Burkina : Le Premier ministre prend langue avec les syndicats

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Le Premier ministre a rencontré les syndicats ce mardi 18 octobre 2016 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était, pour le gouvernement, de décliner sa vision en matière de politique économique et sociale.

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La présente rencontre est la deuxième du genre, après celle tenue le 23 février dernier, aux lendemains de la mise en place du gouvernement. Il se trouve que le Burkina se situe à un carrefour important de son histoire marquée par la consolidation de la démocratie et la quête de la justice.

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, confirme que le gouvernement ne méconnait pas l’existence de conditions de vie difficiles  des travailleurs du public et du privé.

« Cependant, l’existence ou la persistance de ces problèmes doivent être appréhendées comme étant la résultante conjuguée de la mal gouvernance  de ces longues années écoulées du régime défunt et des turbulences politiques intervenues ces dernières années qui ont sévèrement ralenti les investissements, du commerce, du tourisme et l’activité des services », déclare le Premier ministre.

Pour lui, il n’est donc pas juste que des voix tendent à imputer cette responsabilité à un gouvernement de moins d’un an d’activité, qui a trouvé à son arrivée très peu de ressources dans les caisses de l’Etat et qui, en plus, devait s’attaquer dès ses premiers jours à des défis sécuritaires graves.

 « Aucun gouvernement dans le monde n’a trouvé des solutions efficaces dans des délais réduits et dans des conditions semblables aux nôtres. Certaines plateformes revendicatives ne tiennent pas compte des possibilités réelles de l’Etat et de la situation actuelle du pays encore marquée par la fragilité suite aux périodes de turbulences successives »,  ajoute-t-il.

Tour à tour, les syndicats ont tenu à exposer leurs doléances au chef du gouvernement.

Lors de la rencontre gouvernement-syndicat en février passé, le Premier ministre avait demandé aux syndicats de mettre l’intérêt supérieur de la nation en avant. Il avait pris l’exemple du syndicat allemand qui défend les intérêts moraux et matériels des travailleurs.

Le syndicat allemand si

Moussa Nana, président du mois syndical, ne partage pas totalement cet avis. « Si nous devons nous conduire comme le syndicat allemand, il faudrait que le gouvernement puisse se comporter comme le gouvernement allemand », a-t-il dit.

Les revendications des syndicats vont de l’amélioration des conditions de vie, de travail des travailleurs et les failles dans l’organisation.

«Il  ya des tentatives de mettre sur le dos des travailleurs le reste de la population. Toutes les revendications ne sont pas pécuniaires ou salariales. Nos revendications concernent les travailleurs, les élèves, les étudiants, les commerçants et les paysans. Il y a des revendications comme les décisions de justice, des interpellations du gouvernement surtout pour la qualité des travaux, etc. »,  affirme Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).

Pour renforcer le dialogue social avec les syndicats, le gouvernement prévoit deux importantes rencontres en fin 2016. Ces rencontres concernent la mise en place d’un cadre tripartite permanent de dialogue social dans le pays et la tenue dans le mois de décembre de la rencontre gouvernement-syndicat autour des doléances du 1er mai.

Jules César KABORE

Burkina 24

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