Présidentielles maliennes: Le scrutin tant attendu donnera-t-il un Messie aux Maliens?
Nous y sommes enfin. Ce dimanche, l’élection tant attendue au Mali, comme l’arrivée d’un Messie, s’est tenue sous le regard du monde entier. Pour certains, comme la France, aux côtés du Mali dès les premiers moments de la longue crise qui l’a secoué et qui demeure latente, un objectif est atteint. Mais peut-on vraiment dire à l’heure actuelle ce que cette élection, tenue dans la précipitation, apporte aux Maliens?
On avait à un moment douté, tant les conditions d’une bonne élection n’ont jamais été réunies. Un accord de paix signé à Ouagadougou à environ quatre semaines de l’élection, qui n’a pas permis de s’assurer le contrôle du Nord, notamment Kidal, ou encore 175 000 citoyens maliens, réfugiés dans des États voisins et dont un grand nombre n’a pas pu voter ce dimanche.
Mais la France y tenait tellement qu’il fallait y aller, au prix des imperfections relevées notamment quant au vote des réfugiés.
Malgré quelques voix discordantes, les arguments qui ont plaidé en faveur d’une élection rapide ainsi que les intentions inavouées qui ont motivé cette « injonction » de la France, pressée surement de quitter le Mali, ont prévalu finalement.
Comme s’il y avait la garantie que la résolution de la crise malienne, avec ses ingrédients que sont la question de l’intégrité territoriale, la menace de l’intégrisme religieux et du terrorisme, ne dépendait que de la légitimité d’un président. Comme si cette élection était une promesse de la venue d’un Messie qui sauvera le Mali de ces menaces.
Maintenant que les yeux sont tournés vers les résultats, l’heure est à une question que l’on ne cessera pas de se poser en Afrique chaque fois que dans un pays on va aux élections: celle de savoir si cette étape, franchie dans la précipitation, conduit vers une sortie de crise ou replongera le Mali dans une nouvelle crise; cette fois à naître de possibles contestations de résultats.
Rien n’est sûre en Afrique où on ne sait plus si l’élection est la solution ou plutôt la source des crises. Une crise post-électorale, c’est tout ce qu’il ne faut pas au Mali; cet État où, à l’image du coup d’État du 22 mars 2012, désormais toute fragilité institutionnelle peut servir de prétexte aux intégristes et terroristes à l’abri.
Justin Yarga, Burkina 24
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