« Rencontrer mon père » : L’autre face cachée de l’immigration

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« Rencontrer mon père » est un documentaire, auto-biographique de Alassane Diago. D’une durée de 1h50, il vous traîne à pas nonchalants autour du fils, de la mère et du père. Un film que bon nombre trouveront ennuyant. Les plans longs, muets. Ayez le courage de rester jusqu’à la fin. Vous repartirez avec mille questions dans la tête. C’est l’un des films sénégalais en compétition à la 29e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) et c’est aussi sa première en Afrique.

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En réalisant « Les larmes de l’immigration », un documentaire sur sa mère, en 2010, Alasane Diago était loin de s’imaginer que son père biologique qu’il n’a pas connu, verra sa souffrance. Par la magie du cinéma et de la télévision, son géniteur immigré au Gabon il y a 25 ans, découvre le film qui parle subtilement de lui, de son absence.

Se sentant humilié par le film, il décide de rentrer en contact avec son fils. C’est cette réaction du père qui donnera lieu à un autre film, « Rencontrer mon père », un documentaire sensible, intime, émotionnel.

L’immigration a toujours été et est le propre de l’homme dans l’espoir de trouver une vie meilleure. Cependant, partir à la recherche du mieux-être  laissant sa famille derrière soi, ne jamais faire signe de vie, ne jamais revenir ?

Milles et une question assaillent Alassane devenu adulte. Il décide de braquer sa caméra sur sa mère qui attend depuis une vingtaine d’années son mari parti à l’étranger.

Le film débute avec la mère qui le prépare à la rencontre ultime avec le père. Malgré tout, elle trouve des explications au non-retour de son homme. « Il a été marabouté », dit-elle dans le film. Alasane n’arrivera jamais à convaincre sa mère que son mari n’en a cure d’elle.

La rencontre se fait au Gabon où vit son père mais le réalisateur découvre un père froid, réservé, chez qui les sentiments ne s’expriment pas. Les conditions de vie ne sont guère reluisantes. Il est marié et a des enfants. Il joue le jeu mais la caméra l’intimide.

Déçu

Les questions douloureuses, intimes sont sans réponses, le silence est long dans le film, le père qui ne fixe presque jamais la caméra. Le réalisateur qui traîne sa caméra pour filmer toute la cour et le père vacant à ses activités essentielles, s’occuper et aller à la mosquée.

Mais pourquoi, n’est-il pas rentré chez lui, n’a-t-il jamais cherché à prendre de leurs nouvelles ?

Autant de questions auxquelles le père ne saurait répondre ou du moins tenterait de justifier le fait par le manque de moyens et par la volonté du bon Dieu. Face à ce mur, le réalisateur entretient le cinéphile avec d’autres conversations, car pour lui, il fallait le mettre en confiance.

Le mérite revient au réalisateur d’avoir mis sur écran cette facette de sa vie. Un exercice pas du tout facile pour le père ni pour le fils. Mais pour ce dernier, c’est une thérapie. Il avait besoin de se retrouver en retrouvant son père.

Même s’il ne tire pas grand chose de cette rencontre, en laissant le spectateur sur sa soif de voir le père faire des confidences à son fils, car dit-il, « j’ai été déçu, je ne m’attendais pas à ça », l’essentiel a été de mettre le fils et le père en contact. Il a changé, confie-t-il. Il devrait rentrer en janvier 2019 au village.

Revelyn SOME

Burkina24

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