Le « putsch Diendéré » : longtemps, nous avons été dirigés par la médiocrité sous le régime déchu

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Ceci est une analyse d’Idrissa Diarra sur la situation nationale, et précisément sur le régime déchu.

Que n’a ton pas conseillé au RSP et via lui, son défenseur inconditionnel et ancien chef, le général putschiste, Gilbert Diendéré : marches pacifiques, pressions dans la rue, articles de presse, rapports commandités par l’Exécutif, débats, musique, etc. Avec eux, la société burkinabè a épuisé toute ses cartes dans son approche pédagogique.

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Mais le RSP, visiblement vanté longtemps, était à l’évidence, sous le coup d’une pulsion sourde, doublée d’impulsion, qu’il tenait absolument à évacuer, à l’instar d’un venin de serpent, déjà en branle d’éjection/éjaculation.

Comme une vipère, Diendéré a fini par franchir la ligne rouge ! Son venin est projeté avec toute la densité d’une haine, bestiale à la limite, sur ses propres concitoyens… Ses miliciens issus du RSP, font plus d’une dizaine de morts et plus d’une centaine de blessés graves dans les rues ! Son frère d’arme Zida, est vite mis au « coffre » ! Le Président Kafando et deux ministres de son Gouvernement, sans aucun égard pour eux, contraints au jeûne entre quatre murs, « quelques deux jours » avant Tabaski !

A l’évidence, la violence brusque caractérisant ce putsch, montre combien les consignes étaient strictes et claires et comment ses auteurs étaient sûrs de l’efficacité de leurs méthodes barbares, et en fin de compte, du succès de leur pronunciamiento.

Les consignes devraient s’apparenter à ces termes: neutralisez/exécutez toute source manifeste ou potentielle de résistance/opposition à l’action en cours (presse, leaders, personnalités, éléments RSP insoumis, citoyens libres, etc.) !

Et ces consignes ont été appliquées à la lettre terroriste, à l’instar du perroquet vêtu de cagoule, et armé de roquettes. Au résultat, une violence barbare inouïe!

Mais hélas, tout montre dans cette tentative de putsch, la négligence du paramètre le plus important: l’endurance, la détermination, la capacité de communication informelle, de résistance du Peuple burkinabè dans toutes ses sections, les composantes de l’Armée burkinabè, elle-même jeune dans sa majorité et, en totale symbiose avec les aspirations légitimes du Peuple et plus particulièrement, de sa génération!

Ceux qui ont pris de bonnes notes de l’Insurrection d’Octobre 2014, ont vite fait de dire à juste raison: « coup d’Etat le plus bête du monde! » Je vais plus loin pour dire qu’au regard de la multitudes de bêtises qu’on a eu droit de voir du côté l’ex-régime, que nous avons été pendant trop longtemps, gouvernés par des médiocres, incapables d’apprécier avec lucidité, de nouvelles réalités en face.

Ils tenaient mordicus à jouer un second match-retour, convaincus que l’Insurrection d’Octobre, était plutôt une décoration de surface, venue par hasard, loin des aspirations profondes du Peuple révolté dans ses différentes composantes. Tellement que nous avons été patients et silencieux, les membres de l’ex-régime ont fini par croire, qu’ils étaient les meilleurs dans ce pays, raison de surcroît, pour être les seuls valables, pour tenir les rênes du pouvoir pour l’éternité ! Je dis non ! Moi aussi, je peux assumer valablement les fonctions de Ministre !

A l’évidence, Diendéré avec ce coup, se croyait capable de faire mieux que Blaise Compaoré, face à une farouche résistance, oubliant que pour le Peuple, il est lui-même, l’ombre filiforme de Blaise Compaoré, conjuguant en sus, une impopularité patente! S’il est clair donc que ce coup était anachronique pour tous, pourquoi Diendéré l’a-t-il osé, de surcroît, avec la bénédiction des membres influents du régime déchu? Une faute de médiocres encore ?

Diendéré a eu cette audace, parce qu’il pensait que celui qui a des armes de dissuasion et a le contrôle du Président du Faso et du Premier Ministre par le moyen d’un otage, a du coup, le Pouvoir! Aussi, a-t-il pu compter sur des « soutiens sans doute, réaffirmés à l’international », dans les coulisses.

Il est clair au moins, que le déconfit Blaise Compaoré, dans son douillet séjour d’Abidjan, accueillant qui il veut, quand il veut, ne peut pas détester Diendéré, au motif qu’il organise un putsch, contre le Peuple qui l’a renversé lui-même !

Personne n’est fou au monde en tant qu’Exécutif ou ancien Exécutif en exil, pour affirmer officiellement son soutien à un putschiste! De tels soutiens, ne peuvent donc que se passer dans les vestiaires ! Par telles précautions donc derrière les rideaux, si le putsch échoue, on n’est pas au courant ! S’il marche, on marche avec ! Compatriotes, ouvrons donc bien les yeux : ce n’est pas tous ceux qui claironnent, en proclamant hypocritement sur tous les toits, les vertus de la démocratie, qui épousent ses idéaux indépendamment de leurs intérêts égoïstes, ou qui nous aiment !

Les profanes peuvent ne pas le savoir, mais pour les initiés, lire certains codes de la vie publique et les comprendre, c’est comme un jeu d’enfant. C’est sur la base du décryptage des codes, des petites conduites, du silence inhabituel sur des principes clairs des organisations régionales et internationales, de l’absence de condamnation ferme, des positions partisanes antérieures au putsch vis-à-vis des protagonistes du conflit, que les soutiens se révèlent à la face du monde. Et ces évidences sautent à l’œil pour le politiste. Ces soutiens obscurs sont surtout manifestes avec la prolixité abondante de justification après l’échec du coup!

Cette thèse se vérifie avec une pertinence incroyable! Avec le coup d’Etat, toutes les presses nationales ont ouvert un gros plan sur le Burkina Faso, dans une prolixité, le plaçant au centre de l’actualité internationale. C’est ce qui est normal! Par contre, après l’échec du putsch, toute prolixité justificative et tardive, n’est qu’anachronisme de régularisation de ce qui devrait se faire ! Cela revient juste à un acte protocolaire pour avoir bonne conscience, et s’assimile à du bavardage stérile, hautement emprunt de suspicion, voire, de culpabilité.

Mais, ce qui est réconfortant en dernier ressort, c’est que deux malfaiteurs ne peuvent s’entendre parfaitement jusqu’au bout ultime de leurs sombres projets divers. L’un finit par lâcher l’autre, surtout que le coup d’Etat ou sa tentative, n’arrive pas qu’aux autres… Aussi, le Temps têtu dans sa grande marche arrive inéluctablement. Restons patients, Peuple burkinabè et amoureux de la démocratie en Afrique! Le Temps viendra révéler toute sa grande vérité!

  • Le RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle) finalement dissout après le putsch, par décret pris en Conseil des Ministre, le vendredi 25 septembre 2015, se conjugue désormais au passé.
  • Titre d’origine de l’article: Le « putsch Diendéré » ou la malédiction bénie par des soutiens extérieurs hallucinants.

Idrissa DIARRA

Géographe & politologue

Secrétaire Exécutif du Mouvement

de la Génération Consciente du

Faso (MGC/Faso)

[email protected]

 Burkina Faso, le 1er octobre 2015.

Unité-Progrès-Justice

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