9 mai 2025 : « Nous serons très heureux de prendre part à ces manifestations à Moscou » (Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo)

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Le texte ci-après est tiré d’une entrevue qu’a accordée le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, au média russe « African Initiative ». Il a été publié le 28 avril 2025 par nos confrères journalistes russes. 

African Initiative (AI) : Quelle influence la coopération avec l’URSS a-t-elle eue sur la République du Congo ? Et quels projets réalisés entre le Congo et l’URSS à l’époque soviétique ont été les plus déterminants pour votre pays ?

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Denis Sassou Nguesso (DSN) : Le Congo et l’Union soviétique ont établi des relations diplomatiques le 16 mars 1964. Au cours de toute cette période de relations entre le Congo et l’Union soviétique, je me suis rendu plusieurs fois à l’Union soviétique, parfois en tant que cadre de l’armée populaire, mais aussi comme ministre et chef d’État. J’ai pu rencontrer de nombreuses personnalités soviétiques, j’ai effectué une visite d’État en Union soviétique à l’invitation de Brejnev.

Le Congo et l’Union soviétique ont établi des relations de coopération dans plusieurs domaines. On peut dire que l’Union soviétique a formé au Congo plus d’un millier de cadres, de hauts cadres, civils et militaires. Plus d’un millier. Nous avons établi avec l’Union soviétique la coopération dans d’autres secteurs : l’économie, l’agriculture, le tourisme (l’Union soviétique a construit un grand hôtel ici, le Cosmos), ainsi que dans le domaine de la santé. L’hôpital Mère-enfant Blanche Gomez, qui se trouve à Brazzaville, a été construit au cours de cette période (…)

(AI) : Monsieur le Président, aujourd’hui, alors que la Russie est forte et grande de nouveau, comment évaluez-vous la dynamique actuelle des relations russo-congolaises ? Selon vous, quels sont les axes de coopération les plus importants et les plus prometteurs entre Moscou et Brazzaville ?

(DSN) : Dans le prolongement de la coopération que je viens d’évoquer, et nous suivons le développement de cette coopération avec la Fédération de Russie. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons ouvert la coopération dans le secteur pétrolier avec la Russie. Les sociétés russes interviennent dans le secteur de la recherche et de la production du pétrole dans notre pays.

Nous avons avec la Russie un grand projet de construction d’oléoduc entre Pointe-Noire et Brazzaville. C’est un énorme projet que nous avons avec la Fédération de Russie et notre coopération dans le cadre de la formation des cadres du secteur de la force publique. Cette coopération se poursuit. Et aussi dans le cadre de l’équipement de la force publique.

En projection, nous avons toujours la volonté de poursuivre la coopération dans le secteur de l’agriculture, par exemple, et la formation aussi des cadres civils en Fédération de Russie. C’est donc dans le prolongement de la coopération avec l’Union soviétique que nous croyons que les relations entre la Fédération de Russie et le Congo sont en train de prendre un véritable élan.

(AI ) : Monsieur le Président, bientôt, le 9 mai, nous célébrerons le 80ᵉ anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie et sur l’idéologie nazie, qui divisait les êtres humains entre « Aryens » et « sous-hommes ». Pour les Russes, c’est la fête la plus importante de l’année, et aujourd’hui, c’est l’événement le plus marquant de l’année pour nous. Et pour vous personnellement, Monsieur le Président, ainsi que pour le peuple congolais, que représente cette date du 9 mai ?

(DSN) : La Russie a consenti un sacrifice énorme dans la lutte contre le nazisme et le fascisme. Ce sont les unités de l’Union soviétique qui sont entrées les premières à Berlin et qui ont planté le drapeau sur le Reichstag. L’histoire indique que près de 20 millions de personnes, civiles et militaires de l’Union soviétique, ont trouvé la mort dans ces luttes contre le nazisme et le fascisme : 20 millions d’hommes. C’est donc un moment important qui mérite d’être célébré, celui de la victoire des forces de la paix et de la liberté sur le nazisme.

Nous serons très heureux de prendre part à ces manifestations à Moscou le 9 mai prochain. Nous, peuple d’Afrique, qui avons été les peuples dominés, écrasés, nous ne pouvons que saluer cette victoire sur les forces considérées par certains peuples du monde comme des peuples inférieurs (…)

(AI) : Votre Excellence, vous vous rendez à Moscou pour les célébrations du 9 mai. En plus de la commémoration, qu’attendez-vous de votre visite en Russie ?

(DSN) : D’abord, nous allons participer à la manifestation qui sera organisée pour saluer cette victoire. Ensuite, nous allons nous entretenir, je l’espère, avec le président Poutine afin de faire le point sur la coopération entre nos deux pays et tracer d’autres perspectives. Mais il est important de souligner que ce 9 mai sera un jour historique non pas seulement pour le peuple russe, mais pour les peuples du monde qui ont vaincu le nazisme et le fascisme. C’est donc une journée historique que nous allons célébrer prochainement à Moscou.

(AI) : Monsieur le Président, à votre avis, que doivent faire les pays africains pour construire un monde multipolaire plus juste, un monde sans l’hégémonie de l’Occident collectif, sans un « gendarme du monde » incarné par le pays que nous connaissons tous ?

(DSN) :Les peuples d’Afrique ont d’abord souffert de longues années d’esclavage et de domination coloniale. On peut dire que le retard de l’Afrique est dû principalement à ces faits historiques. L’Afrique a connu l’esclavage, la domination coloniale et l’exploitation, et elle a dû lutter pour conquérir l’indépendance politique. Et, pour l’essentiel, tous les États africains sont indépendants. Mais la grosse bataille qui reste pour l’Afrique est celle du développement économique et social.

Mais l’Afrique a ses atouts. L’Afrique ne peut plus accepter d’être un continent dominé comme elle l’a été les siècles passés. Et avec ces atouts, une population jeune, on dit que d’ici 2050, l’Afrique aura plus de presque 2 milliards d’habitants, une population jeune, éduquée. L’Afrique a des ressources naturelles immenses du sol et du sous-sol. Nous pensons que si les dirigeants et les peuples africains s’unissent, comme ils l’ont fait pour organiser la lutte de libération politique, si les peuples africains s’unissent pour le développement économique et social, ils participeront à la construction du monde aux côtés des autres peuples qui n’acceptent pas la domination.

On n’a plus besoin d’un monde unipolaire. Le monde est en train de vivre des changements importants, et je crois que l’Afrique, avec ses capacités, doit prendre sa place aux côtés des autres peuples qui pensent comme elle, c’est-à-dire que les peuples sont égaux et aucun peuple n’a le droit de dominer un autre. Nous pouvons construire ensemble un monde de paix, de coopération, de développement et de bien-être pour l’ensemble des peuples du monde. Nous pensons que l’Afrique a sa place.

(AI) : Monsieur le Président, pensez-vous que la République du Congo pourrait, à l’avenir, devenir membre des BRICS, cette grande organisation destinée à construire un monde multipolaire ?

(DSN) : J’ai participé à un certain nombre de réunions des BRICS. La dernière a eu lieu en Russie. Nous avons senti que les BRICS sont en train de s’ouvrir aux autres États. Ils ne resteront plus seulement cinq. Ils ont accepté d’autres États. Je pense que c’est une belle ouverture. Les projets des BRICS sont, à notre avis, intéressants pour l’Afrique, et pour notre pays spécialement. Nous pensons que si cette ouverture des BRICS se confirme, le Congo est prêt à prendre sa place dans les BRICS.

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