Dengue dans les Hauts-Bassins : Plusieurs cas compliqués dûs à l’automédication
Du 16 au 17 novembre 2023, le ministère en charge de la santé a initié une sortie terrain avec des journalistes sur la prise en charge des malades atteints par la dengue dans la région des Hauts-Bassins. Cette région est la deuxième la plus touchée par cette épidémie.
25 357 cas suspects, 9145 cas probables et 168 cas de décès, telles sont les statistiques de l’épidémie de la dengue dans la région des Hauts-Bassins du 1er janvier au 12 novembre 2023. Au cours d’une visite terrain sur la prise en charge des malades atteints de la dengue dans la région des Hauts-Bassins, les journalistes sont passés par le centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Houndé, le CMA Dô à Bobo-Dioulasso et pour chuter par le Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou.
À Houndé, Dr Jaurès Ramdé, médecin responsable des activités cliniques au CMA de cette ville a affirmé que sa structure dispose de tout le matériel nécessaire pour prendre en charge des malades. Depuis le début de l’épidémie jusqu’ici, ils n’ont pas encore connu de rupture en termes de matériels de prise en charge des malades, soutient-il avant de notifier que le personnel soignant a eu droit à des formations sur la prise en charge des malades de dengue.
Il a signalé que plus de 70 cas des patients hospitalisés souffrent de la dengue. Malheureusement, le CMA de Houndé compte 4 décès dûs à cette maladie. L’automédication en est une des causes principales selon docteur Jaurès Ramdé. «Quand on regarde les statistiques, on se rend compte qu’il y a beaucoup d’automédications, il y a prises des médicaments qui ne sont pas pharmaceutiques. Quand on fait l’interrogatoire on se rend compte que ce sont des gens qui prennent beaucoup de tisanes», a-t-il confié.
Saïdou Fotoré, technicien biomédical, responsable du laboratoire au CMA Dô au secteur 22 de la ville Bobo-Dioulasso a renseigné qu’ils réalisent environ 100 tests par jour et 50% de ces tests sont positifs à la dengue.
Il a relevé qu’ils n’ont pas de soucis en ce qui concerne le matériel, les TDR sont «disponibles et gratuits». Il a rappelé que tout patient qui souhaite faire un test de la dengue doit se faire consulter d’abord.
Ce qui lui permettra ensuite de disposer «d’une fiche de notification dûment remplie par l’agent de santé qui l’a consulté. Alors si l’agent de santé le consulte et il estime que les signes qu’ils présentent orientent vers la dengue, il remplit la fiche de notification et le patient se présente à notre niveau avec la fiche. Et c’est sur la base de cette fiche que nous effectuons le test».
Pr Jacques Zoungrana, médecin infectiologue au CHU de Sourou Sanou a, pour sa part indiqué qu’au sein de leur service, ils ont réussi à mettre en place une stratégie qui permet d’assurer la disponibilité des produits nécessaires au traitement de la dengue.
Pr Zoungrana a fait savoir que plusieurs cas difficiles qu’ils reçoivent sont liés au retard dans la consultation et à l’utilisation des médicaments phyto-toxiques.
«Aussi certains malades qui ne sont pas totalement sensibilisés de ne pas utiliser les médicaments contre-indiqués au cours de la dengue continuent à faire. Ils nous reviennent avec des complications surtout avec l’hémorragie», a-t-il dit tout en invitant la population à faire confiance aux services sanitaires afin de faciliter leur prise en charge.
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