Usage des langues nationales dans les enseignements /apprentissages au Burkina Faso : le rôle des centres d’éducation de base non formelle (CEBNF)

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Ceci est le résultat d’une étude sur «Usage des langues nationales dans les enseignements /apprentissages au Burkina Faso : le rôle des centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) » réalisée par   KABORÉ Amado, Chargé de recherche de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS)/CNRST, KABORÉ Sibiri Luc, Chargé de recherche de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS)/CNRST, OUALI Yentéma Norbert, Doctorant à l’Université Norbert Zongo.

INTRODUCTION

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Ce document de vulgarisation est tiré d’une publication scientifique intitulée « Contribution des langues nationales (moore, Gourmatchema) à la formation des apprenants dans les centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) au Burkina Faso » en août 2022 au n°10, volume 4 de la Revue DELLA/Afrique, Tome 1 – Lettres, Langues, Arts et Education,

Au Burkina Faso, l’usage des langues nationales dans l’enseignement n’est pas une donne tout à fait nouvelle. Au lendemain de son accession à l’indépendance (1960), la Haute-Volta initia une réforme visant essentiellement à l’éducation des jeunes et des enfants ruraux avec au premier plan le recours aux langues nationales. Cependant, au regard du retard de scolarisation, 40% de taux de scolarisation en 1990 (MEBA, 1990), le Burkina Faso comme la plupart des États africains se devait de réagir. Il a été initié des formules alternatives d’éducation et de formation, une formule innovante marquée par une combinaison d’actions éducation-formation offertes aux déscolarisés et non scolarisés de 9 à 25 ans dans l’Est du pays. Cette formule met l’accent sur l’intermédiation sociale et l’ancrage culturel des activités des centres d’éducation de base non formelle (CEBNF).

Ce document de vulgarisation a pour objectif de rendre compte d’une expérience innovante en matière d’éducation et de formation en contexte local. Une revue littéraire appuyée d’une série d’enquêtes de terrain auprès des acteurs éducatifs ont permis faire une approche historique de l’éducation en contexte local. Un premier point présente la méthodologie et un second revient sur les résultats majeurs de la recherche.

  1. MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE

La réalisation de ce travail de collecte des données a suivi une méthodologie appropriée notamment qualitative. La population d’enquête concerne le personnel enseignant, les encadreurs pédagogiques, les animateurs, les membres d’Associations des parents d’élèves (APE), d’Associations des Mères Educatrices (AME) et de Comités de Gestion (COGES), les maîtres coraniques, les autorités locales, les personnes ressources et les partenaires de l’éducation au Sahel.

L’échantillonnage par choix raisonné a été utilisé pour les autorités éducatives de la région du Sahel à savoir tous les Directeurs régionaux et provinciaux en charge de l’enseignement primaire. En vue de la collecte des données, nous nous sommes servis de guides d’entretiens individuels et de focus group ainsi que de l’administration de questionnaires.

Au total, l’échantillon a été constitué de 275 acteurs de l’éducation : 200 enseignants et apprenants, 8 directeurs d’écoles, 16 encadreurs pédagogiques, 3 personnes-ressources, 3 partenaires de l’éducation, 5 responsables de structures déconcentrées du Ministère de l’Éducation Nationale de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN), de 4 autorités locales, 4 maîtres coraniques et 32 APE, AME, COGES.

  1. RESULTATS CLES

2.1. Organisation et fonctionnement des CEBNF

Les CEBNF sont une initiative du MENAPLN. Ils sont placés sous la supervision du Projet dénommé Projet ES/CEBNF. Selon l’Arrêté N°2009-0041/MEBA/SG du 1er juin 2009 portant création d’un Comité de pilotage du Projet ES/CEBNF, ce projet est sous la supervision d’un Comité de pilotage dont le Secrétaire Général est le président. Le comité de pilotage est un organe d’orientation, de supervision, de suivi et d’évaluation des activités de mise en œuvre du projet. À ce titre, il est chargé de :

  • définir les orientations générales et la stratégie de mise en œuvre ;
  • superviser la gestion et l’administration du projet ;
  • adopter les plans annuels de travail soumis par le coordonnateur avant signature par le ministre ;
  • évaluer l’exécution du projet et les performances du coordonnateur conformément à sa lettre de mission.

Au terme du Décret N°2016-435/PRES/PM/MENA portant organisation du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, il revient à la Direction de l’Alphabétisation et de l’Éducation Non Formelle (DAENF) d’assumer les missions régaliennes de l’État en matière d’alphabétisation et d’éducation non formelle ainsi que la promotion des formations préprofessionnelles.

