COVID-19 au Burkina : A Tampouy Naab Yaar, le choix entre la faim et la maladie

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Au marché de Tampouy Naab Yaar à Ouagadougou, les gestes barrières ne sont pas encore rentrées dans les mœurs

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Ce samedi 11 avril 2020, à la veille de la Pâques, au marché de Tampouy Naab Yaar, des habitants font leurs achats. Mais rares sont les usagers, commerçants comme clients qui portent des masques. Pas de lave-main ou de gel hydroalcoolique en vue.  La fameuse mesure de distanciation sociale non plus. 

Pourtant, les forces de l’ordre ont tenté la carte de la sensibilisation.  Commerçants et clients racontent leur mésaventure avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) concernant précisément la distanciation physique.

« Les FDS sont venues hier nous chasser. La cause, elles  demandent le respect de distanciation d’un mètre. On n’a pas le choix, nous devons nourrir nos enfants », explique une vendeuse de choux

«  Hier on est venu au marché, ce n’était pas simple. Les FDS sont venues chasser les gens (vendeurs comme acheteurs). Si c’était à l’intérieur du marché, c’était bien. Au dehors, les gens n’arrivent pas à respecter les mesures de protection. Les gens se frottent plus (davantage) dehors. Les vendeuses obstruent même la voie », raconte Brigitte Bassono, venue faire ses achats.

« Les FDS ont prévenu que s’ils viennent trouver que les gens ont respecté la mesure de distanciation, ils ne vont pas les chasser », indique Ousséini Semdé, un des superviseurs du marché Tampouy Naab Yaar.

Le marché de Tampouy Naab Yaar ne dispose pas de mesure de protection

Il  ajoute que les commerçants auront du mal à respecter cette mesure.

« Vous connaissez les commerçants, si vous leur dites de faire ça, ils ne respectent pas. Moi-même j’ai fait le traçage la dernière fois, mais c’était peine perdue. Ils n’ont pas voulu respecter la mesure de distanciation, puisque tout le monde veut vendre et donc il y a un problème d’espace.  Impossible de respecter cette mesure », soupire Ousséni Semdé

Le marché de Tampouy Naab Yaar, ne dispose pas de mesure de protection. A écouter Ousséni Semde, l’Etat ne semble pas être au courant des  personnes qui sont dans ce marché.

« C’est l’association des marchés et yaar qui s’est mobilisée pour nous donner des vivres. L’Etat ne semble pas être au courant des gens qui sont ici », dit-il.

Tout en saluant le don de l’association des marchés et Yaar en vivres, Ousséini Semde soulève un certain nombre de préoccupations quant ’au partage.

« L’association nous a donné 30 sacs de riz pour les commerçants du marché. Mais c’est un problème. Comment faire le partage avec tout ce monde sans avoir de problème ? Tu vas donner à qui et laisser qui, tout en sachant que tout le monde est dans la même situation ? Nous avons déposé ces sacs de riz pour le moment », s’inquiète  Ousséni, Semde

En attendant, en ce qui concerne l’observation des gestes d’hygiène, le combat contre la faim semble prendre le dessus sur celui du COVID-19.  « Nous devons nourrir nos enfants, nos familles » est la phrase qui est sur toutes les lèvres, tant de commerçants que de certains clients. 

Irmine KINDA

Burkina24

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2 commentaires

  1. Impossible d’appliquer un confinement total comme en Europe, or tant qu’il y’a contact entre les gens il y’a propagation du virus. Le seule solution, c’est la main de Dieu

  2. Impossible d’appliquer un confinement total comme en Europe, car tant qu’il y’a contact entre les gens il y’a propagation du virus. Le seule solution, c’est la main de Dieu

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