50 ans des JCC : Hommage aux pionniers

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Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2016 sont  retournées  sur l’histoire et les moments forts du festival depuis sa création. Cette édition  a déroulé le tapis rouge aux hommes du 7e art qui ont marqué les JCC depuis Tahar Chériaa, le fondateur. Un programme spécial a été concocté pour l’occasion du 28 octobre au 5 novembre 2016.

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Une centaine de films étaient au programme des JCC 2016. Certains ont été primés, notamment du « Tanit d’or » la plus haute distinction du festival décernée de 1966 à 2015, d’autres pas. Mais tous ont marqué le festival  et ont été projetés.

Des plus anciens, « La noire de…» de Sembène Ousmane, première œuvre « Tanit d’or », « Le Faucon »de Khaled Essedik « Tanit d’or » court métrage en 1966, « Le veilleur de la nuit » de Khalil Chawki, Tanit d’or 1968, « Mon village, un village parmi tant d’autres » de Taieb Louhichi, « Tanit d’or » 1970  aux plus récents, « La pirogue »  de Moussa Traoré, Tanit d’or et prix spécial du jury 2012,  ont été revisités.

Une série d’hommages a également été rendue aux cinéastes, vivants comme disparus. Parmi ces derniers, il y avait Kalthoum Bornaz, pionnière des femmes cinéastes tunisienne décédée en 2016, l’Egyptien Yousef Chahine et le sénégalais Djibril Mambéty Diop.

En guise d’hommage, « Wend Kuni » (1982) du Burkinabè Gaston Kaboré, « Muna Moto » (1976) du Camerounais Dikongué Pipa, « Nyamanton, la leçon des ordures » (1986) du Malien Cheick Omar Sissoko », « L’homme des cendres » (1986) du Tunisien Nourid Bouzid, «Taxi pour Aouzou » (1996) du Tchadien Issa Serge Coelo et bien d’autres ont été déroulés sur les rectangles blancs.

Nombreux sont  les cinéastes qui, malgré leur âge, ont effectué le déplacement de Carthage, au grand bonheur des plus jeunes qui ont trouvé là une occasion de les rencontrer.

Arnorld Aganze, réalisateur ouagandais
Arnorld Aganze, réalisateur ouagandais

« Moi j’avoue que c’est ma première fois de voir tous ces doyens. J’entends leurs noms mais je ne les ai jamais vus physiquement et c’est un honneur pour moi d’échanger avec eux », a confirmé Arnold Aganze, jeune réalisateur ougandais qui participe pour la première fois à un festival avec son premier film « NGO ».

Le plaisir était également partagé pour ces « doyens », à l’image du cinéaste, Maiga Djingarey, qui  remet les pieds à Carthage 40 ans après son premier passage. Le Burkinabè Gaston Kaboré a aussi dit toute sa satisfaction de retrouver  ses pairs.

« Je dois avouer que j’y assiste avec beaucoup d’émotion parce que ça m’a permis de revoir plein de cinéastes, d’avant moi, de ma génération, de la génération qui a suivi après et de tout jeunes. C’est toujours bon de nous rencontrer,  d’échanger. J’ai été très content de revoir des cinéastes tels que Timité Basorry de la Côte d’ivoire, Maiga Djingarey du Niger, Dikongué Pipa du Cameroun. Cela veut dire qu’on n’oublie pas les vieux et que les jeunes qui arrivent n’oublient pas qu’ils sont leurs héritiers ».

Hommage aux anciens

La Fédération panafricaine des cinéastes s’est jointe aux JCC pour célébrer ce cinquantenaire avec des films documentaires qui retracent le parcours des anciens. Il s’agit de « Al’ Leessi, une actrice africaine » de la Nigérienne Rahmatou Keita qui retrace l’histoire de Zalika Souley, première actrice au Niger. « Cinema in Sudan » de Frédérique Cifuentes est un documentaire qui dresse le portrait de Gadalla Cubara, pendant que « Sotigui Kouyaté, un griot moderne » du Tchadien Mahamet Saley Harun dresse les projecteurs sur l’acteur burkinabè.

Il y ait aussi « Tahar Chériaa, à l’ombre du Baobab» du Tunisien Mohamed Challouf et  «Sembène Ousmane, le docker noir » de l’Algérienne Fatma Zohra Zamoum, un documentaire qui amène le téléspectateur dans l’univers de Ousmane Sembène, d’abord docker à Marseille qui deviendra par la suite une figure incontournable du cinéma sénégalais.

La fédération des critiques de cinéma n’était pas en reste. Elle a contribué à cet hommage en faisant revivre de grands films qui pour une raison ou pour une autre ont été désignés comme de grandes œuvres qui méritent d’être connues par le jeune public africain.

On peut noter les films comme « La momie », le seul long métrage de l’Egyptien Shadi Abdelssalam et sans nul doute l’une des plus grandes œuvres du patrimoine cinématographique égyptien. L’incontournable classique du cinéma algérien signé par Lakdhar Hamina, « Le vent  des Aurès », le film poignant de Sembène Ousmane sur le massacre du camp de Thiaroye, « Yeleen » un film de Souleymane Cissé du Mali, consacré à Cannes 1987 par le prix spécial du jury  et « Amok » du marocain Souheil Ben Barka qui relate l’histoire de l’apartheid en Afrique du Sud ont figuré parmi cette sélection de la fédération.

D’autres œuvres plus récentes et non moins importantes figuraient dans le programme. « Les saignantes » de Jean pierre Bekolo du Cameroun et « Ezra » de Newton Aduaka (Nigéria) qui porte un regard sur les horreurs de la guerre civile en Sierra Léone.

Les pionniers du cinéma (médaille en main ) posant avec le directeur du festival (assis)
Les pionniers du cinéma (médaille en main ) posant avec le directeur du festival (assis)

Des médailles de reconnaissance ont été décernées  par le directeur du festival, Ibrahim Letaif, à Dikongué Pipa, mémoire du cinéma camerounais,  à Timité Bassory, doyen du cinéma en Côte d’Ivoire, à Gadalla Gubara, pionnier du cinéma soudanais, l’Ethiopien Salomon Békélé, le réalisateur Philippe Mory, Idrissa Ouédraogo du Burkina Faso et deux autres compagnons de Tahar Chériaa des premières heures des JCC.

Certains ont été décorés par le président tunisien en reconnaissance de leur combat pour le cinéma africain et le monde arabe.

Revelyn SOME de retour de Tunis

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