Burkina : Le « calendrier scolaire est mis à mal »

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Au lycée Song-Taaba de Ouagadougou, les classes sont fermées et l’administration est absente. Ce ne sont pas les vacances, mais le premier jour de grève entamée par les enseignants du Burkina. Depuis le mois d’octobre 2017, le bras de fer est intense entre syndicats de l’éducation et le gouvernement. Les lignes ne semblent pas bouger. Face à la crispation, les enseignants ont durci le ton et quinze (15) syndicats du monde éducatif ont annoncé une grève de 72 heures, allant du mardi 9 janvier à 00 h au jeudi 11 janvier 2018 à 24 heures.

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En ce premier jour de grève, mardi 9 janvier 2018, Burkina 24 a ciblé deux lycées à Ouagadougou pour mesurer le suivi du mot d’ordre. Au lycée Song-Taaba de Ouagadougou, le constat n’a pas fait long feu. A peine la porte d’entrée principale franchie, c’est le vide qui vient à l’accueil. Les portes des salles de classe et des bâtiments administratifs sont fermées.

Assises au milieu de la cour du lycée Song-taaba, quatre élèves échangeaient. L’une d’elle accepte se confier et à l’en croire, elle soutient le mouvement des enseignants, même si, indique Djenéfa T., « nous avons peur pour notre avenir ». L’élève appelle les différents acteurs à se concerter pour une sortie de crise rapide. « Nous voulons passer et avoir notre BEPC », indique-t-elle.

Vidéo – Le Proviseur du lycée Mixte de Gounghin sur la crise que vit le monde éducatif

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Autre lieu, autre réalité. Au lycée Mixte de Gounghin, il y a plus de monde, même si l’oisiveté est commune du fait de la grève. Nous y avons rencontré Simandé Konkobo, le proviseur dudit lycée qui nous assure que « le mouvement est bien suivi par [ses] collègues. Le mot d’ordre est bien respecté », tranche le proviseur qui poursuit que c’est avec « un peu de pincement au cœur » qu’il vit cette crise. Simandé Konkobo s’explique : « Nous trouvons que c’est légitime ce que le monde de l’éducation demande. Mais c’est la réaction au niveau des autorités qui tarde et qui met pratiquement mal tout le système ».

Dans ce lycée « où le mot d’ordre des syndicats est respecté », l’établissement compte 2.075 élèves répartis dans 28 classes pour 95 professeurs. Avec un tel effectif, Simandé Konkobo, pour qui les revendications ne s’arrêtent pas seulement à la revalorisation salariale, ne manque pas d’énumérer les problèmes que l’administration rencontre. Témoignage en ce qui concerne le problème d’effectif :

« Cette année, nous avons été obligés de jongler. On avait trois classes de Sixième et on était à près de 130 élèves par classe et quand vous arrivez, il y en a qui étaient presqu’à terre. On était obligé de jouer avec les classes de Première et de Terminale C.

On a dû ouvrir un magasin qui peut prendre 11 tables-bancs pour la Terminale C. Ensuite, déplacer une classe de Troisième dans l’ancienne classe de Terminale et libérer la classe de Troisième pour avoir une autre classe de Sixième. C’est de la gymnastique ».

Toujours en rapport avec l’effectif pléthorique des élèves, l’établissement possède un laboratoire de Science de la vie et de la terre (SVT) et de Physique chimie (PC), mais seulement réservé aux classes de Troisième, Première et Terminale. Selon le responsable du lycée, le manque de réactifs et de produits chimiques conduit chaque année à « jongler » et dit-il, « lorsqu’on a une Troisième de 65 élèves, on ne pourrait pas parler de conditions idéales de travail, mais on fait avec ».

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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