Au niveau déconcentré, les Directeur Régional de l’éducation Préscolaire Primaire et non Formelle (DREPPNF) et les Directeur Provincial de l’éducation Préscolaire Primaire et non Formelle (DREPPNF) à travers les Circonscriptions d’Education de Base (CEB) assurent le suivi des activités dans les CEBNF. Dans les CEB qui abritent les CEBNF, il y a un superviseur des ES/CEBNF qui est en principe le conseiller pédagogique itinérant.

Au niveau local, il y a un comité de gestion (COGES) qui accompagne dans la gestion du CEBNF. Les membres de ce comité sont entre autres le maire ou son représentant, le directeur du CEBNF, un membre du conseil villageois de développement (CVD), les représentants des apprenants ainsi que des représentants APE et AME.  Il existe différents types de CEBNF) que sont :

  • étatiques (ceux réalisés avec l’appui de l’UNICEF, de l’ONG Aide à l’Enfance Canada ou par le projet Treat et rétrocédés officiellement à l’État) ;
  • mixte (ceux réalisés avec l’appui de traDE ou transférés par le MENA à traDE) ;
  • privée ou de la société civile : les centres Banma Nuara 1 des enfants ( CBN1 ou CBN enfants), les Écoles Communautaires (ECOM), les Écoles du Berger, les Foyers d’Éducation et d’Innovation Pédagogique pour adolescents ( FEIPA), l’Alphabétisation/Formation Intensive pour le Développement (AFID), etc.

En terme de missions, les CEBNF répondent non seulement aux besoins des populations rurales, mais ils ont également fait du Burkina Faso un pays de référence en matière d’alphabétisation / formation des adolescents sur le plan international, en témoignent les missions d’étude des pays de la sous-région qui viennent s’inspirer de cette expérience. Cependant, force est de constater que durant ces dernières années le cycle de base commence à rencontrer des difficultés au niveau des inscriptions ; la majorité des apprenants aspire aller très rapidement au cycle des métiers. Face à cette situation, les questions suivantes sont posées :

  • Comment rendre la formation attrayante à travers une meilleure maîtrise des profils d’entrée et une réduction de la durée du temps de formation théorique sans que cela ne porte préjudice à la qualité ?
  • Comment satisfaire les besoins d’un public aussi varié en âge et en niveaux ?
  • Comment agir sur le plan pédagogique pour disposer de groupes d’apprenants de niveaux harmonisés ?
  • Comment gérer l’hétérogénéité des niveaux d’entrée ?

2.2. Profil du sortant des CEBNF

À la fin de sa formation, le sortant du CEBNF devrait répondre au profil suivant :

  • Pouvoir pratiquer une lecture courante et expressive de textes en langue nationale et en français répondant à ses préoccupations, aux réalités de son environnement et cadre de vie;
  • Pouvoir s’exprimer oralement et par écrit dans toutes les situations de la vie courante ;
  • Maîtriser les mécanismes des quatre opérations, l’utilisation des unités de mesures essentielles, la construction des principales figures géométriques pour résoudre des problèmes pratiques liés à ses activités quotidiennes de production, de commercialisation et de recherche du bien-être familial ;
  • Maîtriser quelques techniques de productions agro-pastorales et artisanales, de restauration et de sauvegarde de l’environnement ;
  • Avoir acquis des connaissances, des savoir-faire initiant à certains métiers (mécanique, menuiserie, plomberie, couture, …) ainsi que des comportements facilitant son insertion socio-économique ;
  • Maîtriser les règles élémentaires en matière de santé, d’hygiène, de nutrition d’assainissement et d’amélioration du cadre de vie qui permettent de prévenir les maladies, d’appliquer les mesures curatives à sa portée et de fréquenter les formations sanitaires ;
  • Être capable de mener une vie citoyenne responsable en conformité avec la culture démocratique, le respect des droits humains et civiques, le processus d’affirmation de son identité culturelle et de valorisation de l’approche genre dans une dynamique de construction des structures mentales favorables au bien-être collectif et individuel.

3.3. Le contenu du programme et la formation dans les CEBNF

Les programmes de formation et le matériel didactique des CEBNF sont inspirés de ceux en usage dans les CPAF. Le programme de formation actuelle dans les CEBNF dure quatre (04) ans et comprend deux paliers : un cycle de base et un cycle des métiers. Le cycle d’apprentissage de base comprend l’acquisition des connaissances instrumentales (lecture, écriture, calcul) en langue nationale, puis en sciences de la vie et de la terre, en sciences humaines et sociales. Les formations théoriques ont une congruence avec des curricula adaptés aux besoins et caractéristiques des jeunes et de leurs milieux.

