COVID-19 au Burkina : Ce que fait la commune de Falagountou

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Falagountou est touchée par le coronavirus. 3 cas ont été testés positifs. Comment la commune fait face à cette situation ? Quelles sont les conséquences et quelles sont les mesures prises par le conseil municipal ? Le maire de Falagountou a répondu à ces questions posées par des médias dont Burkina24. 

A la date du 10 Avril 2020, votre commune a enregistré 3 cas de contamination au covid-19. Quelles sont les mesures urgentes qui ont été prises face à cette situation?

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Saïdou Maïga : Oui, en effet Falangountou a enregistré ses premiers cas le 10 Avril et en tant que autorités communales, nous avons rapidement, de concert avec le personnel sanitaire activé notre dispositif pour la prise en charge des patients.

Il s’est agi d’une mise en confinement systématique des cas confirmés et la recherche rapide des personnes ayant été en contact avec ces personnes, pour une mise en quarantaine. Nous en avons identifié au moins une trentaine de personnes qui ont été mises en quarantaine.

Je salue au passage la promptitude du comité régional Covid-19 et de la direction régionale de la santé du Sahel qui ont immédiatement réagi en prenant en charge le cas le plus sérieux pour un suivi rapproché au CHR de Dori.

Mais il faut retenir que bien avant la survenue de ces cas de contamination, certaines dispositions avaient déjà été prises comme la fermeture des marchés, la sensibilisation sur les gestes utiles pour limiter la propagation de la maladie. Par ailleurs, la Direction régionale de la santé du Sahel et le comité régional Covid-19 ont pris des mesures préventives dont l’isolement des personnes concernées, la désinfection du marché, de certains bâtiments du centre médical et de la mairie.

On voit que des mesures anticipatives ont été prises mais elles n’ont tout de même pas empêché votre commune d’enregistrer des cas. Où se situe la faille ?

Je ne crois pas qu’il y a eu une faille dans notre dispositif de veille. Vous savez, en pareille situation, il faut plutôt penser à comment faire face à la situation, renforcer les mesures pour limiter au maximum la propagation tout en préservant les intérêts des populations.

Revenir sur la genèse des cas me parait peu important mais il faut retenir que deux des personnes contaminées sont rentrées de Ouagadougou le 22 mars où elles ont été proches sans doute avec une personne qui était infectée. Mais l’essentiel pour nous est de connaitre l’itinéraire de ces cas afin de mieux prendre les dispositions qu’il faut. Et nous sommes d’ailleurs ravis de constater que les trois cas se portent tous mieux.

Justement il nous revient que la commune a pris quelques mesures supplémentaires surtout pour soulager les populations qui devront désormais observer une quarantaine de fait.

Effectivement, avec la confirmation de cas, nous allons devoir durcir les mesures qui passent par l’intensification de la sensibilisation et les limitations des libertés. Et nous sommes conscients que l’ensemble de ces mesures vont porter préjudice aux intérêts surtout économiques des populations de Falagountou car vous êtes sans ignorer que nous sommes une commune carrefour entre Dori, Gorom-Gorom et le Niger.

C’est donc un pôle d’échanges économiques qui est d’ailleurs perturbé par les mesures antérieures comme la fermeture du marché mais qui le sera encore plus avec la quarantaine de la limitation des aller-retour avec les communes voisines. Voilà pourquoi nous avons, en conseil municipal, décidé de prendre quelques mesures sociales pour soulager les populations.

Nous nous inscrivons bien sûr dans la dynamique de mesures prises par le chef de l’Etat et au regard de notre contexte, nous avons pris des mesures spécifiques.

Il s’agit notamment de la gratuité de l’eau dans toute la commune jusqu’au 30 septembre 2020 et à côté de cela nous allons bien entendu subventionner les gestionnaires des bornes fontaines.

Nous allons aussi acquérir des vivres pour les ménages vulnérables en quarantaine. Vous savez, cette situation va provoquer un chamboulement du calendrier scolaire et académique et nous avons pensé octroyer un trimestre supplémentaire de pécule pour les élèves et les étudiants qui sont déjà parrainés par la commune. Parce qu’il faut noter que la commune de Falagountou a mis en place un système de parrainage scolaire qui permettre d’accroitre le taux d’accès aux différents niveaux de scolarité.

Avant cette pandémie du Covid-19, nous faisions déjà face à la crise sécuritaire et Falagountou est soutenue dans sa lutte contre le Covid- 19 par l’ensemble du personnel de la fonction publique en général et celui de la santé en particulier. Aussi, avons-nous trouvé des formules pour encourager les FDS, le corps médical et l’ensemble des fonctionnaires dans cette situation. En résumé, voilà ce que nous avons prévu à notre niveau pour alléger les souffrances de nos populations.

