Journée mondiale de l’habitat : Le message du ministre Bonanet

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Ceci est le message du ministre Dieudonné Bonanet à l’occasion de la journée mondiale de l’habitat.

Ce jour 05 octobre 2020, la Communauté internationale commémore la 35èmeJournée Mondiale de l’Habitat. En rappel, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 40/202 du 17 décembre 1985, a désigné le premier lundi d’octobre de chaque année comme la « Journée mondiale de l’habitat ». L’objectif de cette journée est de réfléchir sur l’état de nos villes et le droit fondamental de tous les citoyens du monde à un logement décent. Elle est également une occasion pour rappeler à tous, notre responsabilité individuelle et collective de continuer à façonner nos villes et espaces ruraux.

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Le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat), célèbre cette journée sous le thème : « Un logement pour tous : amélioration de l’environnement urbain ». A travers ce thème, la communauté internationale invite à placer le logement et l’environnement urbain au cœur de ses réflexions, priorités et actions.

Habitants des villes et des campagnes

De nombreux centres urbains voient leur population augmenter rapidement sans aucune maîtrise ; ce qui provoque un rapide processus d’urbanisation. Cette croissance se produit principalement dans les pays en voie de développement et s’articule essentiellement autour de quartiers d’habitats informels ou de bidonvilles. Par conséquent, les zones urbaines qui se développent sont précisément les zones les moins armées pour faire face au changement climatique. Ces régions sont par ailleurs souvent extrêmement fragilisées en termes de gouvernance, d’infrastructures ou de justice sociale et économique.

 L’habitat est au cœur de l’objectif 11 des 17 objectifs de développement durable adoptés lors du Sommet mondial sur le développement durable. Il a pour but d’assurer, d’ici à 2030, l’accès de tous à un logement et à des services de base adéquats à un coût abordable. Il vise également à améliorer les systèmes de transport et la sécurité routière. De plus, il entend promouvoir, d’ici à 2020, les habitats qui favorisent l’insertion de tous, l’utilisation rationnelle des ressources, l’adaptation aux effets des changements climatiques, leur atténuation et la résilience face aux catastrophes.

Notre pays, le Burkina Faso à l’instar de bien d’autres à l’échelle de la sous-région Ouest africaine, connait une urbanisation galopante avec des défis nouveaux liés à une croissance démographique sans pareil dans les centres urbains en raison de l’insécurité liée aux attaques terroristes malheureusement encore vivaces dans les pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso) à forts défis sécuritaires. Cette urbanisation dans les centres urbains de convergence de populations déplacées internes se caractérise essentiellement par une extension démesurée des périphériques urbaines du fait des installations et des constructions anarchiques d’habitat, l’insécurité urbaine, le chômage endémique, la forte pression sur les services essentiels de base (eau et assainissement, éducation, espaces publics, gestion des déchets), le foncier urbain et périurbain, etc…

Mesdames et messieurs,

La situation du logement au Burkina Faso se caractérise par le décalage entre l’accroissement plus rapide de la population vivant en ville et l’offre en matière de logement, d’où ce déficit croissant de logements. Pour y faire face, le Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES a mis en place un Programme National de Constructions de Logements (PNCL) dont l’objectif général est de produire des logements décents par la mise en place d’un mécanisme d’accès aux logements pour toutes les catégories socioprofessionnelles.

Ce programme, malgré les difficultés de financement a déjà engrangé d’importants résultats avec plus de 5504 logements construits dans dix villes, chefs-lieux de régions ou de provinces, à savoir Ouagadougou Bobo-Dioulasso, Koudougou, Gaoua, Manga, Tenkodogo, Banfora, Ziniaré, Kombissiri et Pô. De plus, dans le souci d’améliorer le cadre et les conditions de vie des populations urbaines, et maitriser l’étalement de nos villes, une stratégie de résorption de l’habitat dans les treize chefs-lieux de région et Pouytenga a été élaborée.

Habitants des villes et des campagnes,

Avoir un logement décent est plus que jamais une nécessité. La COVID-19 l’a bien montré cette année car l’une des principales mesures nécessaires pour enrayer la propagation du virus a été le confinement.

C’est pour rappeler qu’un logement est bien plus qu’un simple toit. En effet, pour se sentir en sécurité et continuer à vivre, à travailler et d’apprendre, un foyer doit être sûr et accessible aux services et infrastructures de base pour les mesures d’hygiène et suffisamment aéré. Le logement doit également être situé de manière à permettre aux résidents d’avoir accès à des services urbains divers (emploi, santé, éducation, marchés …).

Selon l’ONU-Habitat, en 2020, On estime à 1,8 milliard, soit 20% de la population mondiale le nombre de personnes vivant dans des bidonvilles et des quartiers informels, dans des logements inadéquats ou sans-abri dans les villes du monde. Ces personnes sont susceptibles de souffrir d’une mauvaise santé en raison de l’absence de services de base, d’un espace d’auto-isolement et d’une exposition à de multiples risques socio-économiques et environnementaux.

Mesdames et messieurs,

La problématique du logement dans nos villes est en passe de nous conduire vers une crise de logement préjudiciable à la cohésion sociale et à l’harmonie de nos agglomérations urbaines.

De plus, le logement est un droit de l’homme et un catalyseur pour tous les autres droits fondamentaux. C’est le seul moyen de garantir le « droit à la ville pour tous »

Mon engagement visera à la mise en place d’un mécanisme pérenne d’accès au logement décent pour toutes les catégories sociales de notre pays.

A cet effet il s’agira :

  • De créer un environnement propice à l’accroissement de l’offre de logements publics et privés à travers une amélioration substantielle de la gouvernance foncière dans notre pays (relecture et harmonisation des textes régissant le foncier urbain et rural) ;
  • Elaborer et mettre en œuvre un programme quinquennal conséquent de production de logements sociaux et économiques ;
  • Elaborer le dispositif spécifique d’accès au logement social (aide au logement)
  • Encadrer les aménagements urbains en vue de garantir l’auto-construction.

Pour réussir ce pari, j’invite l’ensemble des Burkinabés à changer de paradigme dans notre relation à la propriété de la terre. Nous devons inscrire le droit au logement au cœur des enjeux de nos aménagements urbains.

Je vous remercie.

Maurice Dieudonné BONANET

Officier de l’Ordre National

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