Procès du putsch : Une semaine de pause accordée

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La liste des parties civiles a été épuisée le mercredi 10 avril 2019 au Tribunal militaire. L’étape des plaidoiries devait commencer avec les avocats des Parties civiles lorsque Me Prosper Farama demande une suspension pour « mieux préparer » cette étape. Après une suspension d’une dizaine de minutes, le Président du Tribunal annonce la suspension de la séance pour une semaine. Elle reprend donc le jeudi 18 avril 2019. Mais bien avant, des victimes constituées parties civiles ont témoigné.

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Près de 300 parties civiles sont constituées dans le dossier du Coup d’Etat de septembre 2015. Après concertation entre les différentes parties présentes au procès, une soixantaine avait été retenue pour les dépositions. Le mercredi 10 avril 2019, dans la soirée, cette liste a été épuisée. De nombreux absents ont été constatés à l’instar de Safiatou Lopez, leader de la société civile. Si le premier lot a été épuisé, les avocats des Parties civiles ont sollicité la comparution de huit autres. Accord est donné.

A la barre, Issouf Ouattara, l’ancien ministre de l’administration territoriale au moment des faits est revenu sur l’irruption des éléments de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le 16 septembre 2015, lors de la prise d’otage des autorités de la Transition à Kossyam. « La porte s’est ouverte brusquement et ils sont entrés. Des ex RSP ont saisi le Président Kafando en disant ‘’c’est pour votre sécurité » », se remémore Issouf Ouattara. Malgré les questions persistantes du Parquet, la Partie civile indique n’avoir pas pu « fixer un visage. [Mais] certains étaient armés ».

Dans les témoignages de deux victimes, il est ressorti que les éléments de l’ex RSP en vadrouille dans la ville avaient une aversion envers les membres du Balai citoyen et tout citoyen « en tee-shirt noir » était une cible. Dieudonné Sawadogo, gérant d’un vidéo club a reçu la visite de « deux voitures noires » le 18 septembre 2015. Après avoir bastonné les occupants du club, « ils (ex RSP) m’ont dit de venir montrer les maisons des responsables du Balai citoyen », raconte-t-il. N’ayant pas eu gain de cause, des tris ont été effectués avec plus de bastonnade.

Un autre témoin, cette fois-ci un membre actif du Balai citoyen, Sibiri Ouédraogo alias Oscibi Johann, a relaté sa mésaventure. Le 16 septembre 2015, explique-t-il, « j’ai reçu un coup de fil de Kossyam » d’un militaire qui a précisé que « maintenant ce n’était pas comme avant ». Après confirmation avec ses collègues du même mouvement, il enfile son tee-shirt estampillé Balai citoyen pour rejoindre la Place de la Nation. « C’était l’erreur à ne pas faire ». En s’y rendant, il a été pris à partie par des manifestants pro-putsch. « J’ai été blessé par des civils bien organisés qui frappaient les porteurs de tee-shirts noirs », précise Oscibi Johann.

Dans le lot des huit, un reporter-photographe du quotidien d’Etat Sidwaya, Jean Jacques Conombo, a livré sa déposition avec à la clé, les preuves de la « violence » des ex RSP. Il s’agit de son appareil photo méconnaissable suite à une « bastonnade », le 16 septembre 2015. « Ils m’ont bastonné jusqu’à je me suis évanoui. Même les testicules, ils n’ont pas laissé », raconte-t-il sous les rires de l’assemblée.

Après ces multiples témoignages, alors que le Président du Tribunal annonçait la suite du procès avec une autre étape, Me Prosper Farama a sollicité une suspension. Après un temps de concertation, le Président du Tribunal a accédé à la requête. La séance reprend le jeudi 18 avril 2019 à 9h.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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