Éventuel changement de Constitution pour le Burkina : « Le problème, ce sont les hommes, pas la Constitution », estime Dr Aboubakar Sango

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L’Alliance pour refonder la Gouvernance en Afrique, Section du Burkina Faso (ARGA Burkina), a tenu une rencontre-débat dénommée « café politique » ce vendredi 9 décembre 2022 à Ouagadougou. Placée sous le thème « Quelle Constitution pour un Burkina nouveau ? », les participants, dans une dialectique d’idées ont apporté leur lecture sur la question. Le Dr Aboubakar Sango, juriste et le Dr Zakaria Soré, sociologue enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo, ont été les panélistes à ce café politique. 

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Suite aux coups d’État des 24 janvier 2022 et 30 septembre 2022, le pays vit une transition politique gérée par les militaires du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). Bon nombre de personnes pensent que c’est maintenant que le pays peut se redéfinir. Le café politique, troisième du genre, a donc lancé le débat : « Quelle constitution pour un Burkina nouveau? » Il faut dire que les avis ont été contradictoires autour de ce thème au café politique.

Pour Aboubakar Sango, il convient d’abord de préciser que le problème politique actuel du Burkina marqué par la crise sécuritaire et l’avènement des coups d’État n’est pas lié à un problème constitutionnel. Pour lui, le problème du Burkina est plus lié aux acteurs de la vie politique et économique pas aux dispositions de la constitution.

Il est formel sur sa position, « le problème ce sont les hommes et pas la constitution ». Il estime donc qu’il faut travailler à avoir des hommes vertueux soucieux du bien commun à la tête des institutions que de changer la constitution. Dans ce sens, il a laissé entendre qu’il ne faut pas faire de l’adoption d’une  nouvelle constitution une priorité au détriment de la résolution de la crise sécuritaire.

« Pour nous, aujourd’hui, il faut se concentrer sur la crise sécuritaire parce qu’elle n’est pas liée aux insuffisances de la constitution. Mettons l’argent là-bas (dans la sécurité, NDLR) après, on verra ce qu’il faut faire », dit-il. 

Dr Aboubakar Sango, conférenciers

Par contre, Dr Zakaria Soré, sociologue, enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo, pense que pour un Burkina nouveau il faut une nouvelle constitution.

Et pour lui, la bonne constitution pour un Burkina nouveau, « c’est d’arriver à faire en sorte qu’on ait un texte fondamental qui sera un texte qui représente ce que les Burkinabè ont comme vision du monde ».

Selon lui, « le bon texte (loi, NDLR), c’est le texte qui reprend la culture, les attentes, la vision du monde, d’une population, d’un peuple donné ».

Dr Zakaria Soré, conférencier

Qu’à cela ne tienne, Boureima Ouédraogo, médiateur de ARGA Burkina, organisateur de ce café politique faisant la synthèse des idées retient de ce débat contradictoire que « si on peut dire que certains problèmes (du Burkina, NDLR) résultent de la constitution, le tout n’est pas de la faute de la constitution.

Il ressort qu’il y a des problèmes liés à nos comportements en tant que citoyens, qu’il y a aussi des problèmes liés à la qualité (la vertu, NDLR) des acteurs politiques qui sont censés assurer la gouvernance ».

Boureima Ouédraogo, médiateur ARGA

Le café politique a eu le mérite de poser la question du changement ou non de la constitution pour un Burkina nouveau. Des visions assez différentes ont permis de saisir la question du changement ou non de la constitution sous divers angles. C’est d’ailleurs l’objectif du café politique. Rendez-vous a été donné en 2023 par le médiateur de ARGA pour un nouveau café politique.

Hamadou OUEDRAOGO

Burkina 24 

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