Ky Siriki, le sculpteur honoré hors du Burkina

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Le sculpteur burkinabè Ky Siriki a été fait chevalier de l’ordre du lion, une des plus grandes décorations au Sénégal par le président Macky Sall à l’occasion de l’inauguration du musée des civilisations noires à laquelle il a pris part.

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Jeudi 7 décembre 2018, le Sénégal inaugurait le musée des civilisations noires à Dakar. A noter que l’édification d’un musée des civilisations noires a été émise par le poète Léopold Sédar Senghor, président sénégalais (1960-1980), et des intellectuels africains lors du premier Festival mondial des arts nègres, en 1966 à Dakar dont l’ambition était de réhabiliter, « la dignité de l’homme noir ».

Construit sur une superficie de 15.000 mètres carrés et à quatre niveaux, il compte 5.000 mètres carrés de surface réservés aux expositions, ainsi qu’un auditorium de 150 places pour abriter conférences de presse, séminaires et autres colloques, un espace nommé « Agora » pour les spectacles et rencontres artistiques.

L’édifice qui célèbre l’histoire de l’Afrique, a accueilli des œuvres allant de vestiges des premiers hominidés apparus en Afrique, des œuvres prêtées par des pays européens aux créations artistiques contemporaines.

Pour l’exposition contemporaine, plusieurs artistes de l’Afrique et de la diaspora ont pris part aux activités dont le Burkinabè Ky Siriki. Il y était en tant qu’exposant et scénographe de l’exposition d’arts contemporains à laquelle prenaient part une vingtaine d’artistes africains et de la diaspora.

Une participation qui a marqué les autorités sénégalaises selon le sculpteur et qui leur a valu  d’être élevés, lui et ses pairs, au rang de chevaliers de l’ordre du lion, l’une des plus importantes médailles de l’ordre de décorations au Sénégal.

« C’était émouvant. Quand tu sais que tu n’es pas connu dans ton pays et on reconnait ton travail ailleurs, ça fait vraiment plaisir », a dit Siriki Ky rencontré ce mercredi 12 décembre à Ouagadougou.

Outre l’exposition, il a animé un panel sur le thème « L’art africain : enjeux et perspectives » avec deux autres artistes de renom, le plasticien Abdoulaye Konaté (Mali) et le peintre Viyé Diba (Sénégal).

Dans cette communication centrée sur la décolonisation,  le sculpteur pense que la décolonisation passe aussi par les arts, par la restitution des arts africains, d’autant plus que l’activité se tient dans un contexte où le débat sur la restitution des œuvres par la France est relancé. «Qu’ils nous restituent nos œuvres pillées », a –t-il lancé.

Réveil douloureux 

Le réveil des africains en son sens, serait douloureux pour les occidentaux. « Il faut qu’on se réveille », et qu’on se départisse des canons d’appréciations des œuvres africaines régis par l’occident.

L’art africain pour lui, ce sont les masques, les statuettes qui sont traités d’art primitif, d’art du passé par les occidentaux. « Mais quand on met une statuette lobi en vente aux enchères, ce sont des millions d’euros. On nous complexe, on dit c’est l’art du passé », explique-t-il.

Alors que dans le même temps poursuit-il dans sa réflexion, « ils sont heureux pendant ce temps, de comparer nos grands artistes et leur trouvent des référents dans leur pays. Par exemple, ils sont contents d’appeler Ousmane Sow, le rodin africain. Pourquoi forcement prendre un référent chez eux ?  Mais Ousmane Sow, c’est Ousmane Sow tout simplement… Les canons d’appréciation des œuvres d’Afrique sont régis par l’occident donc les jeunes sont obligés de travailler dans le sens de ce que les gens (les occidentaux) aiment. Alors que les gens ont puisé outrageusement dans le patrimoine artistique africain. Ils trouvaient ça bien, mais quand nous, artistes africains ont essaie de puiser dans notre patrimoine, on dit, c’est rétrograde… C’est dommage, les jeunes les suivent. Mais je les comprends, il faut manger. Mais je dis que le réveil sera fatal ».

Pour ce faire, l’une des recommandations de la conférence, à l’en croire,  a été d’appeler les critiques d’art et journalistes africains à s’imposer pour promouvoir la création contemporaine du continent.

Siriki Ky n’est pas à sa première participation à des évènements de telle envergure. Il est aussi bien connu en Afrique, en France et au Canada où il a participé à plusieurs expositions et rencontres.

Il a été l’initiateur du Symposium International de Sculpture sur granit de Laongo au Burkina Faso dont la 12e édition a eu lieu en octobre 2018. Il a été fait chevalier puis officier de l’ordre du mérite burkinabè en 2010.

Revelyn SOME

Burkina24

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