Mais quid du financement ?

Vous savez, comme à l’échelle nationale, la commune de Falagountou va aussi procéder à une modification de son budget et fixer les nouvelles priorités afin de prendre en compte la nouvelle situation. Ce que je peux vous dire c’est que l’ensemble des mesures que le conseil municipal consent et que je viens d’énumérer seront supportées par le budget communal. Nous allons donc puiser, dans un premier temps, dans nos ressources personnelles pour faire face à cette pandémie.

Falagountou va subir sans doute un revers économique avec cette situation et surtout la fermeture des marchés….

Vous savez, pour une commune comme Falagountou, les marchés constituent de véritables points stratégiques pour l’économie locale. C’est vrai que nous sommes une commune minière mais l’économie locale est animée par les petits commerces, les marchés et le secteur informel.

Ce n’est donc pas de gaité de cœur que nous avons assisté à la fermeture de ce qui se présente comme le poumon économique de la commune d’autant plus que le marché de Falagountou était le plus important encore en activité car l’insécurité a eu raison de plusieurs marchés frontaliers au Burkina et au Niger. Et je suis le premier à être touché par cette mesure à double titre car en tant que maire, je devrais, avec l’ensemble du conseil municipal bien sûr, réorienter le budget communal et revoir même nos ambitions à la baisse pour le reste de l’année si la situation perdure.

Au deuxième plan, en tant que simple citoyen de la commune, j’ai un pincement au cœur de savoir que plusieurs familles qui vivaient « au jour le jour », doivent affronter cette situation difficile qui s’impose à nous tous. Par ailleurs, il faut savoir que Falagountou n’est pas la seule commune à avoir décidé de la fermeture de ses marchés. Ce sont des mesures préventives générales qui ont été prises par tous les exécutifs locaux.

Vous êtes maire d’une commune dans le Sahel burkinabè, tout le pays fait face à la crise sécuritaire et vous encore plus. Alors, le Covid-19 est-il le malheur de trop ?

(Sourire). Non je ne dirais pas que c’est un malheur de trop. C’est une pandémie qui n’épargne actuellement personne et le monde entier en est concerné. Pour notre part à Falagountou, nous faisons certes déjà face à une situation sécuritaire difficile qui nous empêche par moment de dérouler notre programme de développement mais autant nous nous investissons pour satisfaire les besoins de la population dans cette situation, autant nous nous investirons pour barrer la route à la propagation du Covid-19.

Nous ne pouvons dissocier les deux luttes et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le conseil municipal a contribué à hauteur de 11 millions de franc cfa au plan d’action du comité régional Covid-19.

Nous avons aussi débloqué la somme de 9 millions (de F CFA) pour l’acquisition du matériel médical en vue de protéger prioritairement le personnel médical et les autres agents publics en mission dans notre commune.

D’ailleurs pour le compte de ces agents publics, le conseil a décidé d’octroyer une indemnité forfaitaire de 250.000 (F CFA)  à tout médecin servant dans la commune et 100.000 à tout autre personnel de la santé. Et sans être exhaustif, nous envisageons une indemnité de 200.000 (F CFA) pour chaque enseignant tenant une classe dans la commune.

Toutes ces mesures démontrent donc notre volonté de galvaniser l’ensemble des travailleurs qui s’investissent malgré le contexte sécuritaire et maintenant sanitaire, difficile dans notre zone.

Un message pour vos administrés et l’ensemble des Burkinabè ?

Ce n’est jamais de trop de le rappeler et merci pour l’occasion que vous m’offrez pour les rappeler. Mais avant, je voudrai en appeler à la responsabilité de chaque Burkinabè dans la lutte contre cette pandémie. Dès que l’on perçoit quelques signes suspects, il faut prendre ses précautions afin de préserver les autres. Cela dit, les gestes de base restent :

-Se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon

– Nettoyer les mains avec un gel ou une solution hydro-alcoolique

– Utiliser le creux du coude pour éternuer ou pour tousser

– Eviter de se serrer les mains et/de se donner des accolades

– Rester à au moins un mètre les uns des autres

– Porter un masque pour se protéger et protéger les autres

– Se signaler si l’on sent des symptômes et/ou si l’on a été en contact avec un cas confirmé… et appeler bien sûr le numéro vert 3535.

Nous avons aussi des personnes ressources au niveau local qui sont disponibles pour apporter répondre aux sollicitations des populations. Il faut juste appeler le 53671120, 60586576, 71222435, 70353892, 70132075.

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Rédaction B24

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