Procès putsch : Le capitaine Dao « ne va pas reconnaitre ce qu’il n’a pas fait »

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Ce mardi 25 septembre 2018, quatrième jour d’audition pour le capitaine Abdoulaye Dao, la Société civile des producteurs associés (SCPA) Themis-B, conseil du prévenu, a développé ses observations sur les faits de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline qui sont imputés à son client. Précision encore émise par les avocats, le capitaine « plaide non coupable ».

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A l’instar des jours précédents, le Parquet militaire comme les avocats des parties civiles ont asséné le capitaine Abdoulaye Dao, âgé de 38 ans, de questions pour le confondre. Ces échanges ont, à un moment donné, provoqué une véritable joute oratoire entre avocats des parties civiles et le cabinet en charge de la défense du capitaine Dao. Mais comme d’habitude, les voix se sont calmées laissant place aux observations de la SCPA Themis-B.

Me Maria Mireille Barry, avocate de l’accusé, a regretté au tout début de son oratoire l’absence de « félicitations » émanant du Parquet militaire à l’endroit de son client. Le Parquet a félicité des accusés pour avoir été fidèles aux différents Procès-verbaux (PV) alors que pour la même constance, le capitaine Dao n’a en pas reçu, déplore Me Barry. Aussi dit-elle, le capitaine Dao « ne va pas reconnaitre ce qu’il n’a pas fait ».

« En quoi le capitaine Dao est auteur de meurtre »

Par ailleurs, l’avocate a relevé des disparités contenues dans les PV de certains ministres pour ce qui concerne le nombre de soldats qui ont fait irruption le 16 septembre 2015 pour « enlever » les autorités de la Transition. Alors que certains ministres font cas d’une dizaine de soldats, d’autres, à l’instar de Joséphine Ouédraogo, ministre de la justice sous la Transition, évoque le nombre de 3 à 4 soldats. Mais ce qui retient le plus l’attention de Me Barry dans le PV de la ministre, du commando présent dans la salle du Conseil des ministres, le nom du Capitaine Dao a été évoqué par Mme Ouédraogo.

Le 16 septembre 2015, le capitaine Dao était à Bobo-Dioulasso, rappelle Me Barry pour battre en brèche l’accusation de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat. Par conséquent, poursuit-elle, « selon les faits, Dao n’était pas à la tête du commando. C’est clair ». Et abondant dans le même sens que son client, l’avocate considère que le Coup d’Etat n’est « ni plus ni moins qu’une crise qui a dégénéré ». Si ce n’était pas une crise, pourquoi la CEDEAO s’est déplacée pour négocier, interroge-t-elle.

Pour les faits de meurtre et de coups et blessures volontaires, Me Barry rappelle qu’ils ne se sont pas déroulés « partout et n’importe où ». La défense du prévenu dit être restée sur sa faim car le parquet doit démontrer « en quoi le capitaine Dao est auteur de meurtre. Quelle est l’identité de la personne décédée ? Quelle est l’arme utilisée par le capitaine Dao ? », questionne Me Dieudonné Bonkoungou qui finit par lancer qu’ « il n’y a rien ». « Nous attendons en vain les actes infractionnels », dit-il.

« … un travail que fera un amateur »

Dans leur stratégie de défense, le cabinet d’avocat du capitaine Dao a commenté le travail d’expertise sur les téléphones portables effectué par l’expert en sécurité informatique, Younoussa Sanfo. Selon Me Bonkoungou, « ce n’est pas un travail fini ». Si ce rapport était assez précis, « on ne serait pas là à se demander à quelle heure le capitaine Dao a appelé le colonel Bamba (…) Toute cette somme a été payée pour un travail que fera un amateur », déclare l’avocat qui indique que la facture de l’expert s’élève à un million d’euro, soit environ 665 millions de F CFA.

Avant que parole ne soit donnée à l’accusé Dao pour son mot de fin, la séance a été suspendue à 17 heures. Elle reprend le mercredi 26 septembre 2018.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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