« Les pays de merde » de Trump : « Au-delà de l’indignation… »

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Ceci est une analyse d’un citoyen sur la déclaration attribuée à Donald Trump sur les pays africains.

Le président américain Donald Trump, sous l’ombre d’aucun doute l’un des locataires les plus impopulaires de l’histoire du « bureau ovale » a semble-t-il qualifié les pays africains de « pays de merde ». C’est du moins les propos que lui attribue la presse internationale ces temps-ci. Ces propos sont d’autant plus choquants qu’ils ont été prononcés par le chef d’Etat d’un pays qui se positionne depuis des années comme un défenseur du principe sacré de la souveraineté et de l’égalité des Etats sur la scène internationale.

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Cette dérive langagière  empreinte d’une certaine grossièreté suscite l’indignation dans les rangs des africains qui reprochent à Trump l’usage d’un vocabulaire assez vulgaire et pas très digne d’un chef d’Etats. D’autres par contre,  ont choisi de se résigner à reconnaitre dans la « merde » considérant que le président américain n’a fait qu’utiliser des mots durs pour désigner les maux qui minent actuellement même le continent noir.

Cependant une question se dégage de prime à bord. Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment est-ce possible que le président d’un Etat, quoi qu’il soit une grande puissance puisse exprimer autant de  mépris à l’encontre de tout un continent, tout un peuple, toute une nation avec une histoire, un passé marqué par tant de sacrifice, de souffrance et de douleur et qui attend impatiemment  depuis plusieurs décennies maintenant de retrouver le respect et la considération des autres peuples ?

Ce qu’il convient  tout d’abord de comprendre ici est que les Etats se comportent exactement comme les individus sur la scène internationale d’où la notion de « société internationale », ce qui induit l’existence d’un certain « leadership d’Etat ». Le leadership ce n’est pas une question de position, c’est tout simplement l’influence.

Curieusement, l’Afrique, berceau de l’humanité, continent au sous-sol immensément riche regorgeant d’innombrables matières premières qui suscitent la convoitise de toutes les grandes puissances semble avoir délibérément choisi de subir plutôt que d’influencer le grand jeu des relations internationales. Les pays africains sont beaucoup plus victimes de leur manque de personnalité que de leur état de sous-développement.

Compromissions, tâtonnements et incohérences politiques a conduit la plupart des Etats africains à une sorte de léthargie politique et d’apathie quasi-total à la dynamique de gouvernance et de développement au niveau international.

Les Etats africains se sont fourvoyés dans un système politique et économique international qui échappe complètement à leur compréhension, à plus forte raison leur contrôle. Ils manquent de leadership visionnaire et responsable. Ils n’ont visiblement pas de personnalité sur la scène internationale d’où cette malencontreuse situation de quémander le respect des autres à défaut de pouvoir le forcer ou l’imposer assez naturellement.

Joseph ki Zerbo l’avait pourtant bien dit : « L’invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l’avenir, alors que la convocation du présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge contre nous peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir ».

Ce qu’il faut à l’Afrique c’est l’identification, l’élaboration d’un référentiel de principes et de valeurs, la construction d’une identité politique, économique et culturelle forte afin de pouvoir s’affirmer comme une entité à part entière dans le système des relations internationales.

L’Afrique a besoin de se réconcilier avec elle-même si elle veut répondre présent au grand rendez-vous international.  

Inutile de continuer dans ce vieux et contre-productif jeu de cache-cache qui consiste pour le citoyen africain de se décharger de toute responsabilité en rejetant l’anathème sur les autorités politiques qui manqueraient de dignité, de responsabilité et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Qu’à cela ne tienne, les dirigeants africains ne viennent pas de la planète Mars. Ce sont avant tout des citoyens africains ayant vécu et même dénoncé  les mêmes réalités que nous vivons aujourd’hui.

Ce dont l’Afrique a véritablement besoin c’est d’un renouveau générationnel, un changement de mentalités, une véritable rupture avec les vieilles idéologies politiques, les pratiques aniciennes et surtout avec les outils et méthodes occidentaux de la période coloniale.

L’Afrique doit agir pour ne plus subir, grandir, mûrir, se responsabiliser pour être un acteur majeur, incontournable et respectable des relations internationales.

Ibrahim Sawadogo,

Historien, Maitre en relations internationales, consultant sur les questions de paix, de sécurité,  de démocratie et de bonne gouvernance

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