Burkina : Contre l’IUTS, mobilisation des syndicats dans les rues de Ouagadougou

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Les syndicats burkinabè  protestent contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur leurs primes et indemnités des travailleurs du public, du parapublic et du privé. Ce samedi 7 mars 2020, une coalition syndicale forte de plus de 50 syndicats a sonné la mobilisation à Ouagadougou. L’IUTS est considéré comme un impôt de trop par les militants mobilisés au sein de cette coalition.

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Le front syndical est en ébullition. Plusieurs milliers de travailleuses et travailleurs ont répondu à l’appel de la coalition syndicale contre l’IUTS dans le privé, le public et le parapublic. Comme un seul homme, ils ont serpenté les rues de la Capitale ce samedi 7 mars 2020 pour dire non à l’application de cet  impôt.

La troupe itinérante de travailleurs; sous escorte d’une équipe de la Police nationale; est partie de la maison commune en longeant le mur de la BCEAO. Elle a progressé en contournant le « Rond-point de la bataille du rail » jouxtant l’Avenue éponyme du richissime homme d’affaires Oumarou Kanazoé décédé en 2011.

Là, la marée humaine a marqué une pause de quelques minutes, comme pour rendre homme hommage aux aînés bâtisseurs de la route ferraillée du train. D’instinct, les marcheurs ont entonné en cœur l’hymne national avant de poursuivre leur itinéraire sous un soleil ardent.

« Trop d’impôts tuent l’impôt »

L’Avenue du Mogho Naaba est ralliée une dizaine de minutes après. Les manifestants; avec à leur tête « le Général Bassolma Bazié », ont fait la distance Terrain du Mogho Naaba – Cathédrale en l’espace de quelques minutes avant de rejoindre de nouveau la Bourse du travail.

La marche s’est déroulée sans incident. Le meeting a été marqué par des prestations d’artistes ainsi que des discours de responsables syndicaux. 

Siriki Dramé, Secrétaire général (SG) du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC) est revenu sur la récente décision jugée « d’affectations sanctions » de leur ministère de tutelle. Ces derniers observent un arrêt de travail jusqu’à nouvel ordre depuis le mercredi 4 mars 2020. 

« L’heure est à la mobilisation et à l’action. Et vous êtes déjà dans l’action. Trop d’impôts tuent l’impôt. Nous sommes en train de nous défendre. C’est une défense naturelle et légitime », s’est, quant à lui, insurgé le SG de la Fédération nationale des syndicats des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), Souleymane Badiel.

« Depuis janvier 2020, on me coupe 14.321 francs par mois »

« En 2006 dans la fonction publique,  j’étais un agent de catégorie B. Je payais 6.753 francs par mois comme IUTS. En ce moment, je suis un agent de catégorie A. Et depuis janvier 2020, on me coupe 14.321 francs par mois. Et puis on vient nous dire que nous, travailleurs, ne payons pas l’impôt », s’est révolté le SG du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI), Mohamed Sawodogo, brandissant ses bulletins de salaires à la Bourse du travail.

En plus de cet IUTS, a-t-il poursuivi, les travailleurs payent, entre autres, la taxe de résidence, la TVA sur les prêts bancaires, la taxe foncière, la taxe de soutien au développement audiovisuel.

Bassolma Bazié, porte-parole de la coalition syndicale, a clos la liste des interventions. « Face à la désapprobation générale qui a accueilli sa mesure, le pouvoir a engagé une campagne médiatique tous azimuts, recourant à des mercenaires pour occuper les réseaux sociaux, à la calomnie et aux mensonges », a entamé le SG de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).

« Le jour où le peuple va tenir le marteau de l’Assemblée nationale… »

Il a rappelé les cinq points de leur plateforme revendicative que sont : l’arrêt des mesures de la baisse du pouvoir d’achat et l’amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage des ressources nationales, la garantie du droit à la sécurité des populations, le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.

« Ce qui frappe et indigne les travailleurs et les citoyens de façon générale, c’est que le gouvernement, au moment où il choisit de s’attaquer aux travailleurs, ferme les yeux sur les détournements, les vols, les fraudes et autres malversations qui font perdre à l’Etat des centaines et des centaines de milliards de franc CFA.

C’est l’exemple de ce ministre du gouvernement Dabiré qui, au lieu de 1 155 000 Francs CFA prévus par le décret, se fait payer 2 940 705 Francs CFA », a révélé le Général Bassolma.

A l’entendre, les travailleurs ne toléreront pas cette application de l’IUTS sur leurs primes et indemnités opérée, dit-il, au forceps par le pouvoir,  dont l’objectif est « d’opposer les travailleurs du public à ceux du privé et du parapublic ».

« Le jour où le peuple va tenir le marteau de l’Assemblée nationale pour voter des lois en faveur des travailleurs et du peuple, en ce moment nous serons moins menaçants et irrévérencieux », a-t-il déclaré, avant d’inviter la troupe à rester mobilisée et à ne jamais battre en retraite.




Noufou KINDO 

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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