An 1 du putsch manqué du RSP: La diaspora se prononce sur le dénouement de la crise

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Mi-septembre 2015, la diaspora burkinabè à travers le monde se mobilisait pour protester contre la prise du pouvoir par le Régiment de Sécurité Présidentiel, RSP. Un an après, elle se prononce sur le dénouement de cette crise qui a  marqué l’histoire politique du Burkina Faso.

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Moussa Zallé, Société civile en  Côte d’Ivoire

« Avant tout propos , nous tenons à nous incliner devant la mémoire des disparus de ce Putsch manqué et à souhaiter un prompt rétablissement à ceux qui en traînent encore les séquelles. Comme tout bon démocrate, nous tenons à condamner toute prise de pouvoir par la force.

Mais il ne faudrait pas aussi occulter que ce sont les actes posés par la Transition qui ont poussé ces éléments de l’ex-RSP à agir ainsi. A savoir la diabolisation de ce corps d’élite de notre armée, l’apartheid électoral subi par certains citoyens et non les moindres, la politisation de la Grande muette, la violation des droits les plus élémentaires dans une République et bien d’autres facteurs.

Avec le terrorisme qui frappe à nos portes , la dissolution de ce Régiment qui faisait la fierté du Burkina Faso en matière de sécurité intérieure et de maintien de  Paix au sein des Troupes Onusiennes fut une grave  erreur de la part des autorités de la Transition. On aurait dû la réorganiser et réorienter ses missions que de la dissoudre coûte que coûte pour faire plaisir à l’homme politique. 

Pour finir, nous souhaitons une justice équitable et non aux ordres pour les victimes de ce putsch manqué. Fasse Dieu vraiment qu’il y ait   la paix pour notre pays le Burkina Faso et une véritable réconciliation entre ses Filles et ses Fils. » 

Harouna Zerbo, informaticien en Côte d’Ivoire:

« Le putsch manqué de septembre 2015 au Burkina a été un couteau remué dans la plaie du peuple insurgé.
Une action commise par un groupuscule d’hommes armés qui  ne devrait pas avoir lieu. Non seulement, cela a fragilisé la transition qui était la machine post révolution, aussi la mémoire de nos martyrs venait d’être bafouée.

Aujourd’hui, nous avons un constat amer du dénouement de ce putsch. Même si le RSP a été dissous, à voir que certaines personnes arrêtées et détenues en prison ne sont jusqu’à présent pas jugées, il est clair qu’on se demande si lumière sera vraiment faite un jour.

Nous n’oublierons pas combien cela a entraîné un froid entre le Burkina et certains pays voisins.

Le peuple burkinabè attend que la justice fasse réellement son travail. Que les responsabilités soient situées, le pardon au peuple et la réconciliation pour ensemble construire le Burkina Faso. »

Arouna Saniwidi, Etats-Unis: 

« 16 septembre 2015-16 septembre 2016, cela fait exactement un an que le Général Diendéré et ses complices internes et externes menaient un putsch contre le gouvernement de Transition, organe représentatif du peuple burkinabè, mis en place après l’insurrection populaire. Il s’en est suivi une résistance farouche au niveau national et même international. Des pertes en vies humaines ont été malheureusement enregistrées. Un an après, les familles des victimes attendent toujours que justice leurs soit rendue.

Le président du Faso, S.E.M. Roch Christian Kaboré, après son élection, avait promis vérité et justice avant toute réconciliation mais malheureusement ces dossiers demeurent jusqu’à présent dans l’impunité totale, et pire, nous constatons même la libération par le pouvoir actuel de certains éléments de l’Ex RSP mis en accusation par la justice sous la transition. Les deux principaux acteurs inculpés à savoir Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré attendent toujours comme les familles des victimes d’être situés sur leur sort, et espérant que le droit soit dit.

Après presque un an, tout semble indiquer que les dossiers de l’insurrection populaire et de la résistance contre le Putsch ne représentent pas une priorité pour le pouvoir en place. Le pouvoir semble vouloir jouer avec le temps afin de faire avaler avec moins de dégâts la pilule de l’impunité en cours de fabrication, notamment en ce qui concerne ces dossiers. Notre déception est encore plus grande, face à certains spécialistes en récupération, qui par le comportement ont contribué a  ternir l’image de la lutte héroïque du peule burkinabè.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont le sentiment que les martyrs sont morts pour « rien » juste parce qu’ils sont oubliés par la république. Ils sont également nombreux qui ne répondront plus jamais à l’appel lorsqu’il y aura péril à nouveau dans notre demeure commune qu’est le Faso.

L’aboutissement de la lutte pour le renouveau exige la sincérité des différents acteurs et en la matière, on a du chemin à faire tout simplement parce que certains sont plutôt guidés par leurs intérêts égoïstes que par la recherche de l’intérêt général.

L’incivisme constaté ça et là n’est que le résultat d’une justice inopérante et  aux ordres des plus forts. La force de tout régime repose sur son peuple et si la transition a pu sortir vainqueur de cette tentative du putsch, c’est grâce  à la mobilisation du peuple à ses côtés. Nous souhaitons une réconciliation vraie et sincère entre tous les fils et filles du pays.

La réconciliation passe forcement par la vérité et la justice et cela sans considération et calcul politique. Comme disait l’autre :il ne faut pas négliger les petits bruits des petits gens ».

Emile Scipion Ilboudo, Journaliste, Côte d’Ivoire:

« A mille lieues de Ouagadougou, lorsque se déroulait ce coup de force, j’avoue franchement que j’ai eu beaucoup de regret à l’idée que le Burkina Faso après s’être affranchi de la torpeur et du joug CDP bascule dans le chaos. C’était pénible pour moi.

Mais très vite, j’ai vu un peuple déterminé et son armée résolument engagés à faire échouer la forfaiture. De ce fait, l’anniversaire de ce refus populaire  devrait être à la fois un moment  d’introspection et de projection dans la construction de notre jeune démocratie.

Je me conforte de plus en plus à l’idée que l’ère des coups d’Etats est révolue en Afrique, si le peuple souverain ne se reconnait pas dans les aventuriers et leurs projets sordides. C’est une autre belle leçon  de démocratie que le Burkina Faso a donnée au reste du monde, après le sursaut historique d’octobre 2014 qui a vu le régime Compaoré s’écrouler comme une charpente rongée par les mitres. Et les dirigeants actuels doivent se dire qu’on ne badine avec les libertés et les aspirations profondes de leurs citoyens. »

Pascal Yelkouni, homme de Médias, Côte d’Ivoire:

« Je dirais qu’un coup d’État n’est jamais apprécié, à partir du moment qu’il est considéré d’anti- constitutionnel qui ne cadre pas avec la voie démocratique.

Les balbutiements de la transition ont failli nous plonger dans un chaos qui a été évité de justesse ».

Propos recueillis par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24 

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