Décorations : Les oubliés de la reconnaissance nationale

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Le silence est d’or. Norbert Zongo, même s’il avait survécu, n’aurait certainement pas réclamé de la ferraille à accrocher à sa poitrine. C’est vrai. Néanmoins, comme le disait Blaise Pascal, « le silence est la plus grande persécution. (…) Jamais les saints ne se sont tus». Il faut par conséquent reconnaître qu’il y a un arrière-goût d’inachevé à l’issue des cérémonies de décorations marquant le 11-Décembre 2015.

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Méritants. Sans conteste. Dans ce flot de reconnaissances, il y a des méritants. Et ils sont nombreux. Certains se sont battus pour un changement de mentalité et de manière de gouverner, parfois au péril de leur vie.  Ils sont restés debout là où les autres ont préféré se coucher. Ils ont même reçu des appels à la prudence de la part de leurs contemporains, si ce n’est des quolibets. Et ces méritants, dans leur for intérieur, savent qu’ils méritent cette reconnaissance de la nation.

Oubliées. Mais à côté de ces méritants publiquement salués, il y a les oubliés. L’ont-ils été par oubli sincère, dédain ou omission volontaire ? Il s’agit de ces femmes et jeunes filles qui se sont illustrées pendant l’insurrection et le putsch.

Certaines ont dû quitter leur famille et se cacher. D’autres ont montré un courage inouï lors de ces évènements, si elles n’ont pas été passées à tabac aux yeux du monde.

Doublement blessés. Il s’agit aussi de ces blessés « réels » du putsch ou de l’insurrection qui n’ont pas figuré dans le lot des récipiendaires et qui, même s’ils ne le disent pas (parce que réclamer une récompense est toujours gênante et l’avoir après réclamation enlève toute la saveur), se posent des questions à la limite du dépit.

Oubli en ligne. La charité bien ordonnée commençant par soi-même, ce ne serait pas bien de s’oublier soi-même. La presse en ligne a joué un immense rôle ces trois dernières années au Burkina. C’était parfois vers elle que tous se sont tournés quand les médias traditionnels  ont été obligés de fermer boutique. A la fin du « bal des récompenses »,  cette presse semble avoir été royalement oubliée.

Certes, on ne peut récompenser tout le monde. Et ceux qui ne l’ont pas été, devraient se contenter de la « dédicace » que leur font les élus du jour et attendre leur jour.

Introspection. Cependant, « le monde récompense plus souvent les apparences que le mérite lui-même », disait François de La Rochefoucauld.  C’est le sentiment de nombreux Burkinabè à l’issue des cérémonies de récompenses depuis ces trois dernières décennies au Burkina. Celles de 2015 n’ont pas échappé à cette impression.

Faut-il des états généraux ? Peut-être, pour que ces marques de reconnaissance de portée nationale retrouvent toutes leurs lettres de noblesse. Et surtout, pour que ceux qui les portent éprouvent une légitime fierté.

La Rédaction

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