Art : « Mupuku » rend hommage aux forêts mortes
« Retour aux sources » est le thème de l’exposition qui a ouvert la soirée de la nouvelle saison culturelle de l’Institut français de Ouagadougou ce samedi 24 septembre 2016. Ces œuvres impressionnantes, qui attirent déjà du monde, sont du collectif « Mupuku ».
La déforestation a inspiré ce collectif d’artistes de plusieurs nationalités nommé « Mupuku », qui veut dire « L’herbe et la fleur » en langue mossi.
Leur exposition à la rotonde de la médiathèque à l’institut français donne à voir des structures géantes de couleur brune. Un hommage à l’environnement, en particulier aux forêts disparues, à la nature qui s’éloigne et en même temps un appel à la conscience collective pour préserver cette nature.
« Ce sont des écorces d’arbres qui se sont détachées de l’arbre que nous avons représentées ici. C’est un cri de cœur que Mupuku lance à la population. Quand on se retrouve entre ces œuvres, c’est comme si vous étiez dans une forêt d’arbres morts. Tout est sec », explique Adama Pakoré, membre du collectif « Mupuku ».
Pour aboutir à cette collection, les artistes ont utilisé une nouvelle technique, la fabrication de la pâte végétale. Ils l’ont acquise lors d’une résidence de création au cours de laquelle Adama Pakoré, Lazar Ouangrawa, Pierre Adama Koffi et André Kanin ont été sélectionnés pour continuer la recherche.
« Nous sommes allés chercher de l’herbe sèche en brousse. On la trempe dans l’eau pendant 4 jours, puis on fait bouillir. Après cuisson, nous la transformons en pâte que nous utilisons pour donner les formes. On a pensé à la nature morte. On a donc représenté des troncs d’arbres ici », décrit Pierre Adama Koffi.
Si leur travail sur le terrain du village de Kamboisin, situé à quelques kilomètres de Ouagadougou, attirait déjà des curieux, il n’en sera pas moins à l’exposition au point de transformer la Rotonde de la médiathèque en espace de shooting.
De l’art en attendant la musique
Le monde qu’a drainé le concert de Alif Naaba et Nabalum, programmé une heure plus tard, s’est en effet retrouvé là en entendant que débute la salve des mélodies. Certains n’hésiteront pas à s’introduire à l’intérieur des œuvres d’art à travers les ouvertures faites par les artistes pour expliquer le détachement de l’écorce de l’arbre.
Philippe Congo venu pour le concert n’a pu s’empêcher avec ses amis de faire des photos pour marquer leur passage à l’institut français.
« C’est notre première fois de venir à l’institut et quand on a vu ça, c’était impressionnant. C’est pour ça qu’on est rentré pour faire des photos pour des souvenirs », dit-il.
L’exposition reste ouverte au public jusqu’au 15 octobre 2016.
Revelyn SOME
Burkina24
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