Burkina : « L’appel de la patrie nous exige une véritable synergie d’actions » (Barthélemy Kéré)

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Ceci est un message du ministre de la justice et des droits humains, chargé des relations avec les institutions, garde des sceaux, relatif à la commémoration conjointe des journées internationales de la paix et de la tolérance, édition 2022.

Aujourd’hui, 21 septembre, le monde entier célèbre la paix en signe de victoire de l’humanité sur la violence. En rappel, la journée internationale de la paix a été instaurée par l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers la résolution 55/282 du 07 septembre 2001.

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Chaque année, à l’occasion de la commémoration de cette Journée, les Nations Unies invitent les pays en conflit à œuvrer à l’établissement d’un cessez-le-feu et de la non-violence, pendant au moins vingt-quatre (24) heures, afin de réfléchir sur les effets et impacts des conflits et de la violence sur la vie humaine et sur le progrès de l’humanité, d’une manière générale.

Il s’agit, aussi, à travers cette journée, d’interpeler l’ensemble des Etats membres de l’ONU sur leur responsabilité commune dans la mise en place de mécanismes plus efficaces, destinés à prévenir les conflits dans le monde et dans l’édification d’un environnement mondial plus juste, équitable, paisible et porteur d’espoir pour les générations présentes et celles à venir.

« Mettre fin au racisme. Bâtir la paix », c’est sous ce thème que la Communauté internationale commémore, cette année 2022, la journée internationale de la paix. A travers ce thème, les Etats sont invités à se joindre à l’effort global des Nations Unies pour bâtir un monde dans lequel tous les hommes, sans distinction aucune, sont traités avec dignité et égalité, sans considération de race, de couleur, de sexe, de statut social, de religion ou de leurs opinions pour plus d’humanisme et de fraternité entre les peuples.

Ce thème nous rappelle, en effet, l’universalité de la dignité humaine, comme étant une valeur inhérente à la personne humaine, qui doit être promue et défendue au-delà de tous les clichés, et barrières de divers ordres qui se dressent encore entre membres de la même famille humaine. Il nous interpelle aussi sur l’ampleur des défis à relever pour construire ensemble, un monde plus solidaire, dans lequel l’acceptation mutuelle et le respect de la diversité culturelle l’emportent sur les travers que sont le racisme, la xénophobie, l’exclusion et les discriminations de tous ordres ; un monde où l’empathie, le respect mutuel et la compassion prévalent, chaque jour, sur les préjugés, les suspicions, les discriminations, l’intolérance et la haine qui ont causé tant de dommages à l’histoire commune de l’humanité.

Le Burkina Faso, notre pays, traverse depuis 2015, une crise sécuritaire qui a affecté la cohésion et la paix sociale. Le besoin de paix et de tranquillité n’a jamais été aussi pressant dans un pays, jadis réputé pour son hospitalité, la cohésion forte entre ses différentes communautés et sa stabilité à bien des égards. La présente commémoration est l’occasion, pour le Gouvernement, de réaffirmer son engagement et sa détermination à œuvrer pour le retour de la paix et ce, en droite ligne des initiatives régionales et internationales qui inscrivent la prévention et la gestion des conflits ainsi que la promotion de la paix au cœur des processus de construction démocratique et de développement des Etats.

Comme les années antérieures, l’édition 2022 de la Journée internationale de la paix sera célébrée, conjointement avec la Journée internationale de la tolérance instituée, elle aussi, par l’Assemblée générale des Nations Unies, à travers la résolution 51/95, du 12 décembre 1996.

La commémoration de ces journées intervient dans un contexte national, caractérisé par le harcèlement des groupes terroristes occasionnant malheureusement des pertes en vies humaines, des déplacements massifs de populations, la fermeture d’écoles, de centres de santé et de marchés dans plusieurs localités. Face à ce constat, la responsabilité de chaque Burkinabè, pris individuellement, et tous, est fortement interpellée.

En effet, il urge de nous lever et de nous mobiliser, comme un seul homme, pour sauver le Faso, notre chère patrie. C’est dans l’unité d’esprit, des cœurs et d’actions des filles et des fils de la nation que nous vaincrons. C’est pourquoi, le Gouvernement invite, cette année, à l’occasion de la commémoration des journées internationales de la paix et de la tolérance, l’ensemble des Burkinabè à mener la réflexion sur le thème suivant : « Réconciliation nationale et cohésion sociale au Burkina Faso : enjeux, défis et perspectives ».

