Sans la jeunesse, « le développement sera boiteux » (Nongdo Yamwemba)

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La jeunesse du Burkina Faso déplore, selon Maarouf Nébié, ce 12 août 2016, journée consacrée à la frange jeune du monde entier, qu’elle soit qualifiée de « fer de lance de la nation », mais qu’elle soit « reléguée à la marge de la société » et surtout qu’elle ne soit « pas suffisamment prise en compte par les politiques ». A l’instar des jeunes du reste du monde et en marge d’une série d’activités, les jeunes Burkinabè ont commémoré en partenariat avec Oxfam Burkina cette date sous le thème « Une jeunesse engagée, un développement gagné d’avance ».

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« Commencer quelque chose en attendant que l’Etat les appuie »

Conformément au thème de la célébration, Larba Pilga, directeur général de la jeunesse et de l’éducation permanente, représentant le chef du département ministériel, a appelé les jeunes à ne pas toujours attendre que le vent fasse tomber le  fruit mûr de l’arbre. Allusion faite au thème national de commémoration, il a invité les jeunes « à persévérer, à aller de l’avant et ne pas attendre seulement que l’Etat vienne à leur aide, mais de commencer quelque chose en attendant que l’Etat les appuie, les encourage à aller de l’avant ».

Se référant aux chiffres (32,2% de la population a un âge compris entre 15 et 35 ans), Maarouf Nébié, coordonnateur national de réseaux et structures de jeunesse, a déploré que la jeunesse soit « considérée comme fer de lance de la nation », ce que « tous les gouvernements qui se sont succédés dans ce pays ont affirmé », promettant « d’en faire une priorité, une préoccupation de premier ordre », alors que jusqu’ici « sur le terrain, la situation est tout autre ».

Sa  conclusion est la suivante : « la jeunesse n’est pas perçue comme une opportunité, mais comme une charge pour l’Etat ». Conséquence, continue-t-il, « l’on est tenté d’affirmer que la jeunesse est laissée à son propre sort, elle est reléguée à la marge de la société ».

Maarouf Nébié ne nie pas que des efforts sont consentis pour, dit-il, faire de la jeunesse un acteur clé dans le processus de développement. Il s’étonne juste de constater que « les résultats sur le terrain sont très mitigés ». Après un court rappel de l’histoire récente du pays, le porte-parole des jeunes déchante : « la jeunesse reste le parent pauvre des changements qu’elle a contribué à impulser ».

« Ils sont aussi nombreux les jeunes qui répugnent s’engager pour la nation lorsque l’opportunité leur est donnée »

Mais, il reste néanmoins lucide, du moins réaliste. La jeunesse, souligne Maarouf Nébié a aussi sa part de responsabilité. En témoignent selon lui, les pratiques néfastes (incivisme, consommation de drogue, banditisme, paresse…) auxquelles s’adonnent de jeunes Burkinabè. « Ils sont aussi nombreux les jeunes qui répugnent à se former, se cultiver, s’engager pour la nation lorsque l’opportunité leur est donnée », affirme-t-il. Et ce n’est pas tout.

Maarouf Nébié (gauche) remet l'Appel de la jeunesse à Larba Pilga, DG de la jeunesse et de l'éducation permanente
Maarouf Nébié (gauche) remet l’Appel de la jeunesse à Larba Pilga, DG de la jeunesse et de l’éducation permanente

Selon lui, même si la situation socio-économique et politique du pays et la démission des parents peuvent en partie expliquer certains comportements, cela ne peut en aucun cas dédouaner les jeunes de leur responsabilité.

Entre l’Etat burkinabè avec à sa tête le Président Roch Kaboré, qui dit « placer la jeunesse au cœur de son projet de société et au-devant des priorités » et cette  jeunesse « engagée » pour « un développement gagné d’avance », il y a les organisations non gouvernementales comme Oxfam qui ne ménagent pas leurs efforts pour la cause des jeunes.

« Sans la jeunesse, le développement sera boiteux »

« Oxfam, c’est la jeunesse. La jeunesse, c’est Oxfam », a déclaré  Nongdo Justin Yamwemba, représentant du directeur pays. Aux organisations de jeunesse, dit-il, les portes sont ouvertes.

« Nous sommes partants pour les accompagner à ouvrir des portes afin d’améliorer l’employabilité, la citoyenneté, la participation dans les politiques de développement. Sans cela, c’est difficile. Le développement sera boiteux. Il y aura une grande partie de la population dont les besoins et les ambitions ne seront pas pris en compte. Et pour cela, Oxfam n’aura pas atteint ses objectifs au Burkina », a-t-il ajouté.

Face aux constats, suggère Maarouf Nébié, « la jeunesse doit être abordée comme une détentrice de droits, mais aussi une débitrice d’obligations ». Après quoi, il a remis au représentant du ministre l’Appel de la jeunesse burkinabè de 17 points adressés aux autorités nationales et locales (7), à la jeunesse (3), à la société civile et aux partis politiques (3), au secteur privé (2) et aux partenaires techniques et financiers (2).

Oui Koueta

Burkina24

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