Covid-19 : Que devient le fameux bâtiment 15 du CHU de Tengandogo ?

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Que devient le fameux bâtiment 15 du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo sis à Ouagadougou, qui inspirait la peur et la méfiance aux premières heures du Covid-19 au « Pays des Hommes intègres » ? D’ailleurs, que veut dire Tengandogo ? Burkina 24 vous donne des éléments de réponses. 

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En mars 2020, le Burkina Faso venait de rejoindre les pays touchés par la pandémie de Covid-19 apparue en Chine en fin 2019. La peur et la psychose commencent à gagner les cœurs et les esprits. Des mesures barrières sont annoncées. Même éternuer en public attirait des regards, encore moins tousser !

Le fameux bâtiment 15 

C’est dans le bâtiment 15 du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo sis à Ouagadougou que les premiers patients testés positifs au Covid-19 ont été traités et pris en charge.

C’était une zone « infranchissable » par le monde extérieur. Il fallait être bien protégé de la tête aux pieds pour y accéder, nous explique une source. Les visiteurs n’avaient pas accès à la zone. Même pour les agents de santé, il fallait faire partie de l’équipe de la riposte.

Aujourd’hui, avec la décentralisation et la vulgarisation de la prise en charge des « patients Covid » à travers toutes les structures sanitaires du pays, « l’infranchissable » bâtiment est aujourd’hui désacralisé et vide.

Que veut dire Tengandogo ? 

La petite histoire sur le nom que porte ce CHU depuis 2016 : Tengandogo. Selon Sayouba Nikiéma, un autochtone du village de Tengandogo, ce nom signifie tout simplement « de l’autre côté » ou « un peu plus devant« .

Il indique que l’histoire sur la fondation de ce village remonte à plusieurs centaines d’années. Il s’agit d’un mythe de deux frères qui descendaient du ciel à chaque fois qu’il y avait des funérailles dans le village.

L’aîné s’appelait Pandé et le cadet Guisga. C’est à l’aide d’un fil qu’ils descendaient, relate Sayouba Nikiéma. Et ce fil était laissé sur un arbre. Après les cérémonies funéraires, ces derniers remontaient.

Mais un jour, explique l’autochtone, le fil a disparu. Empêchant les deux frères de retourner d’où ils venaient. Car, c’était le seul moyen dont Pandé et Guisga disposaient pour remonter. L’inévitable arriva, l’équation s’imposa.

Nous étions au CHU de Tengandogo

Ils ne peuvent plus retourner. Le grand frère (Pandé) décide de rester dans le village  pour quémander (Boassa). Désormais ce village porte le nom de Boassa qui signifie quémander en langue mooré.

Boassa est aujourd’hui, une localité du département de Ouagadougou dans la province du Kadiogo, et compte environ plus 2987 habitants dont 51,2% sont des femmes. Ces chiffres remontent à 2006.

Alors, le petit frère (Guisga) refusa de rester avec son frère ainé. Il décida d’aller s’installer un peu devant que son grand frère. Entre là où s’était installé Pandé (grand frère) pour quémander en espérant un probable retour un jour, et là où le petit frère se dirigea, il y a village au milieu. C’est là qu’il dira à son grand frère qu’il allait de l’autre côté : « Tengandogo ».

Les ressortissants de Boassa et de Tengandogo portent généralement le nom « NIKIEMA ». Ils ne se marient pas entre eux. Ils se considèrent jusqu’aujourd’hui comme des cousins. « C’est comme si vous décidez de vous marier avec votre cousine », nous confie Sayouba Nikiéma, autochtone de Tengandogo.

Sayouba Nikiéma, signale qu’à l’époque, les étrangers ne pouvaient pas rester dans le village (Tengandogo) considéré comme un village sacré. « Mais maintenant, Dieu merci, cela n’existe plus. Les Anciens ont levé cette décision », ajoute-t-il.

En rappel, l’Hôpital Blaise Compaoré, aujourd’hui CHU de Tengandogo, a été érigé grâce à un financement de la République de Chine Taïwan à hauteur de 60 millions de dollars américains. Il a été inauguré en 2010. La prise en charge des premiers patients est intervenue en 2011.

Willy SAGBE

Burkina 24

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