Pret à fermer boutique, un entrepreneur marocain interpelle le ministère de la Justice

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Mohamed Mamor est le patron d’une société spécialisée dans l’importation et l’exportation des fruits et légumes. Marocain installé au Burkina depuis trois ans, il dit avoir actuellement maille à partir avec un de ses clients, qui l’aurait escroqué au passage,   mais ne peut saisir la justice burkinabè car, affirme-t-il,  les portes de celle-ci lui sont fermées. Il interpelle le ministère de la justice afin de faire valoir ses droits. Le cas  échéant, il dit envisager de fermer son entreprise qui emploie une trentaine de personnes et verserait un tribut  important au Trésor public.

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Burkina24 (B24) : Quel est le problème qui vous oppose à votre client ?

Mohamed Mamor  (MM): J’ai un client en Côte d’Ivoire. Il a pris une commande d’oignons avec moi il y a environ trois mois. Il a investi quatre millions de F CFA à la commande et trois millions pour le transport jusqu’à la frontière de Côte-d’Ivoire.

A la frontière, le client a refusé de prendre la marchandise et a réclamé son argent. Normalement dans le commerce, dans ce genre de situation,  soit le client prend la marchandise soit il perd son argent.

Mais j’ai accepté de lui remettre son argent mais il devait payer la dette avec moi parce que moi j’ai vendu le camion à cinq millions de F CFA au lieu de quatorze millions de F CFA. La valeur du camion était de quatorze millions mais quand on a vendu,  c’était à cinq millions seulement.

Il n’a pas accepté de payer la dette et il a réclamé ses sept millions. On a trouvé un terrain d’entente. Il a reçu trois millions, et les quatre millions restants devaient être payés par tranche sur douze mois.

Mais quelques vingt jours après, il a amené une convocation chez moi, disant qu’on part voir un huissier de justice.

J’ai été surpris parce qu’on avait trouvé un accord et donc j’ai refusé de partir. Le même soir, l’huissier est venu à mon bureau. Il me dit qu’il y a un problème entre moi et un Ivoirien et me demande si je reconnais l’écriture ou pas.

Alors qu’entre l’ivoirien et moi,  il n’y a pas eu de papier signé. Tout s’est passé verbalement. Quinze jours après, le 12 décembre,  j’ai reçu l’huissier qui me dit qu’il doit faire une saisie conservatoire du bureau et du magasin. J’ai accepté. Le 13 décembre, il est revenu et a saisi  1014 sacs d’oignons. Je lui ai dit que le magasin appartenait à un de mes partenaires marocains. Il a répondu que ce n’était pas son problème.

B24 : Comment la saisie a-t-elle été faite ? A-t-il emporté les marchandises ?

MM : Non, il n’a pas emporté les marchandises. J’ai reçu une ordonnance me faisant savoir que je ne peux pas vendre les marchandises.

La marchandise est au nom d’Abderrahmane Gazou. C’est lui le propriétaire du magasin et de la marchandise. Lui aussi il est Marocain et entre Marocains, nous travaillons ensemble. Il détient les certificats originaux,  les reçus du locataire du magasin qui est en son nom, la facture d’achat…

B24 : Est-ce que la police était avec lui ?

M.M : Non. L’huissier est venu seul. J’ai appelé mon ami qui est le propriétaire du magasin pour l’informer de la saisie conservatoire et lui dire qu’il ne pouvait pas vendre les marchandises.

Le soir, l’avocat de l’Ivoirien m’appelle pour me dire qu’on peut régler l’affaire à l’amiable et donc lever la saisie. Il a pris 250 000 F CFA le 10 décembre et il n’a rien fait.

L’huissier aussi m’a appelé et on s’est rencontré pour discuter de l’affaire. Il a proposé que je lui donne 500 000 F CFA comme avance au client et le reste, soit 3 500 000 F CFA,  je verse ça pendant douze mois.

Et pour lui, l’huissier, 500 000 F CFA. J’ai accepté. Le lendemain, je l’ai appelé à 8h30 pour lui dire que je vais prévenir le propriétaire du magasin qu’il pouvait commencer à vendre.

Et il me répond qu’il doit d’abord appeler l’Ivoirien. Il me rappelle pour me dire d’appeler le grand frère de mon client ivoirien. Un samedi matin, j’ai reçu encore l’huissier qui a apporté l’ordonnance portant vente des oignons qui sont dans le magasin.

 Il est parti puis est revenu vers 17h avec des militaires et ils ont forcé la porte du magasin en notre absence et ont pris toute la marchandise. Ils ont ensuite fermé le magasin jusqu’à présent. Mon frère vend sa marchandise à 13 00 F CFA le sac et ils ont vendu à 5 000 ou 6000 F CFA le sac.

B24 : Avez-vous été sur le marché pour voir comment ils vendaient ?

MM :  Ce sont les clients qui m’ont dit.

B24 : Est-ce-qu’il a fini la vente ?

MM : Je ne sais pas. Le propriétaire du magasin Aderrahmane a déposé une plainte au tribunal de commerce de Bobo pour demander la réouverture de son magasin et la récupération de sa marchandise avec des dommages et intérêts.

