Exclusion des athlètes féminines par les tests sanguins : N’est-ce pas une violation des droits de l’Homme ?
La Zambie a débuté sa Coupe d’Afrique des Nations féminines Maroc 2022 sans sa capitaine Barbra Banda. Cette dernière a en effet été exclue après avoir échoué aux tests d’éligibilité de genre, qui a révélé son taux élevé de testostérone. Ce test faisant partie des critères requis par la FIFA, repris par la CAF, qui a privé cette équipe de son attaquante vedette, est considéré comme une « violation flagrante » des droits de l’homme de par son caractère stigmatisant et plein de stéréotypes par bon nombre d’observateurs.
L’attaquante et capitaine de l’équipe féminine de football de la Zambie, Barbra Banda, a été exclue de l’équipe de la Coupe d’Afrique des Nations. Selon la version officielle, la footballeuse a été expulsée pour « raisons médicales », rapporte Mundo Deportivo.
Le test sanguin de Barbra Banda, ayant conduit à ce résultat a révélé un taux de testostérone excessivement élevé. Par ailleurs, les organisateurs de la Coupe d’Afrique ont porté une attention particulière au « physique masculin » de la capitaine de l’équipe zambienne.
Cette pratique de la CAF tirée de la FIFA, la plus haute autorité mondiale du football, qui encourage de tels tests, est contraire aux responsabilités de cette organisation en matière de droit de l’Homme. En effet cette politique de la FIFA est considérée comme obsolète et discriminatoire. Elle est mise en place depuis 2011.
Dans le cas de Banda, la Confédération africaine de football (CAF) semble avoir effectué le test de sexe, bien qu’un porte-parole de la CAF ai ensuite nié cela. Un représentant de la Fédération zambienne de football a déclaré que la CAF avait effectué le test, mais a concédé que l’organisation nationale était également obligée de tester ses joueurs. Des politiques telles que les footballeuses de la FIFA sont soumises à une surveillance basée sur les stéréotypes de genre et les caractéristiques corporelles.
D’autres cas se présentent également en illustre exemple. En 2014, la Fédération indienne d’athlétisme a déjoué l’une de ses coureuses pour son taux élevé de testostérone et l’a bannie de la compétition. Cette athlète, Dutee Chand, a porté son cas devant le Tribunal arbitral du sport et a été rétablie, et les règlements mondiaux sur les tests sexuels pour les coureuses ont été abandonnés. Malheureusement, de nouvelles règlementations plus étroites ont été introduites en 2018.
Bref, Peu importe qui a effectué le test sexuel sur Banda, ses informations médicales ont maintenant été divulguées. Une violation claire de son droit à la vie privée. Pour s’acquitter de ses responsabilités internationales en matière de droits humains, la FIFA doit changer de cap, ajuster sa politique et rester ferme du côté des athlètes féminines actuelles et en devenir.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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