Plus nous gardons le silence, plus notre saleté nous tue

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« Tu n’oses pas me dire que tu es sérieux quand même ? Tu veux vraiment parler de caca ?? On est en Afrique tu sais ! ».

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A cette réaction d’un ami lorsque je lui ai expliqué que je préparais un sujet sur le caca, je n’avais pas trouvé de réponse. Eh bien, je m’en vais par-là lui répondre en vous parlant de… de cacas.

Oui, vous êtes vous-mêmes prévenus.

Nous avons tous en image ces grandes flaques nauséabondes que l’on retrouve çà et là dans nos villes ou villages, où ces canaux débordants d’eaux verdâtres sur lesquels flottent objets divers et variés.

Alors, pourquoi s’évertuer à en faire un sujet inconfortable, presque tabou, alors que nous n’avons pas de difficultés à l’exposer ? Je dirai même plus, pourquoi se priver de parler ouvertement d’un problème majeur qui tue plusieurs millions de personnes ?

Oui, vous avez bien lu. Qui tue ! Et à commencer par nos enfants dont 700[1] d’entre eux meurent chaque jour du fait de maladies liées au manque d’assainissement. Et nous parlons là d’une dimension mondiale.

Au Burkina Faso, certains chiffres de l’assainissement sont tout aussi alarmants. Tenez, près de 5 000 tonnes de cacas sont produites par jour[2] et 47% de la population défèquent à l’air libre.[3]

Nous ne sommes pas « que » des victimes

A qui la faute ?

À juste titre, pour ce qui est de la responsabilité de la résolution des problèmes d’assainissement, cela incombe en premier lieu à nos politiques.

Mais en tant que citoyen, nous ne pouvons considérer que nous n’avons rien à voir avec cette situation. Nous ne sommes pas « que » des victimes dans ce déréglage du système de l’assainissement. Et entre nous, reconnaissons que nous sommes au contraire bien positionnés en première ligne des acteurs du changement.

L’assainissement souffre, entre autres, d’un mal bien répandu que je nomme l’incivisme. Faire ses besoins derrière un buisson, jeter des carcasses d’animaux, des cheveux ou encore des seringues dans les canalisations ou fosses, vider le contenu de ses fosses septiques ou latrines devant sa porte ou dans un endroit éloigné notamment par temps de pluie, laisser les toilettes dans un état d’hygiène ou de fonctionnement catastrophique. Autant de situations dont nous avons tous été acteurs ou témoins.

Fermer les yeux ou s’interdire d’en parler ou même de s’en plaindre, ne fera pas pour autant disparaître cette réalité.

Maintenant que vous savez, qu’allez-vous faire ?

Ne restez pas inactif ! Commencez par ouvrir les yeux. Déjà vos toilettes ne sont pas un dépotoir donc n’y jetez pas n’importe quoi. Elles sont faites pour accueillir eau, urine, caca, et rien d’autres.

CacaScadeuse

[1] ONU, 2019, https://www.worldwaterday.org/wp-content/uploads/2019/02/WWD2019_factsheet_FR_vs3_15feb2019.pdf

[2] AMCOW, Dr Kanisus Kanangire, 2018, https://africawaterweek.com/aww7/wp-content/uploads/2019/02/2018-10-31_Compte-rendu_AWW7_Country-Focus-Day.pdf

[3] IRC, Joint Monitoring Program, https://www.ircwash.org/sites/default/files/brochure_jmp_burkina_2020.pdf

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