L’Observateur Paalga : Une longévité qui enseigne sur le combat pour la liberté d’information au Burkina Faso

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Le Centre national de presse Norbert Zongo a initié un « club de presse physique », le vendredi 02 juin 2023 à son siège à Ouagadougou sous le thème « Jubilé d’or de L’Observateur Paalga : quelles leçons tirer de ce parcours du plus ancien quotidien du pays, dans le combat pour la liberté d’information au Burkina Faso ? ». Le premier responsable du journal, le doyen Édouard Ouédraogo, fondateur du journal, a partagé l’histoire parsemée de soubresauts du journal dont le nom par le poids des évènements a d’abord été L’Observateur avant de devenir L’Observateur Paalga. 

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C’est précisément le 28 mai 1973 que l’histoire du Journal L’Observateur a commencé. L’Observateur était alors le premier quotidien privé, indépendant, imprimé et illustré par photo du Burkina Faso et de l’Afrique de l’ouest francophone.

Pourquoi ouvrir un journal à l’époque ? Pour le géniteur de ce premier journal de la Haute-Volta de l’époque, « dans l’ordonnancement institutionnel du pays (devenu aujourd’hui Burkina Faso, NDLR), il y avait un manque. Il fallait un canal qui permette à tout le monde de s’exprimer librement ». C’est de ce besoin donc qu’est né L’Observateur.

Édouard Ouédraogo qui était alors enseignant depuis 1969 et qui avait pour ambition d’ouvrir une librairie moderne en Haute-Volta va finalement porter sur les fonts baptismaux L’Observateur. Un journal qui a pour vocation dès sa naissance de permettre à tout le monde de s’exprimer.

« Les gens ont tout de suite adopté le journal parce que tout le monde pouvait s’exprimer », se souvient le doyen Édouard Ouédraogo. Selon lui, ce canal d’expression pluriel manquait à l’époque tant les médias d’État ne le permettaient pas. Mais avec l’ouverture de L’Observateur, spécifie Édouard Ouédraogo, l’opposition, les syndicats, surtout les étudiants avaient un journal où ils pouvaient s’exprimer. 

Edouard Ouédraogo, Fondateur de L’Observateur Paalga

En janvier 1976, suite à une crise politique,  le journal est vendu à plus de 1000 exemplaires. Un pic de vente que le journal qui se vendait à 25 francs CFA n’avait pas encore atteint. De la narration du fondateur, le journal a commencé à décoller en 1978. Les débats contradictoires d’alors enrichissent le journal en contenus. Le journal peut désormais se vendre à plus de 3000 exemplaires par jour.

Par ailleurs, de ce que retient Édouard Ouédraogo des 50 ans d’existence du journal, sous les régimes d’exception, le journal a toujours connu des coups de frein allant jusqu’à sa fermeture le 10 juin 1984 à cause d’un incendie criminel.

Sous cette période révolutionnaire, selon le fondateur du canard, des hommes sont venus embastiller le gardien de L’Observateur à l’époque avant d’incendier l’imprimerie du journal. Réduisant ainsi le journal au silence pendant longtemps.

À l’en croire, c’est le 27 janvier 1989 que le journal a repris à la grande surprise des autorités de l’époque. Des autorités qui ont vite fait de réduire encore le journal au silence. Et le motif selon Édouard Ouédraogo est que le gouvernement préparait une loi pour encadrer la presse et que le journal devait attendre avant de reparaître.

Les participants au club de presse

C’est finalement le 15 février 1991 que le journal a recommencé à paraître. Le journal paraît désormais sous l’appellation L’Observateur Paalga et la raison est toute simple. Pour les autorités de l’époque, il fallait absolument changer le nom L’Observateur avant de paraître.

Parce que L’Observateur dérange, à défaut de le réduire au silence, il faut changer le nom. Des injonctions qui obligent le fondateur du journal à changer le nom. L’Observateur devient L’Observateur Paalga. Que de péripéties, que de soubresauts qui ont jalonné l’existence du plus vieux journal de la presse écrite au Burkina au gré des régimes.

Mais tel un roseau qui ploie, mais ne se casse pas, L’Observateur Paalga a dandiné au gré des régimes, mais est resté debout faisant ainsi brillé la liberté d’expression dans la douleur, reconnait le doyen Édouard Ouédraogo. De ce parcours, on retient donc que le combat pour la liberté d’expression doit se faire dans la persévérance.

Ce club de presse physique à travers 50 ans d’histoire de L’Observateur Paalga n’a-t-il pas eu le mérite de se poser la question « Jubilé d’or de L’Observateur Paalga : quelles leçons tirer de ce parcours du plus ancien quotidien du pays, dans le combat pour la liberté d’information au Burkina Faso ? »…

Hamadou OUEDRAOGO

Mireille ZONGO (stagiaire)

Burkina 24

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