Liberté d’opinion : Mise en place du « Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina Faso »

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Ceci est un communiqué du collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina Faso. 

Chers compatriotes, mesdames et messieurs ;

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Depuis un certain temps, nous assistons à la multiplication des atteintes à l’état de droit, aux libertés démocratiques de façon générale et singulièrement à la liberté d’opinion et d’expression, et de la liberté de la presse, qui sont pourtant garanties par notre constitution, par la déclaration universelle des droits de l’homme et par des traités que notre pays a ratifiés.

Ces atteintes se traduisent aujourd’hui par  des menaces de morts ouvertes et diverses formes d’agressions et de violences à l’encontre de tous ceux qui s’expriment sur les sujets publics se rapportant à la gouvernance actuelle de notre chère patrie, le Burkina Faso.

Ces menaces de tout genre sont le lot quotidien des journalistes, des activistes, des leaders d’opinion issus de la société civile ou des partis politiques et même parfois de tout citoyen qui ose donner ses appréciations sur les questions qui portent sur l’état de la nation.

En ce qui concerne les acteurs des médias et les usagers de ces médias, à savoir les citoyens qui s’y expriment, une vaste campagne de dénigrement et de vindicte a été décrétée à leur encontre. Le discours officiel ne décourage pas malheureusement cette tendance dangereuse à la criminalisation des libertés, contre toute attente. Pire encore, certaines sorties médiatiques de nos autorités apportent de l’eau au moulin des sinistres individus dans leur ignominie.

Par ailleurs, certains individus malsains véhiculent à longueur de journée sur les réseaux sociaux des calomnies et une certaine violence contre les animateurs des plateaux télé et radios. C’est dans ces circonstances que la chaîne de radio Oméga médias est devenue la cible de menaces directes et ouvertes d’incendie de ses locaux ainsi que les domiciles d’un de ses animateurs. Malheureusement et en dépit des appels à la retenue, la liste des journalistes, acteurs des médias et leaders d’opinion victimes de menaces ne fait que s’allonger chaque jour.

La gravité de la situation est prouvée par les récents communiqués du Conseil supérieur de la communication (CSC) et de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), deux institutions étatiques en charge de la promotion des droits et des libertés démocratiques, lesquelles ont tenu à tirer la sonnette d’alerte.

C’est donc devant cette tragédie naissante que l’ensemble des victimes des menaces de la part d’individus sans foi ni loi muent par des desseins morbides, ont créé une plateforme dont l’objectif principal est de protéger leurs vies et celles de leurs familles ainsi que leurs outils de travail que sont les médias. La plateforme se dénomme « Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina Faso ».

Le collectif vise à :

– Permettre aux victimes de se regrouper et d’être solidaires,

– Orienter les victimes vers la justice et les instances nationales habilitées à entendre leur cause,

– Interpeller et porter à la connaissance des institutions et les pouvoirs publics les cas de menaces,

– Dénoncer auprès  des instances et à utiliser les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits de l’homme les auteurs présumés des menaces et leurs commanditaires.

C’est dans cette optique qu’une délégation du Collectif a rendu le vendredi 31 mars 2023 une visite aux journalistes et au personnel de Omega Groupe à son siège à Ouaga 2000. Il s’est agi d’encourager le personnel y compris les journalistes travaillant dans un climat de traumatisme moral et de peur lié aux menaces qui pèsent quotidiennement sur eux.

C’est le lieu pour nous d’appeler les autorités à préserver la quiétude et la sécurité du Medias et de ses employés.

Le Burkina Faso est un État de droit démocratique dont la constitution en son article 8 donne le droit de s’exprimer librement et aux journalistes d’informer les populations au nom de leur droit à l’information. La critique ou la contradiction ne saurait devenir des délits voire des crimes passibles de menace de mort ou de toute autre force de persécution, de harcèlement et de violence.

Notre collectif s’indigne du fait que ces menaces proviennent de personnes se réclamant être des soutiens inconditionnels des autorités en place. Aussi, nous condamnons fermement toutes ces menaces qui n’ont pas leur place dans une nation moderne civilisée qui aspire faire face aux différents défis qui s’imposent à elle aujourd’hui.

Nous tenons à l’œil tous les commanditaires tapis dans l’ombre qui inciteraient, cautionneraient ou tireraient profit de ces abus lâches et inacceptables. Aucun forfait ne saurait rester impuni dans un pays qui aspire à la cohésion sociale afin d’avoir une nation plus juste, plus équitable et prospère dans la paix.

Nous félicitons le CSC, la CNDH et tous les acteurs qui œuvrent dans le sens d’une promotion de la liberté d’expression et du pluralisme d’opinion et contre toute tentative de musèlement des voix discordantes au moyen de la violence et de l’intolérance. Soutenons les journalistes, les activistes et les leaders d’opinion qui demeurent bien conscients de leur responsabilité sociale dans le contexte de crise aiguë que traverse notre pays.

En tout état de cause, nous appelons à la cessation immédiate des menaces d’où qu’elles viennent et au respect total et sans conditions des libertés garanties par la Constitution du Burkina Faso. Nous terminons nos propos en rappelant les mots de la prestation de serment du Président de la transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE : “ Je jure devant le Peuple burkinabè et sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter et défendre la Constitution, la Charte de la transition et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso.”

Fait à Ouagadougou le 02 Avril 2023

Pour le Collectif 

Le Porte-Parole

Dr Arouna Loure

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3 commentaires

  1. S’il n’y avait pas de liberté d’expression, vous pensez que votre collectif osait faire cette déclaration rendu publique. Arrêtez de nous divertir, nous on veut la fin du terrorisme.

  2. Le president et membres doivent rejoindre le front pour participer à l’effort de guerre

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