Accusé Seydou Soulama : «  Ma place, c’est au combat ! »

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A la suite des plaidoiries des avocats du colonel-major Boureima Kéré et « du dernier mot » de celui-ci à la barre lors de l’audience du 10 juillet 2019 du procès du Coup d’Etat de septembre 2015, le soldat de 1ère classe Soulama Seydou a été appelé pour son ultime message. Muni d’une feuille de papier A4 soigneusement recouverte d’une chemise rouge, l’accusé s’est avancé à la barre pour son cri de cœur.

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Tout d’abord, l’accusé Soulama Seydou a salué la mémoire des victimes avant de lire, parfois, les lignes qui sont gravées sur sa feuille A4. Celui qui, le 18 juillet 2018 avait indiqué : « Je ne peux pas dire que je regrette quelque chose [parce que] je pense que c’est dans le cadre du service que je suis ici »,  a demandé « la pitié » du tribunal militaire, le 10 juillet 2019.

Lire 👉 Procès du putsch : « Je ne peux pas dire que je regrette quelque chose »

« Je ne suis qu’un jeune qui s’est retrouvé dans des problèmes », a poursuivi l’accusé qui purge déjà une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans pour son implication dans l’attaque de la poudrière de Yimdi. « A l’époque (Coup d’Etat de septembre 2015, ndlr) je n’avais que 23 ans et je venais de finir ma formation militaire et prêt à exécuter les ordres de mes supérieurs sans murmurer », dit-il.

A écouter l’accusé, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire de biens, complicité de dégradation volontaire de biens, il n’a fait qu’exécuter des ordres de ses chefs. « Qu’est-ce que j’ai fait ? Moi qui ne pouvais pas donner d’ordres ? Moi qui n’ai jamais participé à une réunion préparatoire ? », interroge-t-il avant de clamer son « innocence ».

« Je ne peux pas pleurer ici pour montrer mon innocence. Je n’ai que ma voix de jeunesse pour vous montrer que je n’y suis pour rien dans cette affaire (…) Je vous demande d’avoir pitié de moi, me permettre de rester dans l’armée pour prouver que je suis un bon soldat (…). J’ai compris beaucoup de choses. Dans l’armée, on ne choisit pas son chef. Si on pouvait choisir les chefs, j’aurais voulu être dans le groupe du lieutenant (Boureima) Zagré pour ne pas être cité », relate l’accusé Soulama.

S’attardant sur les réquisitions du Parquet militaire, 25 ans de prison ferme contre lui, le soldat de 1ère classe a donné sa réponse. « C’est trop fort pour moi », a-t-il dit. Par ailleurs, selon le parquet, l’accusé serait l’auteur du tir de roquette sur le studio Abazon de l’artiste-musicien Smockey. Il s’est aussi défendu : « je ne l’ai jamais fait (…). C’est un artiste que j’ai aimé. Je n’ai pas tiré ».

« … condamnez-moi ! »

S’adressant toujours au Tribunal, l’accusé a indiqué qu’il « souffre ». Mais, dit-il, « je sais que cette souffrance me servira de leçon dans l’avenir ». Soulama Seydou a également réitéré son envie de poursuivre sa vie en servant dans l’armée. « Ma place, c’est au combat auprès de mes frères d’armes. Je vous demande de me donner une situation atténuante pour que je garde espoir », a-t-il sollicité.

« Si les 25 ans (réquisitions du Parquet contre lui) peuvent apaiser les cœurs des victimes et apaiser les âmes des disparus, condamnez-moi ! », a lancé le soldat Soulama avant de s’éclipser dans le box des accusés.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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