« Si nous perdons le Nord, c’est notre Etat qui en pâtira » (Députés CNT)

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Les députés de la Transition ne doivent pas être « lapidés comme une stèle satanique ». C’est l’avis des responsables du Comité de veille parlementaire du Conseil national de la transition (CV/CNT). Mais avant d’aborder ce sujet, les membres dudit comité se sont exprimés ce 25 avril 2018 à Ouagadougou sur la situation nationale.

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Le Comité de veille parlementaire du Conseil national de la transition (CV/CNT) s’est donné le devoir de faire le suivi des lois votées sous la Transition, de préserver les acquis de la Transition tout en contribuant à la consolidation de la démocratie. L’organisation de veille citoyenne a été portée sur les fonts baptismaux le 5 avril 2017.

Bientôt une table ronde sur les actes de la Transition

Ce 24 avril 2018, ses responsables ont annoncé la tenue en mai 2018 d’une table ronde sur les grands actes de la Transition dont le but est de préserver et construire une mémoire sur cette période historique du Burkina.

Avant cette annonce, ces députés CNT se sont prononcés sur la situation sociopolitique nationale. L’adoption de la nouvelle Constitution, le procès du putsch manqué, l’arrestation d’Auguste Denise Barry et la lutte antiterroriste étaient au cœur des échanges avec la presse.

S’agissant du procès sur le coup de force politico-militaire de septembre 2015, les ex-députés soutiennent que l’inquiétude ne fait que grandir. « Car le procès tant attendu par le peuple, qui a suscité tant d’espoir, semble se transformer en un tonneau de danaïde », estime le Porte-parole du Comité de veille parlementaire, David Moyenga.

Constitution : « La voie du référendum est la plus démocratique »

Pour ce qui est de la question sécuritaire, les membres du CV/CNT pensent que l’armée et la justice sont deux fondations régaliennes de l’Etat. « Raison pour laquelle, c’est avec amertume et consternation que nous apprenons en ces dernières heures la fermeture du Tribunal de Djibo pour raison de sécurité », déplore le Porte-parole du comité. Et d’avouer : « Que l’on ne  s’y méprenne point. Si nous perdons le Nord, c’est notre Etat qui en pâtira ».

L’affaire Auguste Denise Barry était également au centre des débats. Concernant ce sujet, le CV/CNT dit redouter que les institutions de l’Etat soient usitées à des fins de règlement de compte politico-militaire. « Que toute la lumière soit faite de façon diligente », clament David Moyenga et ses collègues.

Le débat autour de l’option pour l’adoption de la nouvelle Constitution de la 5e République n’était pas en reste. Pour le Comité de veille parlementaire, bien que la proposition fût inspirée sous la Transition, tous les spécialistes en droit constitutionnel et acteurs politiques avisés ont exprimé que la voie du référendum est la plus démocratique et légitime.

« Le poste de Haut représentant du Chef de l’Etat est un poste farfelu »

Les députés de la Transition réunis au sein de cette organisation de la société civile notent un retard important dans l’application des 108 lois votées au total sous le régime transitoire. A les en croire, plusieurs d’entre elles souffrent toujours de mise en œuvre.

Ils font cas notamment des lois sur le bail locatif, le code minier, les pupilles de la Nation, les résultats de l’enquête parlementaire sur la fraude fiscale, la déclaration des biens des autorités et de tous les responsables d’institutions.

L’occasion faisant le larron, les journalistes ont attiré l’attention des responsables du CV/CNT sur les émoluments des députés du CNT. « Nous ne souhaitons pas être plus royalistes que le roi. Mais, il ne faut pas nous lapider comme une stèle satanique. Concernant les émoluments, saviez-vous que certains députés du CNT s’appauvrissaient ? », lance Wilfried Zoundi, Chargé des questions de recherches au sein du CV/CNT.

Et à David Moyenga de rebondir sur un sujet qui a trait au poste actuel occupé par l’ancien Président du CNT, Sheriff Sy : « Nous entretenons une relation d’ex-collaborateurs. Nous ne sommes pas contre Sheriff Sy, ni contre le pouvoir en place. Mais le poste de Haut représentant du Chef de l’Etat est un poste farfelu. L’ancien Président du CNT aurait pu décliner. Ce poste est dangereux et pose même un problème de légitimité et de légalité ».

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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Un commentaire

  1. KOUKA DENIS avait produit comme de point de vue sur la composition d’un sénat au plus fort des débats sur cette structure. PARTADE avait fait sien jusqu’à penser que le CNT était le reflet d’une telle structure ou toutes les composantes sociopolitiques étaient représentées pour améliorer la production législative laissée au seul du politique. par ailleurs le CNT avait une mission bien balisée même il s’était autorisée d’autres, aussi ,Patardél ose croire que le CV/CNT n’est la fraction politique du CNT qui lutte pour une arrière garde ou un passé statique au point de vouloir prendre le processus démocratique en otage . en effet le sentiment qui se dégage de cette sortie du CV/CNT est de nous fasse croire que les lois votées en son temps doivent être sacralisées et doivent être mises au jours du pouvoir issus des urnes pour la réalisation de son programme. par ailleurs certaines insertions du message transpirent du terrorisme intellectuel d’un certain temps.

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