Élection au Nigeria : Qui sont les trois favoris de la présidentielle ?

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Ce 25 Février 2023 est le jour de l’élection présidentielle au Nigéria. Bola Tinubu, Atiku Abubakar et Peter Obi sont les trois favoris qui s’affrontent dans les urnes pour présider aux destinées de ce pays à la plus importante population d’Afrique avec plus de 200 millions d’habitants. Faits insolites, ces trois personnalités politiques nigérianes sont à la tête de fortunes souvent entachées de délits même si officiellement aucun d’entre eux n’a jamais été condamné.

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Trafic de drogue, blanchiment d’argent, évasion fiscale sont entre autres les scandales qui ont marqués la carrière politique des trois favoris de l’élection présidentielle Nigériane qui se tient ce samedi 25 février.

Bola Tinubu, le « parrain » de Lagos

Bola Tinubu, le candidat du Congrès des progressistes (APC), à Abuja, au Nigeria, en juin 2019. PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Bola Tinubu, le candidat du Congrès des progressistes, parti au pouvoir, a fait l’objet d’allégations multiples tout au long de la campagne. Ainsi son âge tel qu’indiqué sur ses papiers a été régulièrement mis en cause car certains lui prêtent beaucoup plus que 70 ans ou de diplômes universitaires prétendument falsifiés.

Bola Tinubu est considéré comme l’un des hommes les plus riches du pays, avec des parts dans de nombreuses sociétés. Toutefois, des interrogations entourent l’origine et le montant exact de la fortune de l’ex-gouverneur de Lagos qui détient des parts dans de grosses entreprises allant des médias à l’aviation en passant par l’hôtellerie et l’immobilier.

De quoi faire ressurgir de vieilles affaires. Selon deux jugements d’un tribunal américain datant de 1993 et obtenus par l’AFP, près de 2 millions de dollars issus d’un vaste trafic d’héroïne auraient notamment transité sur des comptes liés à Bola Tinubu à la fin des années 1980. L’intéressé, qui a fermement nié, n’a pas été poursuivi, son implication directe dans le trafic de drogue n’ayant pu être établie. Au final, il a conclu un accord avec les autorités américaines, au terme duquel 460 000 dollars lui ont été confisqués.

Dans un autre scandale, le « parrain » de Lagos a été accusé par un ex-collaborateur d’avoir profité de son statut de gouverneur pour détourner des millions de dollars de fonds publics via une société chargée de récolter l’impôt, Alpha Beta Consulting, dans laquelle il détenait des parts. Le candidat du parti au pouvoir sortant a démenti cette accusation. Toujours à propos de cette affaire qui a fait beaucoup de bruits, le différend s’est soldé en juin 2022 par un règlement à l’amiable, dont les détails sont restés jusqu’à ce jour hors de portée.

Atiku Abubakar

Atiku Abubakar, le candidat du Parti démocratique populaire (PDP), à Port Harcourt, au Nigeria, en octobre 2018. PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Atiku Abubakar est un ancien vice-président et est en lice pour le Parti démocratique populaire, PDP, dans l’opposition. Prospère homme d’affaires, il a mené en parallèle une carrière dans le privé (import-export, pétrole, agriculture, télécoms…), au point de faire de lui un milliardaire.

Après une vingtaine d’années aux douanes, Atiku Abubakar rejoint en 1999 le gouvernement. Sous la présidence d’Olusegun Obasanjo, il supervise notamment la privatisation de centaines d’entreprises publiques déficitaires, corrompues ou mal gérées. A-t-il profité de son ascension politique pour faire fructifier ses affaires ? Il le réfute catégoriquement non sans convaincre ses nombreux détracteurs et même son ex-patron, le président Obasanjo qui dans un livre publié en 2014 (My Watch), l’avait accusé d’avoir détourné 145 millions de dollars en 2003, destinés au Petroleum Technology Development Fund.

Selon un rapport du Sénat américain, l’une de ses épouses, qui possède la nationalité américaine, aurait par ailleurs, entre 2000 et 2008, « aidé son mari à rapatrier plus de 40 millions de dollars de fonds suspects aux Etats-Unis via des comptes offshore ». Le couple est également accusé d’avoir reçu plus de 2 millions de dollars de commission pour un contrat avec la multinationale Siemens, qui a plaidé coupable dans cette affaire. A ce jour, Atiku Abubakar reste exempte de toute poursuite tant aux Etats-Unis qu’au Nigeria.

Peter Obi

Peter Obi, le candidat du Parti travailliste (LP), à Ilorin, au Nigeria, en décembre 2018. PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Peter Obi est l’outsider du Parti travailliste (LP) et ses partisans le perçoivent comme le « Monsieur Propre » de l’élection, vantant son bilan à la tête de l’Etat d’Anambra (sud-est), de 2006 à 2014, où il a présenté un modèle de bonne gestion et de transparence. Si lui aussi a fait fortune dans la banque et l’import-export, le candidat de 61 ans n’a jamais été accusé de corruption ni de détournement, contrairement à ses deux principaux adversaires.

Son nom figurait cependant dans les « Pandora Papers » en 2021, une enquête d’un consortium international de journalistes d’investigation sur l’évasion fiscale. Selon ces documents, en 2006, alors qu’il était gouverneur, il a créé une société au nom de sa fille dans les îles Vierges britanniques afin d’échapper à l’impôt. Bien que le procédé ne soit pas illégal en soi, selon le Premium Times, le média nigérian ayant enquêté pour le collectif, il témoigne d’une certaine opacité, d’autant que le candidat du Parti travailliste  n’avait pas déclaré ses actifs au Nigeria.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24

Source: Lemonde.fr 

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