Tribune : « Les étudiant.e.s burkinabè en France font face à l’adversité des conditions de vie et d’études »

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Ceci est une déclaration de l’Association des Étudiants Burkinabè en France (AEBF) sur la rentrée 2021-2022.

Camarades étudiant.e.s,

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En ce début d’année académique 2021-2022, le Comité Exécutif (CE) de l’AEBF souhaite une année d’abnégation au travail couronnée de succès à l’ensemble des étudiant.e.s burkinabè en France.

Aux étudiant.e.s burkinabè nouvellement arrivé.e.s, il leur souhaite, en plus, la bienvenue et beaucoup de courage pour faire face à l’adversité de la vie estudiantine en France. Pour ceux et celles qui reprennent leur année pour les mille et une raisons, il leur souhaite beaucoup de courage et leur formule ses vœux de succès pour cette année.

Camarades étudiant.e.s,

Cette rentrée académique s’effectue dans un contexte international marqué par la crise multiforme du système capitaliste-impérialiste mondial qui touche tous les domaines politique, économique, social, militaire et culturel. La putréfaction du système a des conséquences dramatiques pour la classe ouvrière, les peuples et la jeunesse populaire.

Cette crise s’est davantage approfondie avec les conséquences de la crise de la COVID-19 et les effets pervers des rivalités inter-impérialistes pour le repartage du monde en zones d’influence. L’impérialisme français est fortement secoué par ses concurrents jusque dans son pré-carré africain et par les luttes populaires qui s’y développent.

Il se voit contraint « d’innover » afin de préserver ses intérêts. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire le sommet France-Afrique, rebaptisé Afrique-France. Un sommet qui n’avait pour but que de redorer le blason de l’impérialisme français à travers une opération de séduction à l’endroit de la jeunesse africaine qui se dresse courageusement pour dire non à la domination impérialiste, à la guerre et à la misère.

En Afrique, la situation reste marquée par des crises sociopolitiques, économiques et le terrorisme. La faillite des États néocoloniaux y est patente, avec leur incapacité à résoudre les préoccupations fondamentales des populations.

Au plan national, la situation reste aussi marquée par cette faillite de l’État néocolonial et de toutes les institutions bourgeoises, traduisant l’incapacité congénitale du pouvoir du MPP et alliés à répondre aux besoins primaires des masses populaires : se nourrir, se soigner, se loger, la sécurité des biens et des personnes.

Cette incapacité congénitale à garantir la sécurité des populations a abouti aujourd’hui à la perte d’une partie importante du territoire national, remettant en cause les fondements même de notre État. La crise sécuritaire a occasionné une véritable catastrophe humanitaire avec près de deux millions de personnes déplacées internes qui manquent pratiquement du minimum vital, plus de 2 000 victimes civiles et militaires, des centaines de milliers de personnes privées de soins et d’éducation.

Au lieu d’apporter des réponses satisfaisantes aux préoccupations des populations, le pouvoir MPP et alliés excelle plutôt dans l’adoption de mesures réactionnaires, foncièrement antisociales. C’est en ce sens qu’au niveau de l’éducation, on a assisté à la fermeture du Lycée Philippe Zinda Kaboré – le plus grand établissement secondaire public du pays – , les réformes du BEPC et du Baccalauréat avec pour objectif d’exclure les enfants du peuple du bénéfice de la science, les velléités de remise en cause de l’aide FONER et de la bourse, ainsi que les assises nationales sur l’éducation qui constituent vraisemblablement un cadre pour faire adopter des mesures anti-éducatives et remettre en cause les acquis des acteurs de l’éducation.

Camarades étudiant.e.s,

Tout comme les étudiant.e.s inscrit.e.s dans les universités du Burkina Faso, les étudiant.e.s burkinabè en France font face à l’adversité des conditions de vie et d’études.

Sur le plan académique, depuis la réforme “Bienvenue en France”, les étudiants extra-communautaires ont vu leurs frais d’inscription multiplier par 15 (2770 euros au lieu de 170 euros pour la licence et 3770 euros au lieu de 243 pour le Master). Si nombre d’universités n’appliquent toujours pas ces frais en classant les étudiants étrangers parmi les bénéficiaires d’exonérations, il faut craindre que le dépassement du pourcentage d’étudiant.e.s à mesure d’être exonéré prévu par la loi française ne soit préjudiciable sur les étudiant.e.s burkinabè en France.

