eau envoyer ni à RB ni à RC ». La raison ? « L’eau va gravitairement dans ces deux châteaux. Donc on gagne énormément en terme énergétique », ajoute-t-il.

« Ça nous revient moins cher de produire le chlore nous-mêmes que de commander », chef de la station de traitement.

Fabriquer ce qui peut l’être sur place plutôt que de commander

Il n’y a pas que le problème de fourniture en énergie auquel l’ONEA s’est empressée de trouver des solutions. « C’est l’amélioration continue ». En effet, l’office n’exporte plus que les composants nécessaires pour la fabrication de l’eau de javel. Une unité de fabrication a été construite pour y concocter ce produit essentiel dans le traitement de l’eau.

Avec ses quatre électrolyseurs, l’ONEA parvient à produire suffisamment de chlore pour les besoins de purification de l’eau avant de l’envoyer dans les robinets. « On prépare l’eau de javel nous-mêmes. Ça nous revient moins cher de produire le chlore nous-mêmes que de commander. Voilà pourquoi sur la nouvelle station, on a quatre électrolyseurs qui produisent le chlore suffisamment pour la désinfection de l’eau »,  précise Nipomoussi Isaïe Bombiri, le chef de station.

Au laboratoire de contrôle de la qualité de l’eau à envoyer dans les robinets pour consommation.

En plus, annonce Justine Denis, chargée de projets à l’Agence française du développement de Ouagadougou au Burkina Faso, « il y a aussi des mini-centrales photovoltaïques qui vont être placées. Du coup, ça permet de moins prendre d’électricité sur la SONABEL pour que cette électricité puisse aller à d’autres ménages ».

Oui Koueta

Burkina24

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