Une formation préprofessionnelle dans plusieurs domaines qui sont introduits à des niveaux différents du cycle de quatre (4) ans : il existe d’abord un tronc commun qui est un passage obligé dans lequel les apprenants sont formés dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, l’environnement et de l’artisanat, cela jusqu’à la fin du cycle. À partir de 2006, à travers les Engagements Nationaux et avec l’appui de la République de Chine et de l’UNICEF, l’option de la formation préprofessionnelle a été effective avec un effort d’équipement des centres pour les formations en artisanat utilitaire (mécanique, génie civil, forge/soudure, coupe/couture, menuiserie/bois, teinture, tissage, coiffure, etc.) et en agro-alimentaire (séchage de fruits et légumes, cuisines/restauration, conservation et transformation (soumbala, jus…). La perspective actuelle du projet est l’intégration de nouveaux profils de formation tels que l’aviculture traditionnelle améliorée, les énergies renouvelables et l’électricité bâtiment.

La formation préprofessionnelle des apprenants était assurée par des maîtres-artisans crédibles aux yeux de la communauté. Ce qui permet la valorisation des ressources locales. Mais depuis quelques temps, des formateurs qualifiés des métiers sont recrutés dans les CEBNF pour prendre le relais des maîtres-artisans.

2.4. Situation des forces et faiblesses des CEBNF dans la région de l’Est du Burkina Faso

forces Faiblesses
·    La stratégie de formation des CEBNF appréciée et jugées pertinentes par les acteurs aussi bien centraux que déconcentrés.

·    L’adhésion des communautés au programme des CEBNF est manifeste : « Nos attentes de départ n’étaient rien d’autres que ce que les CEBNF offrent de nos jours. Nous voyons que nos enfants arrivent à réparer les motos dans le village et parfois nous sommes vraiment surpris et heureux. Pour les connaissances théoriques, nous voyons que le potentiel de personnes lettrées augmente dans le village grâce aux CEBNF »[1]

·    On observe des débuts d’insertion isolée et une fierté chez les femmes qui parviennent à contribuer financièrement à la vie de leur foyer. Ces exemples d’insertion dans les villages ont été possibles grâce à l’appui financier des parents et des proches. Ces quelques rares succès ont eu des effets positifs sur l’augmentation des effectifs

·       Des activités de production en maraichage, aviculture, agriculture de rente sont développées à Matiakoali, Diabo et Fada grâce au concept écoles bleus.

·       Des collaborations avec les structures nationales ou ONG  d’appui à l’emploi des jeunes (FAFPA, projet emploi jeune, Direction Régionale de la formation professionnelle et de l’insertion des jeunes, etc.)

· Lien avec les artisans locaux encore faible. Les artisans locaux sont peu ou pas du tout associés au programme. L’absence de stages systématiques au profit des apprenants est dommageable à la qualité des compétences pratiques. La formation dans les centres ne saurait se suffire pour assurer une insertion professionnelle de qualité sans pratique préalable en contexte de travail. Le programme n’intègre pas suffisamment la formation des artisans et maîtres-artisans ni la collaboration avec le secteur privé pour faciliter ce contact. Le partenariat avec l’Union des artisans du Gulmu, la direction régionale de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi ainsi que d’autres structures faitières reste timide. Il en est de même de la collaboration avec les collectivités dont la relation avec le projet n’est pas sous-tendu par une convention de partenariat (pas de convention de partenariat ni de clarification des rôles et responsabilités)

·       La formation professionnelle rurale et les offres novatrices sont très peu investies. Les 5 seuls domaines de formations (menuiserie, génie civil, menuiserie métallique, coiffure mécanique deux roues) sans introduction de formations modulaires limitent la richesse de l’expérience  avec des risques de saturation à court termes dans chaque métier avec comme conséquence des effets pervers comme le chômage et/ou l’exode des sortants des CEBNF.

·       Insuffisance de suivi des centres par l’Etat. Dans le centre de Diapaga, la formatrice couture a délivré moins de 50% des prévisions horaires de 2015.

Source : Données de terrain à Fada N’Gourma, décembre 2019.

