SIAO 2018 : « Art Djelgodji», l’artisanat de mère en fils
Awa Alou, 58 ans, veuve et mère de 5 enfants ressortissante de Djibo est artisane et s’est spécialisée dans la fabrication et la vente des objets d’art. Elle expose au SIAO 2018 et son stand ne passe pas inaperçu. Cet après-midi du 5e jour de l’ouverture, l’affluence y est et vêtus de leurs plus beaux accoutrements peulhs, mère et fils, assis sur le lit traditionnel dans une case peule dressée pour l’occasion, séduisent et se laissent admirer par les visiteurs.
D’ailleurs, elle n’est pas à sa première participation. Elle est à sa troisième participation au SIAO grâce à IAM Gold et le conseil régional du Sahel. Son savoir-faire lui a valu de remporter à l’édition dernière, le premier prix national du président de l’Assemblée et le prix TV5. Cette année encore, elle est présente et compte remporter d’autres prix.
Pour l’occasion, elle présente aux visiteurs la culture peule. Ustensiles, décoratifs, tenues traditionnelles, parures, lit traditionnel, tapis ; des éléments de la vie quotidienne des peuls et de l’identité culturelle et artistique des peuls, sont exposés de manière harmonieuse dans le stand.
Cette année encore, Awa Alou postule au prix du Président, au prix Filsah et au prix Essakane et son fils, avec un tableau, pour le prix du Système des nations unies du plus jeune artiste dont le thème porte sur la cohésion sociale.
« Leur travail séduit et des jeunes s’y intéressent, témoigne Amadoum Adama, président des artisans du sahel. Voilà pourquoi c’est elle qu’on a choisi pour représenter le stand du sahel parmi d’autres qui avaient postulés ».
20 ans à exercer ce métier, elle estime que c’est sa persévérance qui a payé. « Je ne veux pas travailler en association. J’ai essayé un temps, mais il y a beaucoup de gens qui sont paresseux et font que le travail n’avance pas. J’ai donc opté de travailler chez moi avec mes enfants. J’ai une boutique où j’expose tout ce que nous faisons ».
Sa boutique, « Art Djelgodji », est devenue une entreprise familiale. «Tout le monde met la main dans la patte, mes cinq enfants, mes trois belles filles et mêmes mes petits-enfants ».
Tamboura Daouda Abdoulaye, le quatrième fils, a commencé à travailler avec sa mère en 2005 après son échec scolaire. La décoration sur les calebasses, il en fait son affaire et ses enfants n’y échappent pas. « Les jours où ils n’ont pas école, mes enfants et ceux de mes frères apprennent la décoration sur les calebasses », explique-t-il.
Malgré la situation sécuritaire, la famille n’en démord pas. «C’est vrai que la situation est inquiétante là-bas mais nous faisons avec. Où allons-nous partir, c’est notre village. Donc on travaille pour subvenir à nos besoins. Tout ce que nous demandons, c’est la fin de tout ça », a-t-elle souhaité.
Revelyn SOME
Burkina24
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