COVID-19 au Burkina Faso : Les inquiétudes du Cercle Citoyen d’Aide à la gouvernance du Covid-19
Ceci est une déclaration du Cercle Citoyen d’Aide à la gouvernance du Covid-19 sur la gestion du coronavirus au Burkina Faso.
Le Cercle Citoyen d’Aide à la gouvernance du Covid-19 a mené des réflexions soutenues depuis le 20 mars 2020 ayant abouti à de nombreuses propositions qui ont servi à la prise de décisions capitales de la part des acteurs engagés dans la gouvernance du COVID-19.
Notre Think Tank se félicite d’avoir été un outil déterminant d’aide à la gouvernance dans un contexte de crise caractérisé par une urgence sanitaire mondiale inégalée.
Cependant, l’évolution récente de la gestion du Covid-19 soulève les préoccupations et inquiétudes légitimes du Cercle. Il s’agit notamment de la façon dont ont été levées les mesures restrictives relatives à l’ouverture des marchés et Yaars, des lieux de culte, de la reprise des transports et de l’école.
Cette dernière étant prévue aux dates successives du 11 et du 25 mai 2020.
L’analyse du Cercle avait été que lesdites mesures de restriction des activités sociales et économiques quoique sanitaires et se justifiant du même coup, n’étaient pas soutenables sur un long terme eut
égard aux réalités économiques et existentielles de la quasi majorité de la population.
Par conséquent, celles-ci se verraient levées d’une manière ou d’une autre.
Aussi pour mieux conjuguer les nécessités sociales et sanitaires qui sont toutes vitales, le Cercle a fait la proposition d’une reprise rapide des activités suivant un plan synchronisé et encadré permettant une mise en œuvre maîtrisée avec une possibilité de contrôle et de suivi-évaluation.
Nous regrettons à ce jour que l’autorité n’ait pas un contrôle réel du processus de levée des mesures d’interdiction que les acteurs se sont octroyée plutôt par une forme de désobéissance à l’autorité.
Considérant ce qui précède, le Cercle voudrait exprimer ses craintes quant aux conséquences sanitaires liées au relâchement des mesures barrières, au manque de discipline, à l’incivisme ainsi qu’à la négation et au fatalisme ambiants au sein des populations.
Les experts ont affirmé que certains atouts naturels combinés aux mesures barrières constituaient une digue anti-Covid pour l’Afrique subsaharienne.
Au Burkina Faso, malheureusement, nous constatons que cette digue est en passe de céder pour les raisons ici évoquées.
Mais cela pourrait avoir des conséquences préjudiciables avec un possible rebond dans la contamination.
À la date du 4 mai 2020, l’on a constaté, à nouveau, une remontée à 16 cas contaminés alors même que l’on avait atteint le plancher de 00 cas contaminés à la date du 24 avril 2020 puis, autour de 03 cas contaminés dans l’intervalle.
Pour la plupart, nous amorcions la victoire dans cette guerre sanitaire au regard des chiffres.
En tout état de cause, le Cercle Citoyen estime que les autorités nationales ont manqué à leur rôle de faire appliquer avec une extrême rigueur et sans complaisance les mesures sanitaires par l’ensemble des acteurs et la population.
Aussi, tout ce qui pourrait découler du laisser-aller engage la responsabilité des gouvernants d’une part, et celle des acteurs concernés d’autre part.
Les membres du Cercle malgré ce contexte difficile et complexe fait de doutes et d’incertitudes pour la suite de la riposte contre le Covid-19, considèrent qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Nous invitons par conséquent les autorités sanitaires et le Gouvernement à accentuer les efforts sur les effets de l’abandon des gestes barrières. C’est la seule alternative qui s’offre indubitablement pour sauver les meubles et éviter tout péril.
Cela s’entend par la prise en compte diligente de ce qui suit :
- Accroître le dépistage des cas suspects, des contacts (notons avec satisfaction les tests effectués sur 205 contacts le 4 mai 2020) et des citoyens désireux de faire leur test. À ce titre, il conviendrait d’acter l’implication des cliniques privées et de procéder à la création de postes de dépistage dans les structures sanitaires publiques sur le territoire national ;
- Procéder au suivi et au contrôle systématique des personnes vulnérables notamment celles atteintes de maladies chroniques;
- Adopter la mesure d’anticipation des vacances scolaires afin de préserver les élèves d’un désastre en cas de flambée de la maladie que pourrait occasionner la cacophonie actuelle.
Un principe de précaution s’impose afin d’éviter de sacrifier des enfants contre une certitude injustifiée.
En outre, dans le même sens, la leçon peut venir du Japon qui a été contraint de refermer une seconde fois l’école après une vague de contamination d’élèves et d’enseignants
Fait à Ouagadougou le 5 mai 2020
Pour le Comité Directeur
P/O la Chargée de Communication
APSATA Diallo
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