Journée mondiale du rein : Sana Bob soutient aussi les insuffisants rénaux
Le Burkina Faso commémore, en différé, la Journée mondiale du rein. Le thème retenu cette année porte sur « Obésité et insuffisance rénale ». La cérémonie inaugurale s’est tenue ce samedi 1er juillet 2017 à Ouagadougou. Elle sera marquée notamment par une conférence publique. Des responsables d’associations, du ministère de la santé, de la CAMEG, de la MSE (Maintenance Services Equipements), du CHU Yalgado Ouédraogo ainsi que des artistes musiciens burkinabè ont réaffirmé leur engagement à soutenir les dialysés et insuffisants rénaux.
L’insuffisance rénale chronique résulte des complications du diabète, de l’hypertension ou d’autres maladies. L’insuffisance rénale aiguë, quant à elle, peut survenir soudainement, souvent suite à une diminution réversible du flot sanguin rénal.
Environ 350 insuffisants rénaux au Burkina…
Les causes sont multiples, entre autres le manque d’exercices physiques, une alimentation malsaine et déséquilibrée, la déshydratation, les infections sévères, une obstruction dans l’hypertrophie de la prostate, l’exposition à des substances toxiques pour les reins.
Une journée mondiale est dédiée aux insuffisants rénaux et dialysés. Les spécialistes admettent par ailleurs qu’il y a un lien entre l’obésité (déclarée épidémie globale par l’OMS) et l’insuffisance rénale.
Dr Gérard Coulibaly, Chef de service de néphrologie au CHU Yalgado
« Directement et indirectement, il y a un lien entre l’obésité et l’insuffisance rénale. Les difficultés que nous rencontrons dans les traitements sont de plusieurs types. D’abord, l’insuffisance en infrastructures, parce que nous avons actuellement un seul service de néphrologie fonctionnel, le deuxième qui est à Bobo n’est pas encore ouvert et nous n’avons pas encore suffisamment de centres d’hémodialyse pour prendre en charge les malades. Deuxièmement, nous avons des problèmes de ressources humaines (néphrologues et personnel paramédical). Et troisièmement, nous avons une insuffisance très importante en ressources financières.
Le Burkina Faso compte, selon le Directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo, Bibia Robert Sangaré, environ 350 insuffisants rénaux.
Ce samedi 1er juillet 2017, l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR), en collaboration avec plusieurs partenaires, commémore ladite journée. C’est une occasion de poursuivre les sensibilisations et de réitérer les plaidoyers afin que la situation et le traitement des patients s’améliorent.
Des engagements…
« L’unique centre de dialyse de notre pays et qui est à l’hôpital Yalgado est totalement débordé. Le seul centre ne peut prendre en charge adéquatement tous les dialysés. Actuellement, de nombreux malades continuent de parcourir 200 à 400 Km pour venir à Ouagadougou pour se faire dialyser », a révélé le Président de l’ABUDIR, Dramane Paré.
Il sollicite l’accélération des projets d’ouverture d’autres centres notamment à l’hôpital national Blaise Compaoré, à l’hôpital de district de Bogodogo et à Bobo-Dioulasso. Selon le Secrétaire général du ministère de la santé, Dr. Robert Lucien Jean Claude Kargougou, le ministère poursuivra ses efforts dans le renforcement et la création d’autres centres de dialyse. Il a invité les uns et les autres à exercer une activité physique régulière et à avoir une alimentation saine et équilibrée.
Jean Blaise Diasso, un insuffisant rénal sous dialyse
« Ça a commencé en 2011 quand j’ai eu des crises d’hypertension. J’étais sous traitement et malheureusement, je n’avais pas l’information comme quoi je devrais me traiter à vie. Quand ça allait physiquement, j’ai arrêté avec le traitement. Et c’est pendant ce temps-là que mes reins ont été attaqués… C’est la famille qui m’est venue à l’aide… Concernant le traitement, la séance en hémodialyse fait 15.000 FCFA. Et le forfait pour un traitement à vie fait 500.000 FCFA. Présentement, des gens ne connaissent pas trop la maladie. Jusqu’à présent, certains pensent que c’est contagieux pourtant non… Mon conseil à l’endroit des populations, c’est vraiment d’écouter les conseils des spécialistes afin de savoir quoi consommer ».
« Soyez-en rassurés, la CAMEG mettra tout en œuvre pour mériter la confiance à elle accordée afin de relever le défi de la mise à disposition permanente des intrants de dialyse », a affirmé, pour sa part, le Directeur général de la CAMEG, Dr Charlemagne Gnoula, co-parrain. La cérémonie a été marquée également par des prestations musicales. L’artiste Sana Bobo a presté à titre gracieux. Une manière pour le reggeaman burkinabè d’apporter soutien et réconfort aux dialysés et insuffisants rénaux.
Pour rappel, une fois la maladie bien installée, les symptômes peuvent se manifester à travers l’enflure des pieds, des chevilles, des jambes ou des paupières, la douleur à la miction et diminution du volume d’urine, urine mousseuse et/ou de couleur foncée, hypertension artérielle, fatigue et faiblesse fréquentes, nausées et vomissements, perte d’appétit, perte de poids inexpliquée, maux de tête, troubles du sommeil, contractions involontaires des muscles et crampes, démangeaisons persistantes. Un taux trop élevé d’acide urique est également un symptôme d’insuffisance rénale.
Noufou KINDO
Burkina 24
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