La formation professionnelle reste classique peu flexible et délivre dans certains centres des offres par défaut. Ce défaut de contenus de formations adaptés à la demande de certains apprenants/tes limite l’efficacité du programme faute de formations modulaires. Certains apprenants qui réinvestissent les centres finissent par les quitter dès lors que leurs attentes ne sont pas remplies : manque de formateurs ou déplacement inopiné dans d’autres centres, absence d’offres de formation correspondant à leur demande et domaine d’intérêt, prolongation de la durée de la formation qui en résulte. Par exemple, les apprenants en menuiserie, génie civile et mécanique 2014-2015 de Diapaga ont accusé un retard d’une année du fait d’un déplacement inopiné de formateurs par la coordination du projet ES-CEBNF dans d’autres centres. Le non développement des offres de formations telles l’aviculture traditionnelle améliorée, la transformation des produits locaux, la formation en restauration amenuisent les opportunités pour les jeunes filles et les femmes qui se trouvent obligées de rester dans les métiers classiques à fort potentiel de saturation en milieu rural (couture, coiffure). Ces formations auraient d’ailleurs pu être développées dans le cadre du partenariat avec l’UAG qui malheureusement est resté sans suite faute de réactivité de cette organisation compromettant du même coup les placements en stages qui sont permettent aux apprenants de se frotter au milieu du travail avant leur emploi effectif dans une activité. En coopération avec les acteurs de l’économie locale au moins   700 jeunes et adolescents formés sur 950 admis au CQP ont un emploi générateur de revenus (auto emploi et emploi salariés).

Conclusion

En conclusion, il faut noter que les CEBNF font un travail énorme en termes de formation et d’éducation contextualisés au profit des jeunes filles et garçons notamment dans les zones rurales et semi-rurales au Burkina Faso.

toutefois, l’initiative  doit davantage approfondir sa réflexion sur les stratégies qui permettront de rendre effective l’insertion des jeunes à la fin de leur formation. L’objectif de 950 admis au CQP est assez ambitieux et ne saurait constituer une priorité pour le projet. En accentuant les actions du projet sur les formations modulaires, les CEBNF s’offrent plus de chance de s’arrimer aux opportunités de l’économie locale plutôt que de focaliser sur l’obtention du CQP (950 admis dont 700 professionnellement insérés). Certes ce diplôme offre une certaine reconnaissance mais il ne constitue pas une condition indispensable à l’exercice d’un métier. Pour autant que le projet s’oriente rapidement sur les offres de formation modulaires, le cadre logique de la phase doit être révisé par conséquent. Une première entrée serait de saisir l’opportunité du partenariat écoles bleues pour démarrer le processus de mise en place de formations agricole. Progressivement, de nouveaux modules pourraient être développés comme de suggèrent l’équipe dans les domaines agropastoraux.

Références bibliographiques

KABORÉ Amado, KABORÉ Sibiri Luc, et OUALI Yentéma Norbert, 2022, Contribution des langues nationales (moore, Gourmatchema) a la formation des apprenants dans les centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) au Burkina Faso, in Revue DELLA/Afrique, Tome 1 – Lettres, Langues, Arts et Education, Vol.4 N°10, Août 2022, ISSN 2790- 0584 (Online), ISSN 2790- 0576 (Print), PP. 29-46

KABORE Amado et BONANE Rodrigue Paulin, 2016, « Théorie et pratique de l’éducation civique et morale dans le système éducatif burkinabè », in COMPAORE M, KOBIANE J.F et COMPAORE F., (Dir) « Dynamiques éducatives au Burkina Faso : bilan et perspectives (1960-2015) », 17 p.

KABORE A., 2016, « L’évaluation des apprentissages en Afrique subsaharienne : le cas du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire », Norrag News, 25 p.

KABORE Amado et DEMBEGA, 2016, La contribution de Joseph KI-ZERBO au développement de l’éducation en Afrique : perspectives historiques de l’œuvre d’un homme engagé 18 p.

Kaboré, Sibiri. Luc. (2011). Sous-scolarisation au Burkina Faso : le cas de l’accès à l’enseignement primaire dans la Région du Sahel, Thèse de Doctorat, Université de Nantes. Nantes : Université de Nantes.

Kindo, Noufou. (2018). Burkina: Débats sur l’impact du budget alloué à l’éducation; in : https://www.burkina24.com/2018/08/17/burkina-debats-sur-limpact-du-budget-alloue-a-leducation/, consulté en ligne 11/09/2019 à 10h10.

Ki-Zerbo Joseph. (1990). Éduquer ou Périr. Paris : L’Harmattan.

Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (2017). Annuaires statistiques de l’enseignement primaire. Ouagadougou : DGESS/MENA.

Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (2015). Orpaillage et déscolarisation dans les régions du centre-nord, du sahel et du sud-ouest  rapport d’étude, Dispositif National d’Évaluation du Burkina Faso. Ouagadougou : MEF.

Ministères en charge de l’Éducation et de la Formation (2017). Rapport d’état du système éducatif national, Pour une politique nouvelle dans le cadre de la réforme du continuum d’éducation de Base. Dakar : IIPE- Pôle de  Dakar.

[1] Entretien avec les parents d’élèves de Matiakoali

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