Élection du président de la CENI : Un casse-tête chinois !

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Newton Ahmed Barry (NAB) aura finalement perdu son pari. S’est-il retiré de lui-même ? Mystère et boule de gomme. Celui qui caressait l’espoir de rempiler pour un second mandat à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devra renoncer à ses ambitions.

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La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), dans une lettre adressée au ministre de l’Administration territoriale le 17 juillet 2021, a annoncé le remplacer par le magistrat Adama Kafando.

Newton hors-jeu ! Toutes les contraintes sur le chemin qui mène à l’élection d’un nouveau président ne sont pas pour autant levées. L’opposition ne gobe toujours pas la présence du Sao Naaba, Bonaventure Dimsongdo Ouédraogo, nommé commissaire par la chefferie coutumière au titre de la société civile et se bat pour que ce dernier soit remplacé.  

Eddie Komboïgo et les siens, qui ont la tête près du bonnet, estiment que la désignation de ce « Bonnet rouge », déjà positionné pour succéder à Newton Ahmed Barry, viole la composition tripartite de l’institution (majorité, opposition et société civile).

En effet, le chef coutumier, selon Eddie Komboïgo, est un gros bonnet au sein du MPP, parti pour lequel il aurait battu campagne lors des élections de novembre 2020.

De son côté, le parti au pouvoir assure que le Sao Naaba n’a pas la carte du MPP. Le ministère de l’Administration territoriale, qui faisait office d’arbitre dans ce méli-mélo, a estimé qu’en l’état actuel des textes, rien n’empêche le Sao Naaba de siéger.

Comment démêler alors l’écheveau, ou du moins, résoudre ce casse-tête chinois ? Ici encore, il s’agit de l’éternel débat entre la légalité et la légitimité.

Certes, le Sao Naaba peut ne pas être officiellement engagé au sein du « Parti du Soleil Levant » et peut siéger, au regard de la loi, mais est-ce qu’il a réellement appelé des Burkinabè à voter le candidat du MPP à la présidentielle de 2020, Roch Marc Christian Kaboré ?

La totale neutralité du Sao Naaba est donc au centre des débats. Mais la balle demeure dans le camp des autorités coutumières. Beaucoup pensent que les garants de la tradition et des valeurs ancestrales gagneraient à ne pas être eux-mêmes facteurs d’une crise sociale, encore moins institutionnelle.

Surtout avec l’intention des commissaires de l’opposition de ne déférer à la convocation des Sages pour leur prestation de serment ce 19 juillet 2021, que si…

Pour ramener la sérénité, certains estiment qu’il faut tout simplement remplacer le Chef de Sao. Mais pas lui seul, au sein de la famille CENI !

Dans cet embrouillamini, une organisation de la société civile a, en effet, pris sous son bonnet en récusant, pour le compte de l’opposition politique, l’un des cinq commissaires, Tasséré Sawadogo, également considéré comme persona non grata dans cette affaire.

La communauté musulmane a montré sa voie. Est-ce la bonne ? 

La Rédaction

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