Procès du putsch : Djibrill Bassolé débouté

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Le mercredi 19 décembre 2018, les avocats de Djibrill Bassolé avaient introduit une demande de surseoir à statuer sur des pièces arguées de faux. Cette demande était en lien avec une plainte pour faux déposée au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

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Subsidiairement, à défaut du surseoir à statuer, c’est-à-dire une suspension pour permettre au Tribunal de grande instance de Ouagadougou de délibérer sur la plainte, les avocats avaient demandé à ce que les pièces arguées de faux soient retirées du dossier. Il s’agit de deux rapports d’expertise (des écoutes téléphoniques) et d’une prestation de serment.

En délibéré le vendredi 21 décembre 2018, le Président de la Chambre de jugement du Tribunal militaire a débouté le général Bassolé. Autrement dit, aucune des requêtes n’a prospéré. 

A la barre, Djibrill Bassolé a réitéré les mêmes propos tenus le mercredi 19 décembre 2018 lorsqu’il plaidait non coupable. Selon l’accusé, aucune déclaration de témoin ou de coaccusés ne le met en cause dans le déroulé des événements de septembre 2015. « Aucun acte de complicité n’a été relevé par mes co-assusés », a déclaré Djibrill Bassolé.

Sur les écoutes téléphoniques, l’inculpé s’est également prononcé et il promet, tout au long des débats, prouver que ces écoutes ont été « fabriquées » et « manipulées ». Mais pour l’heure, selon le prévenu tout de blanc vêtu, « ces enregistrements sonores ne proviennent pas d’appels téléphoniques classiques».

« Si le général voulait faire un coup d’Etat… »

Le président de la Chambre de jugement qui conduit l’interrogatoire du général Djibrill Bassolé a souhaité savoir si l’accusé a apporté une aide au général Gilbert Diendéré. Le mis en cause assis sur une chaise répond tout de go,  « pas du tout ». Plus loin, des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, le général Bassolé indique que pour lui, il s’agissait d’une énième crise au sein de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Aussi, en mettant en balance sa relation avec le général Diendéré, celui-ci n’aurait pas fait un coup d’Eta à son insu. « Si le général (Gilbert Diendéré) voulait faire un coup d’Etat, il m’aurait informé », a déclaré Djibrill Bassolé.

Par ailleurs, l’existence des supposés clans au RSP a refait surface pendant son interrogatoire. Le sergent chef Roger Koussoubé en avait attribué un au général Bassolé. Celui-ci a réfuté à la barre ces allégations. « Personnellement, je n’en sais strictement rien (…). Pour moi, ça ne veut rien dire », a poursuivi l’inculpé.

Alors que son audition se poursuit, une coupure d’électricité s’est produite dans la salle des fêtes de Ouaga 2000, lieu où se tient le procès, peu avant 12h. La séance est suspendue.

Des appels téléphoniques

L’électricité rétablie, plus spécifiquement, la question des appels téléphoniques entre le général Djibrill Bassolé et le Président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire Guillaume Soro a été abordée. L’accusé n’a pas nié avoir eu des contacts téléphoniques avec Guillaume Soro.

« Mais, d’une manière générale, nous nous appelions », précise Djibrill Bassolé avant de poursuivre. Par rapport aux événements du 16 septembre 2015 et jours suivants, dit-il, « Guillaume Soro était en contact avec tout le monde y compris Monsieur Zida que j’ai connu par l’intermédiaire de Guillaume Soro ».

Du contenu des échanges, déclare l’accusé, ils étaient dans la concertation pour un dénouement heureux de la crise. « Nous avons recherché des solutions ensemble. Nous avons parlé de DDR ( Démobilisation désarmement réinsertion). Il était important que les choses se passent dans un climat de paix (…). Le concept de DDR allait nous permettre de sauver les meubles », a fait savoir l’inculpé.

Les faits de trahison ont aussi été abordés par le président du Tribunal. Avez-vous fait appel  à des forces extérieures lors des événements de septembre 2015 ? a interrogé le Président. « Non Monsieur le Président. Et pourquoi on l’aurait fait ? Dans quel intérêt je l’aurais fait ? Et pour soutenir qui et quoi ? », a donné le général Bassolé en réponse.

Pour ce denier, tout était rentré dans l’ordre ou s’y acheminait puisque dit-il, « dès le 19 (septembre 2015) le général Diendéré était dans les prédispositions d’abdiquer (…). Il n’y avait aucune raison de solliciter des forces étrangères pour envahir le Burkina Faso ».

Avant que la parole ne soit donnée au Parquet militaire pour ses questions, le Président du Tribunal a annoncé une requête du Bâtonnier de l’ordre des avocats qui sollicite une suspension pour permettre aux avocats d’assister à une assemblée générale ce vendredi à 15h 30. La requête a été acceptée et la séance suspendue. Le procès se poursuit donc le lundi 7 janvier 2019.

En rappel, l’inculpé est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, trahison, meurtre et coups et blessures volontaires.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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