Indépendance économique du Burkina Faso : «Il faut travailler à limiter la dépendance vis-à-vis des autres pays» (Me Kyelem de Tambela)

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Des travailleurs de la Primature avec à leur tête, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, ont procédé à la montée des couleurs ce lundi 5 juin 2023 comme ils ont coutume de le faire tous les premiers lundis de chaque mois depuis un certain temps. Me Kyelem de Tambela a profité de l’occasion pour rappeler à ses collaborateurs ce que le drapeau représente pour une nation et son peuple. 

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Dans son mot de circonstance, le Premier ministre a relaté qu’en 1988 alors qu’il venait d’arriver au Canada comme enseignant à l’Université de Toronto, ses étudiants lui ont demandé de quel pays il venait. Il leur dira le Burkina Faso. Ses étudiants, dit-il, lui ont répondu qu’ils connaissaient le pays, parce qu’il venait de changer son drapeau. Là c’était en 1984.

« Pourquoi je vous dis ça ? Parce que c’est le drapeau qui est l’identité de chaque peuple. C’est à travers le drapeau qu’on identifie un peuple. Donc chaque pays qui est reconnu par les Nations unies a son drapeau. Au-delà de ça chaque entité, par exemple si vous allez aux Etats-Unis, chacun des plus de 50 États qui composent la fédération des Etats-Unis a son drapeau en plus du drapeau américain. Chacun a son identité. Donc le drapeau représente notre identité. Maintenant c’est à nous de le faire respecter oui ou non », a-t-il interpellé.

Me Apollinaire Kyelem de Tambèla, Premier ministre
Me Apollinaire Kyelem de Tambèla, Premier ministre

Toujours pour montrer à ses collaborateurs l’importance que renferme le drapeau, Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a soutenu que sous la révolution non seulement le drapeau burkinabè était respecté mais également tout ce qui venait du Burkina Faso était « respecté ».

« Du Canada, j’ai voulu passer aux Etats-Unis. Donc, il fallait avoir le visa américain. Nous sommes partis, on était nombreux au consulat américain de Toronto pour chercher le visa. Dès que le personnel canadien m’a aperçu puisque j’étais le seul Noir, ils sont venus vers moi. 

Ils ont demandé mes papiers, j’ai tendu mon passeport, l’officier m’a saisi et m’a amené dans son bureau, j’ai demandé un visa d’une semaine, il m’a donné un visa de 6 mois simplement parce qu’il avait vu le passeport burkinabè. J’étais avec des Français, des Hollandais, des Allemands mais à cause du passeport burkinabè qu’il a vu, il m’a fait passer devant tout le monde (…). C’est pour vous dire comment on peut être pauvre mais respecté », a-t-il argumenté. 

Selon le chef de l’exécutif sur le plan politique, le Burkina Faso commence à retrouver son indépendance. Aucune institution internationale et aucun État ne peut imposer au Faso « quoi que ce soit », a-t-il noté. Mais le Premier ministre reconnait que l’indépendance politique à elle seule ne suffit pas.

« Il reste aussi l’indépendance économique, l’indépendance culturelle et l’indépendance administrative. Si ces éléments ne se suivent pas, votre indépendance politique est fragile. Il suffira d’un petit mouvement et tout peut être remis en cause », a-t-il averti.

Des travailleurs de la Primature
Des travailleurs de la Primature

Il a confié que l’indépendance économique est un peu difficile car le pays ne doit pas s’enfermer. « Chaque pays a besoin des autres mais il faut limiter la dépendance vis-à-vis des autres. C’est ça notre politique, il faut travailler à limiter la dépendance vis-à-vis des autres pays afin que nous puissions négocier avec une base solide. Il y a l’indépendance culturelle aussi mais on ne peut pas s’enfermer sans s’ouvrir aux autres mais il faut pouvoir s’ouvrir avec des solides forces de sa propre culture pour ne pas se perdre dans l’identité des autres », a-t-il renchéri.

Cela, selon les dires du Premier ministre, ne veut pas dire que le Burkina doit oublier les autres cultures mais il doit plutôt renouer avec ses racines. S’agissant de l’indépendance administrative, il appelle à ce que ce qui est dans l’administration corresponde à l’identité burkinabè.

« Par exemple quand on dit État de droit, c’est une expression qu’on aime dire. Mais c’est l’État de quel droit ? C’est un droit que nous avons importé qui ne correspond pas à nos aspirations.  

Donc, il faut savoir se poser de bonnes questions. Quand vous dites État de droit-là est-ce que c’est un droit qui s’applique dans la cour du chef de Garango ou bien dans la cour du chef de Dédougou (…). Donc vous voyez la profondeur de la refondation que nous avons à faire », a-t-il conclu tout en souhaitant une semaine fructueuse à ses collaborateurs.

Willy SAGBE 

Burkina 24  

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