De la communication, Madjer Kiswendsida Ouédraogo assure la sécurité des domiciles et entreprises

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Un jeune burkinabè, Madjer Kiswendsida Ouédraogo, diplômé en licence depuis 2015, en communication pour le développement s’est, de nos jours, reconverti en spécialiste des installations d’équipements de sécurité des domiciles et lieux de travail. Après avoir tout tenté pour obtenir des stages de perfectionnement dans son domaine de formation soit en communication, ce jeune de Tampouy installe des barbelés de sécurité à travers son entreprise dénommée Kiswendsida Multi Services. Fort de ses 3 années d’expérience dans le domaine, « Big Madjer », comme l’ont surnommé certains de ses proches, raconte son histoire à Burkina 24… 

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Passionné à la base par la communication, Madjer Kiswendsida Ouédraogo suit le cours normal du cursus scolaire et poursuit jusqu’à l’obtention de sa licence en communication de développement au supérieur tout en espérant se faire un chemin dans ce milieu tant rêvé.

Mais c’est sans compter avec les réalités de l’emploi au pays des Hommes intègres. «  Pour dire vrai, je ne savais même pas que je ferais un jour dans ce milieu. Ma passion, à la base c’était la communication. Jusqu’à présent j’aime toujours cette branche », dit-il.

Face aux réalités, Kiswendsida Ouédraogo, dans la fleur de l’âge, se trouve confronté à changer de destination pour pouvoir répondre à ses besoins. « Après ma licence, j’ai déposé mes dossiers dans plusieurs ONG pour avoir un stage. Mais j’ai réalisé que même pour avoir un simple stage, c’était compliqué. Bien que ça ne soit pas payant, je voulais juste avoir de l’expérience mais malgré cela je n’ai pas été pris », annoncé ce jeune homme.

Dicté par les faits, Kiswendsida devrait impérativement trouver un moyen de faire valoir ses compétences. Il a donc jugé nécessaire de s’orienter vers d’autres horizons pour ne pas rester au salon à découvrir les programmes télés ou disputer de la télécommande avec les plus petits. « J’ai tout de suite commencé à faire du commerce. J’ai commencé à vendre les rallonges, des voitures, des conteneurs et plein d’autres activités que je gagnais sous la main », ajoute-il.

A un moment donné, ce désormais patron de la sécurité s’est vu dans l’obligation de se caser, soutient-il, « avant de me lancer dans la sécurité pour pouvoir me stabiliser, je me suis mis à des formations. J’ai pris donc 3 mois pour me former. Je l’ai fait avec quelqu’un qui était dans le domaine de la sécurité, un ami d’ailleurs qui a voulu m’épauler ».

Cette transition a été soutenu par beaucoup de ses proches, au regard de la rareté de l’emploi au Burkina Faso, comme le confirme ce jeune de Tampouy en ces termes : «  Les parents, ils m’ont vraiment aidé. Ils m’ont toujours dirigé vers des entreprises même si cela n’a pas marché. Certes souvent j’étais confronté à des difficultés, mais on a tenu et aujourd’hui j’ai ma propre boîte ».

Pour y arriver, il a fallu nouer des relations et des partenariats. Aujourd’hui son entreprise fait appel à des services de prestations avec des partenaires, après l’acquisition d’un marché pour y arriver. « Quand on a un marché, on conclut sur les prix et les délais d’exécution, en fonction de la taille du domicile ou de l’entreprise. Le premier jour, après l’acquisition, nous allons fixer les piquets et le lendemain nous allons mettre les barbelés que j’achète sur le marché », précise-t-il.

Conscient de la diversité du marché dans lequel il s’est lancé, le désormais ex communicateur insiste sur la particularité de ses services même s’il avoue utiliser la technique de porte-à-porte pour vendre ses services. De ses propos, il passe pour expliquer l’avantage de faire fixer ces fils de fers dans les domiciles, tout en espérant obtenir le minimum de trois marchés ou plus dans le mois.

Un quota qui lui permet humblement de subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. L’autre particularité dans la balance, c’est qu’il rassure miser sur la densité des barbelés qu’il installe contrairement à certains services de la concurrence.

Madjer Kiswendsida Ouédraogo au micro de Burkina 24

« C’est pas facile. Souvent tu arrives pour vendre tes services, et les gens trouvent que ce n’est pas des heures pour venir déranger. La majorité des gens pensent que fixer ces barbelés, ce sont des choses de la classe aisée. Pourtant c’est une nécessité pour tous surtout avec ces temps d’insécurité qui courent, même dans les grandes villes. 

Néanmoins nous mettons tous les atouts en valeur pour espérer obtenir ne serait-ce que 3 marchés dans le mois. En face du client c’est surtout l’argument de la sécurité que nous utilisons pour convaincre. Surtout les cambriolages qui courent ces temps. Pour nos prix également nous offrons un prix vraiment raisonnable par rapport au prix sur le marché », explique Madjer Ouedraogo.

Malgré ce revirement, M Ouédraogo dit rendre grâce à Dieu et appelle la jeunesse à apprendre à se lancer dans divers domaines même si souvent, ces domaines n’ont rien à voir avec leur formation. « Trois marchés le mois, ça me suffit pour mes besoins.

Il faut que nous jeunes, nous revoyons un peu notre manière de chercher l’emploi. Actuellement les réseaux sociaux ont favorisé beaucoup de choses. Tu peux ne pas avoir des choses à vendre, mais tu peux vendre les articles de tes proches ou amis pour commencer. Bon courage à tous et que la chance soit du côté de la jeunesse », lance-t-il. 

Ce jeune burkinabè, à l’image de plusieurs jeunes du pays, allie, à ses services de sécurité, des activités de secrétariat soit l’imprimerie qu’il exerce de 20h à 4h avant de s’attaquer à son business dans la journée… Quel dévouement  !

Abdoul Gani BARRY

Burkina 24

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