Tribune – « Question foncière : Bonané doit désamorcer la bombe »

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Ceci est une tribune d’un citoyen sur la question foncière au Burkina.

Je voudrais à travers ces quelques lignes partager ma lecture de la situation sur le foncier qui devient de plus en plus préoccupante. Depuis pratiquement un mois, il ne se passe aucun jour sans que les médias ne relayent des informations qui dépeignent la vie misérable des habitants des zones non loties, le danger que représentent la mesure de suspension des lotissements, l’accaparement des terres par des promoteurs immobiliers, les vaines attentes de la résolution du passif foncier et le tout sous une menace de crise sociale.

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N’est-il pas visible que les populations des zones non loties mènent une vie exécrable dans des conditions presqu’inhumaines. Toutes les promesses de campagne semblent être foulées au sol. L’espoir suscité par l’insurrection populaire est entrain de virer au désaveux. L’inquiétude et le doute se mêlent à la colère froide et profonde.  Elles sont poussées jusqu’à leur dernier retranchement. Elles sont dos au mur et adoptent à leur corps défendant une position défensive. Dès lors, tout peut arriver. En seront-elles responsables ?

Pour notre part, mieux vaut prévenir que guérir. Cela nous parait d’autant plus vrai que l’alerte venue de la commune rurale de Koubri le 10 mars courant présage des lendemains sulfureux si rien n’est fait. Des propriétaires terriens qui veulent faire valoir leur droit de propriété face à des habitants des zones non loties qui las d’attendre demandent des comptes à leur maire. Conséquences : un affrontement entre population, des blessés et des habitats détruits. L’entrée en matière est déjà vertigineuse. Face à une telle dégénérescence, l’Etat doit faire face à ses responsabilités en apportant une thérapie de choc qui anéantisse toute volonté de récidive. Il serait bon aussi de rappeler que la terre appartient aux propriétaires terriens en premier chef. Cela cadrerait mieux les débats.

Et quid des promoteurs immobiliers ?

Nous sommes tous conscients que l’Etat seul ne saurait résoudre la cruciale question du logement. D’où la nécessité de l’implication des promoteurs immobiliers dont l’exercice du métier obéit à des normes légiférées.  Le Burkina compte environ 200 promoteurs immobiliers de nos jours. On peut alors comprendre qu’il y ait des brebis galeuses. Cela justifie les critiques acerbes et parfois fondées qui leur tombent dessus.  En effet, comment comprendre que des conseillers municipaux se revêtent des manteaux de promoteurs immobiliers ? Je fais allusion à cette société immobilière (…) qui a bénéficié de plus de 200 ha dans l’arrondissement 8 avec la complicité de quelques conseillers dont la presse en a fait échos.

Pourquoi tolérer des promoteurs qui non à jour de leurs documents administratifs bornent des terrains et vendent des parcelles aux pauvres populations dans l’illégalité totale ?  Le cas de mr S.Z dont le problème est entre les mains de la gendarmerie de Boulmiougou fait école.   Les conseillers municipaux impliqués dans ce réseau de vente de parcelles et de corruption active devront répondre de leurs actes. D’autres promoteurs sont à suivre de près et   la gendarmerie est là-dessus.

Que dire de la marche du 15 mars 2018 ?

Il faut dépassionner le débat et reconnaitre qu’il y a mille et une raisons d’organiser des marches pour la résolution de la question du logement. Cependant, force est de reconnaitre que l’attaque terroriste du 02 mars a endeuillé toute la nation et que le bon sens commande in extenso le report de la légitime manifestation. Après ce sage report, je suggère :

  • Aux organisateurs de se fédérer et chercher à rencontrer le ministre de l’Habitat pour débattre sérieusement des questions importantes (le passif foncier, les habitats spontanés, les lotissements, les promoteurs immobiliers…) en lieu et place des marches dont personne ne saurait prévenir les risques de débordement et les conséquences qui pourraient en découler.
  • Au ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme de les recevoir diligemment, d’écouter attentivement leurs préoccupations et d’y apporter des solutions définitives.

Nous sommes un pays de dialogue. Ecoutons-nous donc. Cela nous éviterait les simplistes solutions du biceps et de la rue avec leurs lots de déception et de regret.

Abdoulaye Ouédraogo

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