Il a fait venir des marchandises mais jusqu’à présent le magasin est fermé et il fait le commerce devant la porte. Ce qui me fait mal aussi c’est que c’est un Ivoirien qui arrive à faire saisir des marchandises au Burkina alors que notre entreprise emploie une trentaine de travailleurs. Il a terni notre image et a détruit tout ce que nous avons bâti ici depuis trois ans.

B24 : La plainte de votre partenaire n’a-t-elle pas eu de suite ?

MM : Non. Ils n’ont pas encore répondu. Moi je veux déposer plainte pour escroquerie contre l’avocat et l’huissier. Ils ont pris mon argent pour suivre la procédure. Ils ont pris l’argent pour la procédure pour nous bloquer pour nous empêcher de faire la procédure nous-mêmes.

C’est pour ça que nous n’avons rien fait jusqu’à ce qu’on enlève la marchandise. Et tous les avocats que j’approche refusent de s’occuper de mon affaire. Ils disent qu’on doit trouver un arrangement alors que dans cette situation, on ne peut plus parler d’arrangement.

Je suis parti au bureau du procureur général mais il n’y a plus de bureau comme le palais de justice a brulé. J’ai voulu voir le procureur général mais je n’ai pas encore pu le rencontrer. Même les gendarmes veulent calmer l’affaire et non la régler.

B24 : A combien estimez-vous la marchandise saisie chez votre partenaire ?

MM: A 10 millions de F CFA, pourtant je devais 4 millions de F CFA au client ivoirien.

B24 : Depuis lors, il ne vous a plus contacté ?

MM : Non.

B24 : Que demandez-vous aujourd’hui ?

MM: Je demande à B24 de faire de sorte que la justice se saisisse de l’affaire pour que je puisse avoir mes droits. Aujourd’hui, mon image est ternie et je ne peux plus faire du commerce. Je veux savoir aussi pourquoi le tribunal de commerce a permis cette saisie.

Je n’ai pas signé de contrat avec le monsieur. Notre contrat était verbal. Je ne vois pas sur quelle base on a fait cette saisie. Si c’est comme ça qu’on peut saisir les biens de n’importe qui alors …  Ce n’est pas clair et ça me fait mal.

On est en train de voir si on ne va pas fermer la société. Nous avions des millions comme chiffre d’affaire et par an la douane pouvait percevoir dix millions de F CFA. Ce sont des centaines de millions qu’on donne aux impôts. On pouvait avoir vingt à trente camions par mois.

Propos recueillis au téléphone par Abdou ZOURE et retranscrits par Issouf NASSA (Stagiaire)

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Rédaction B24

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13 commentaires

  1. Le vrai Burkinab? nait pas x?nophobe, oui le je dis bien le vrai. Le Burkinab? est juste et int?gre. Vous qui dite qu’il va se faire foute et si c est tais vous?? Vous allez aim? ???? Soyez des vrais « BOURKINDI  » merci

  2. Pourquoi tu reste l?-bas? Le monde n’est pas parfait mais ya des honn?tes personne partout dans le monde, tu connais m?me pas l’histoire ni la tienne, blazer!!!

  3. Pas mal chers Fr?res Burkinab? qui tiennent des propos x?nophobes… donc quand vous rencontrez un ?ne Vous devenez ?ne comme lui …
    Nous avons tous besoin les Uns des Autres donc ? continuez ainsi on est pas rendus !!! J’ai honte s?rieux !!!
    Apr?s on dira partout que les « blancs » sont racistes…. Et Nous non peut ?tre ?? Allez je me veux Positive et je suis certaine que la majorit? des Burkinab? ne pensent pas ainsi :-) :-) :-)

  4. j’aime mon pays le Burkina car il aime les ?trangers et il ya pas de difference entre ?tranger et Burkinab? mais vraiment les arabes sont des chien et je ne parle pas pour parler j’ai bien des preuve de ce que je di. l’arabe pr?f?re son kaka que le noir une fois dans son pays.

  5. D’abord je voudrais fermer la bouche des x?nophobes. Ensuite investisseurs ?trangers vous etes les bienvenu car nous sommes dans un ?tat de droit.

  6. Le M. lui m?me est coupable de son propre sort.tu as essay? de tromper l?huissier et l’avocat et comme ?a na pas march? tu recherche la voie l?gale pour poser ta plainte.
    Cette affaire ne peut avoir de r?sultat quand tous est sans preuve.
    Mon ami cherche a te r?organiser par autre moyen.

  7. arr?tez le terme etranger .c’est plutot un non national ou les non nationaux le terme etranger est aigre

  8. Il existe un tribunal de commerce base a la ZAD ouaga’ qui il saisisse cette instance si ses documents sont en regle . le Burkina est un ?tat de droit

  9. Donc le mot ?trange existe au Burkina ? C’est vraiment triste mai je ne reconai plus mon pays. Trouvon plut?t une solution pour ke ces op?rateurs ne nous quitte pas aulieu de les envoy? au diable. 30 personnes au chaumage au Burkina est inferieur ou ?gal 150 personne en dange car nous savons que ds nos pays chaque travailleur a au minimum 5 personnes sur son dos

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