Sur le plan social, le logement demeure la première difficulté de l’étudiant.e burkinabè (boursier.e. ou non) depuis les démarches pour le visa jusqu’à son séjour en France. Par exemple, il faut au minimum 400 euros pour un studio de 9m2 en région parisienne. Pourtant, les étudiant.e.s boursier.e.s ne perçoivent que 552 euros comme bourse et une aide au logement de 76 euros par mois.

Si la réouverture de la Cité Fessart (réfectionnée et élargie aux étudiant.e.s non boursiers) constitue une victoire d’étape et un acquis important de l’ensemble des étudiants burkinabè en France sous la direction de l’AEBF, il y a lieu de rester vigilant.

Le coût du loyer a été multiplié par deux et tout porte à croire que sa gestion demeure opaque. En effet, cette augmentation du coût du loyer contribue à l’accentuation de la précarité de l’étudiant burkinabè en France. En rappel, l’AEBF exige au point 4 de sa plateforme revendicative une “augmentation du taux de l’aide au logement des étudiants boursiers à 100% en région parisienne et 50% en dehors de la région parisienne et son élargissement aux non boursiers”.

En lieu et place, c’est un doublement de loyer qui a été servi aux étudiant.e.s admis.e.s à la Cité Fessart. C’est le lieu également de dénoncer la non prise en compte des organisations représentatives des étudiant.e.s burkinabè en France dont l’AEBF dans la commission d’attribution des chambres. Cette absence de contrôle laisse libre court à toute sorte de favoritisme et de sentimentalisme dans l’attribution.

Au niveau des allocations, l’écrasante majorité des étudiant.e.s burkinabè en France ne bénéficie d’aucune forme d’allocation. Au point 9 de sa plateforme revendicative, l’AEBF demande l’octroi d’une allocation sous forme d’aide d’un montant annuel de 2800 euros à tout.e étudiant.e burkinabè non boursier.e en France.

Le principe de l’aide pour les étudiant.e.s burkinabè non boursier.e.s a pourtant été acquis de haute lutte. Mais, jusqu’à ce jour, les étudiant.e.s burkinabè de l’extérieur sont exclu.e.s de cette aide malgré les difficultés auxquelles ils/elles sont confronté.e.s. Par ailleurs, deux mois après la rentrée, certain.e.s boursier.e.s n’ont toujours pas perçu leur bourse ou le renouvellement de leur bourse.

Face à toutes ces difficultés, l’ambassade du Burkina Faso en France ne trouve mieux que de servir du mépris et du dilatoire.

Camarades étudiant.e.s

Le mépris de l’ambassade du Burkina Faso en France vis-à-vis des étudiants burkinabè en France est à l’image du peu d’intérêt que le pouvoir MPP et alliés accorde à l’éducation des enfants du peuple.

Il est donc impératif pour les étudiant.e.s burkinabè en France de renforcer leur cadre authentique de lutte, qu’est l’AEBF, afin d’imposer un rapport de force à même de contraindre l’autorité à répondre favorablement à nos préoccupations.

Au regard de ce qui précède, le Comité Exécutif de l’AEBF :

  • dénonce l’insouciance des autorités vis-à-vis des préoccupations des étudiant.e.s burkinabè en France et exige la prise en compte de nos préoccupations ;
  • appelle l’ensemble des étudiant.e.s burkinabè, nouvellement arrivé.e.s comme ancien.ne.s, à se mobiliser davantage dans l’association pour l’amélioration de nos conditions de vie et d’études ;
  • appelle l’ensemble des étudiants burkinabè en France à s’engager résolument dans la campagne de solidarité avec les victimes du terrorisme au Burkina Faso, lancée par l’AEBF, l’ODJ France et le MBDHP France.

En avant pour la défense ferme de nos intérêts matériels et moraux !

Vive la rentrée syndicale !

Vive l’AEBF !

Vive l’UGEB !

 Pain et Liberté pour le Peuple !

Le Comité Exécutif

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