Le choix de ce thème n’est pas fortuit. Il nous interpelle sur l’intérêt, pour chacun et chacune, de s’approprier les valeurs de tolérance et de paix, dans la dynamique du processus de réconciliation nationale en cours, malgré le contexte sécuritaire, préoccupant.

Tout processus de réconciliation réussie nécessite le concours et la contribution de tous les acteurs, à quelque niveau que ce soit. Ainsi, voudrais-je saisir cette opportunité pour lancer un appel solennel au sens du devoir de tous les fils et filles de notre pays, à une union sacrée autour des valeurs de patriotisme, d’intégrité, d’acceptation mutuelle, de cohésion sociale et du vivre-ensemble harmonieux, qui ont toujours caractérisé notre société.

Notre pays ne parviendra à une réconciliation véritable entre ses fils et filles, que si nous arrivons à élever la nation au-dessus de nos intérêts particularistes et partisans, à taire nos divergences et à conjuguer nos efforts afin de renforcer notre résilience face à cette épreuve, bien difficile. C’est alors que nous en sortirons triomphants. Et, comme le dit l’adage : « Ne vous battez pas, lorsque la pluie vous bât ».

Cette année, la cérémonie commémorative officielle de ces journées se déroulera dans la ville de Gaoua, chef-lieu de la Région du Sud-ouest. A l’occasion de la Journée, une série d’activités seront organisées en direction de différents groupes socioprofessionnels.

Il s’agit : de conférences en milieu scolaire, de rencontres d’échanges avec les communautés locales, d’un concours de slam et de poésie avec la jeunesse, d’une séance de sensibilisation au profit des femmes, suivie d’une course cycliste féminine, de l’animation d’émissions radiophonique sur le thème national et de la tenue d’une journée de parenté à plaisanterie. Un panel portant sur le thème national des journées internationales de la paix et de la tolérance viendra clore les commémorations.

Au regard de l’importance que revêt cette commémoration, j’invite l’ensemble de la population burkinabè et celle de la Région du Sud-Ouest, en particulier, à une mobilisation massive lors des différentes activités. C’est, aussi, le lieu pour moi, de rappeler que nous devons, toutes et tous, à quelque niveau que ce soit, nous impliquer davantage dans les actions de promotion de la tolérance et de préservation de la paix et le renforcement de la concorde nationale.

La reconquête de l’intégralité de notre territoire est le défi pressant que le Gouvernement s’attèle à relever, avec le concours de toutes les forces de défense et de sécurité. Aussi, face à cette cause nationale, l’appel de la patrie nous exige une véritable synergie d’actions de toutes les couches de la société pour y faire face, dans un élan et un dévouement patriotique sans retenue. C’est en cela que je traduis ma gratitude à l’ensemble des acteurs étatiques et non étatiques qui œuvrent inlassablement au renforcement de la cohésion sociale et à la consolidation de la paix dans notre pays, à travers leurs initiatives diverses et multiformes.

A cet instant précis, je voudrais, au nom du Gouvernement, rendre un vibrant hommage à l’ensemble des forces de défense et de sécurité, aux volontaires pour la défense de patrie qui se battent au front nuit et jour au péril de leur vie pour nous protéger et sauver le Faso. Je voudrais également m’incliner respectueusement devant la mémoire de toutes les victimes sont tombées sous les balles assassines des forces du mal. Je souhaite par la même occasion un prompt rétablissement aux blessés. J’exprime toute ma compassion aux personnes déplacées internes pour les souffrances qu’elles endurent, en formulant le vœu que leurs peines connaissent une fin rapide, en conséquence des actions du Gouvernement et de ses partenaires nationaux et internationaux engagées à cette fin.

Je reste convaincu qu’ensemble et avec plus d’engagement, nous parviendrons à relever les graves défis présents, auxquels notre patrie est confrontée.

Vive la réconciliation nationale et la cohésion sociale !

Vive la paix au Faso !

Maître Barthélemy KERE

Grand officier de l’Ordre de l’Etalon

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