Dossier Yirgou : « Il faut aussi la volonté politique » (Dr Daouda Diallo, SG du CISC)

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Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a organisé un panel ce samedi 8 janvier 2022, à Ouagadougou. Placé sous le thème «  violation des droits humains et dégradation de la situation sécuritaire actuelle au Burkina », ce panel est été animé par des spécialistes des questions de droits humains, de justice et de sécurité.

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Trois ans après le massacre de Yirgou, le CISC est convaincu que le strict respect des droits humains est un impératif pour venir à bout de l’extrémisme violent. C’est pourquoi, il a placé au sein de son agenda d’échanges autour des thématiques liées à la stigmatisation des communautés, à la recherche de solutions pour un vivre ensemble harmonieux à une administration équitable de la justice, ainsi que de défense, la protection et la promotion de droits.

Le panel a réuni des étudiants et des spécialistes des questions de droits humains, de justice et de sécurité.

Ce panel a pour objectif d’établir les liens qui pourraient exister entre les violations de droits humains et la dégradation de la situation sécuritaire actuelle au Burkina Faso.

Selon Dr Daouda Diallo, SG du CISC, c’est dans le cadre de la commémoration de l’an trois de Yirgou qu’a lieu le panel.  « Aujourd’hui le thème est tellement important et je pense que ça va nous permettre de nous armer davantage en terme d’idée, en terme de stratégie pour mieux faire avancer la cause des droits humains », a-t-il expliqué.

Selon lui, trois ans après, les lignes bougent difficilement parce que la volonté d’un acteur de la justice seulement ne suffit pas.  « La justice burkinabè, c’est une chaine qui travaille de concert.  Il faut aussi la volonté politique. Pour nous, le blocage se trouve à ce niveau.

C’est des questions de blocage au niveau politique parce que si le politique met les moyens financiers, matériels humains et crée un comité spécial pour traiter le dossier Yirgou de façon spécifique à la manière du dossier de l’insurrection ou pour le dossier Thomas Sankara, ça peut aboutir, séduire le peuple burkinabè qui a soif de bonne gouvernance », a laissé entendre Dr Daouda Diallo, SG du CISC.

Dr Daouda Diallo SG du CISC, a affirmé que c’est dans le cadre de la commémoration de l’an trois de Yirgou qu’a lieu le panel.

Le panel est subdivisé en quatre sous-thèmes. Il s’agit entre autres de « l’évolution de la situation sécuritaire depuis 2015 à nos jours, surtout avec la survenue de Yirgou, l’implication de civils armés » et  le  dossier Yirgou  et évolution. Ce dernier sous-thème est  animé par Me Ambroise Farama, avocat dans le dossier de Yirgou aux côtés des victimes. Il a informé qu’à la  date d’aujourd’hui, une dizaine de  personnes ont été mises en cause.

Elles sont, selon lui, poursuivies pour les faits de présomption graves de crise de génocide, des faits d’assassinat et destructions de biens communautaires, de coups et blessures volontaires, de recel de cadavre et bien d’autres infractions.

« A la date d’aujourd’hui, 9 personnes sont détenues et environ 180 mandats qui ont été émis mais jusqu’à ce jour n’ont pas été exécutés. C’est la preuve que le Tribunal de Grande Instance de Kaya semble avoir des difficultés pour instruire ce dossier », a-t-il déclaré. Me Farama a précisé que ces  difficultés sont  liées à une véritable volonté politique dans le traitement de ce dossier, à  la situation sécuritaire des zones et aux personnels judiciaires et administratives.

Selon Me Ambroise Farama, avocat dans le dossier de Yirgou aux côtés des victimes, 9 personnes sont détenus et environ 180 mandants ont été émis.

« Pour les mandats d’arrêts qui ont été  émis, on a des difficultés à exécuter ces mandats avec des conflits liés dans la hiérarchie des officiers de police judiciaire. L’un des cas qui a été relevé c’est qu’à un moment donné la gendarmerie avait la possibilité d’arrêter environ 70 à 80 personnes qui ont fait l’objet de mandat d’arrêt et il y a eu des instructions dans la chaine administrative qui ont fait en sorte que ces personnes n’ont pas été arrêtés », a-t-il expliqué.

Il est à noter que ce panel entre dans le cadre des activités de la commémoration de l’an trois de Yirgou. Il a réuni étudiants et spécialistes en droits humains, justice et sécurité.

Alice Suglimani THIOMBIANO

Burkina 24 

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