Fièvre de Lassa : Ce qu’il faut savoir

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L’heure est à l’alerte dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest. Une épidémie de la fièvre de Lassa menace et a déjà fait des victimes. Cette fièvre hémorragique dont les symptômes et les modes de propagation sont identiques à ceux d’Ebola cristallisent les esprits des populations et des autorités sanitaires des pays concernés ou menacés. 

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La saison sèche est la période où chaque année les cas de fièvre Lassa deviennent de plus en plus récurrents. Le Nigéria est touché.  105 personnes infectées dont 31 en ont perdu la vie. Le Bénin est déjà alerté par plusieurs cas enregistrés. L’on se souvient dans ce pays des 28 victimes de cette maladie en 2016.

Les autorités ivoiriennes ont  pris des mesures de surveillance. Ainsi, il a été demandé à toute personne de se rendre immédiatement dans les centres de santé en cas d’apparition de forte fièvre suivie de malaise généralisé, de faiblesse et de douleurs musculaires.

Au Bénin,  des campagnes de sensibilisation ont été mises en place. Des salles d’isolement ont également été installées dans les hôpitaux. Les autorités sanitaires nigériennes ont quant à elles rendu public,  un communiqué dans lequel elles appellent la population à la vigilance, même si aucun cas n’a pour le moment été enregistré.

Transmission

Le réservoir, ou hôte, du virus Lassa est un rongeur connu sous le nom de « rat plurimammaire » (Mastomys natalensis). Une fois infecté, ce rongeur est capable d’excréter le virus par l’urine pendant une période prolongée, et peut-être même pour le reste de sa vie. Les rongeurs Mastomys se reproduisent fréquemment et sont très prolifiques. Il sont nombreux dans les savanes et les forêts de l’Ouest, de l’Est et du Centre de l’Afrique. En outre, les rongeurs Mastomys colonisent facilement les maisons et les endroits où des aliments sont entreposés. Tous ces facteurs contribuent à la transmission relativement efficace du virus Lassa de rongeurs infectés aux humains.

La transmission du virus Lassa se produit le plus fréquemment par ingestion ou inhalation. Les rongeurs Mastomys excrètent le virus par l’urine et les déjections, et le contact direct avec ces matières, à travers le contact avec des objets souillés, l’ingestion d’aliments contaminés ou l’exposition à des coupures ou des blessures ouvertes peuvent provoquer la contagion.

Du fait que les rongeurs Mastomys vivent souvent à l’intérieur et aux alentours des maisons, à la recherche de restes de nourriture ou d’aliments mal stockés, la transmission par contact direct est courante. Les rongeurs Mastomys sont quelquefois utilisés comme source de nourriture et l’infection peut survenir lorsque ceux-ci sont attrapés et préparés. Le contact avec le virus peut aussi se produire lorsqu’une personne inhale l’air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions de rongeur infecté.

Le contact direct avec des rongeurs infectés n’est pas le seul mode de contamination des personnes. La transmission interhumaine est possible après l’exposition aux virus présents dans le sang, les tissus, les sécrétions ou les excrétions d’un individu atteint du virus Lassa.

Le simple contact (y compris le contact corporel sans échange de fluides corporels) ne transmet pas le virus Lassa. La transmission interhumaine est courante dans les établissements de soins de santé (transmissions nosocomiales) lorsqu’un équipement de protection individuelle (EPI) adapté n’est pas disponible ou n’est pas correctement utilisé. Le virus Lassa peut se propager via la contamination d’équipements médicaux, tels que les seringues réutilisées.

Signes et symptômes

Les signes et symptômes de la fièvre de Lassa apparaissent typiquement 1 à 3 semaines après que le patient soit entré en contact avec le virus. Dans la majorité des infections par le virus de la fièvre de Lassa (environ 80 %), les symptômes sont légers et échappent à tout diagnostic.

Ces symptômes comprennent une légère fièvre, une sensation de mal-être et un état de faiblesse généralisé, ainsi que des maux de tête. Toutefois, dans 20 % des cas d’infections, la maladie évolue vers des symptômes plus graves, notamment des hémorragies (dans les gencives, les yeux ou le nez, par exemple), des difficultés respiratoires, des vomissements répétés, un gonflement du visage, des douleurs dans la poitrine, le dos et l’abdomen, et un état de choc.

