Enrôlement des Burkinabè de la diaspora : « Une semaine après, les chiffres sont suffisamment choquants » (Opposition)

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Depuis le 4 janvier 2020, la diaspora burkinabè vivant dans 22 pays à l’étranger a commencé l’enrôlement sur le fichier électoral en vue de participer à l’élection présidentielle de novembre 2020. Seulement, les opérations ne se déroulent pas sans difficultés selon le chef de file de l’opposition politique (CFOP). Ce jeudi 16 janvier 2020, il s’est dit inquiet des échos qui lui parviennent de cette opération d’enrôlement.

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A Ouagadougou au siège du chef de file de l’opposition, les radars sont activés et les oreilles tendues dans les différents ambassades et consulats du Burkina où se déroulent du 4 au 26 janvier 2020, l’enrôlement des Burkinabè de la diaspora sur le fichier électoral.  

Entre un million et demi et deux millions de potentiels électeurs sont attendus de cette opération d’enrôlement, selon les projections initiales de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

 « Toutefois les échos qui nous reviennent ne sont pas du tout rassurants », a indiqué Carlos Toé, un membre du CFOP, lors d’une déclaration devant la presse ce 16 janvier 2020.

D’énormes difficultés sont rencontrées sur le terrain, liés aux documents d’enrôlement, au lieu d’enrôlement et à divers autres problèmes, relève l’opposition. « Il nous revient que nombreux sont nos compatriotes de l’extérieur qui manquent de cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) et de passeports et qui ont par contre la carte consulaire », a confié le président du Mouvement pour le Changement et la Renaissance (MCR), lequel avait à ses côtés Eddie Komboigo, président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).

Lire aussi 👉Côte d’Ivoire : L’enrôlement des Burkinabè de la diaspora lancé

En effet, l’opération d’enrôlement dans ces pays se déroule simultanément avec une mission de l’office Nationale d’Identification (ONI) chargée de délivrer les CNIB aux Burkinabè, rendant encore « les choses plus compliquées » selon l’opposition. D’autant plus que l’établissement de la CNIB pour la diaspora est conditionné par la présentation d’un certificat de nationalité.

Des difficultés qui auraient pu être évitées, toujours selon le CFOP, si seulement sa proposition de permettre que la carte biométrique consulaire puisse être utilisée pour l’enrôlement et le vote à l’extérieur, avait été acceptée.

Conséquence, « les chiffres sont suffisamment choquants à ce stade », a noté Carlos Toé qui relève que sur deux millions de potentiels électeurs en Côte d’Ivoire, seulement 1419 s’étaient enrôlés à la date du 14 janvier 2020 soit une semaine après le lancement de l’opération d’enrôlement.

Résultats provenant des pays à la date du 14 janvier 2020

Côte d’Ivoire : 1419 enrôlés

Bénin : 423 enrôlés

Ghana : 92 enrôlés

Mali :367 enrôlés

Togo : 634 enrôlés

Sénégal : 509 enrôlés

Gabon : 92 enrôlés

Tunisie : 136 enrôlés

(Extrait de la déclaration du CFOP du 16 janvier 2020)

Cette faible participation, de l’avis de l’opposition, s’explique en grande partie par la centralisation des lieux de votes exclusivement dans les ambassades et consulats généraux comme le stipule l’article 72 du code électoral. Une décision avait d’ailleurs été prise lors du dialogue politique tenu du 15 au 22 juillet 2019 pour réviser cette disposition de la loi pour qu’à l’extérieur du Burkina, les bureaux de vote soient installés, non seulement dans les enceintes des ambassades et consulats généraux mais aussi en tout autre lieu en accord avec le pays hôte.

La non-application de cette décision fait croire à l’opposition que le gouvernement manque de volonté et d’ailleurs elle n’émet pas un avis favorable quant à la réussite de l’opération d’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur.

« Dans cette affaire, disons tout net que le pouvoir en place ne veut pas d’un vote massif de la diaspora. (…) le MPP et ses alliés veulent d’un vote symbolique et minimal de la diaspora. Se sachant impopulaire et ayant rendu le Burkina méconnaissable en seulement quatre ans, le MPP et ses amis ont peur du vote-sanction de la diaspora. Et ils ont tout mis en œuvre », foi des membres de l’opposition réunis ce jeudi.

En guise de solution pour permettre à la diaspora burkinabè de pouvoir s’enrôler massivement, l’opposition demande au gouvernement de « permettre à l’ONI de proroger les délais de confection des CNIB à l’extérieur, de permettre à la CENI de proroger la période d’enrôlement des Burkinabè de la diaspora et de permettre la création de sites dans d’autres lieux en accord avec le pays hôte ».

Elle recommande, par ailleurs, au Chef de l’Etat de prendre des dispositions idoines pour proroger jusqu’au 31 décembre 2021 les CNIB et cartes consulaires expirées, conformément aux conclusions du dialogue politique tenue en juillet 2019

Maxime KABORE

Burkina 24

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