Des problèmes neurologiques ont également été décrits, notamment une perte auditive, des tremblements et des encéphalites. Le décès peut se produire dans les deux semaines suivant l’apparition des symptômes en raison d’une défaillance multi-viscérale.

La complication la plus courante de la fièvre de Lassa est la surdité. Différents degrés de surdité se produisent dans environ un tiers des infections et, dans de nombreux cas, la perte auditive est permanente. 

Environ 15 à 20 % des patients hospitalisés pour la fièvre de Lassa meurent de cette maladie. Toutefois, seulement 1 % des cas d’infection au virus Lassa résultent dans des décès. Le taux de mortalité des femmes dans leur troisième trimestre de grossesse est particulièrement élevé. Les avortements spontanés sont une complication grave de la maladie, avec un taux de mortalité estimée 95% chez les fœtus de femmes enceintes contaminées.

Les symptômes de la fièvre de Lassa sont si variés et si peu spécifiques que le diagnostic clinique est souvent difficile. La fièvre de Lassa est également associée à des épidémies ponctuelles durant lesquelles le taux de létalité peut atteindre 50 % chez les patients hospitalisés.

Risque d’exposition

Les personnes les plus à risque de contracter le virus Lassa sont celles qui vivent ou se rendent dans des régions endémiques, notamment en Sierra Leone, en Guinée et au Nigéria, et qui sont exposées au rat plurimammaire.

Le risque d’exposition peut également exister dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest où des rongeurs Mastomys sont présents. Le personnel hospitalier ne court pas un grand risque quant à une éventuelle infection tant que des mesures de protection et des méthodes de stérilisation adéquates sont appliquées.

Diagnostic

La fièvre de Lassa est le plus souvent diagnostiquée par la réaction d’amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR), qui doit être utilisée dans la première phase de la maladie. Les tests d’immuno-absorption enzymatique (ELISA), qui détectent l’antigène du virus Lassa et les anticorps IgM et IgG ainsi, peuvent être utilisée dans la premiere et deuxième phases de la maladie, respectivement.

La culture du virus peut être réalisée en 7 à 10 jours, mais cette procédure doit uniquement être effectuée dans un laboratoire à haut niveau de confinement conforme aux bonnes pratiques de laboratoire. L’immunohistochimie, réalisée sur des prélèvements de tissus fixés au formol, peut être utilisée pour émettre un diagnostic post-mortem.

Traitement

La ribavirine, un médicament antiviral, a été utilisée avec succès chez les patients atteints de la fièvre de Lassa. Ce médicament s’est avéré particulièrement efficace lors de son administration dès les premiers symptômes de la maladie.

Les patients doivent également recevoir un traitement de soutien visant à préserver un niveau de fluide approprié, à maintenir l’équilibre électrolytique, l’oxygénation et la pression sanguine, ainsi qu’un traitement pour les infections qui compliquent les troubles.

Prévention

La transmission du virus Lassa de son hôte à l’homme peut se prévenir en évitant le contact avec des rongeurs Mastomys, en particulier dans les régions géographiques sujettes aux épidémies. Conserver les aliments dans des récipients à l’épreuve des rongeurs et maintenir la maison propre contribuent à décourager les rongeurs d’entrer dans les maisons. Il n’est pas recommandé d’utiliser ces rongeurs comme source alimentaire. La pose de pièges à l’intérieur et à proximité des maisons peut contribuer à réduire les populations de rongeurs.

Lors des soins de patients atteints de la fièvre de Lassa, la transmission par contact d’individu à individu ou l’infection nosocomiale peuvent être évitées en adoptant des mesures de précaution évitant le contact avec les sécrétions du patient (dénommées précautions d’isolement contre les FHV ou méthodes de protection du personnel soignant). De telles précautions comprennent le port de vêtements de protection, tels que masques, gants, blouses et lunettes ; l’utilisation de mesures de prévention des infections, telles que la stérilisation complète de l’équipement ; et l’isolement des patients infectés afin de préserver les personnes non protégées.

En outre, l’éducation des habitants des zones à haut risque sur les moyens de réduire les populations de rongeurs dans leurs foyers contribuera au contrôle et à la prévention de la fièvre de Lassa. D’autres défis incluent le développement de tests de dépistage plus rapides et l’augmentation de la disponibilité de l’unique traitement disponible : la ribavirine. Des recherches sont en cours pour développer un vaccin contre la fièvre de Lassa.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU                                                                                                                                    Burkina24

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