Hadizatou Rosine Coulibaly : « Nous voulons une croissance bien partagée »
Le manque à gagner lié à la rupture des timbres fiscaux « qui ne devait pas du tout arriver » s’élève à environ 70 millions de F CFA. Une situation qui embête à plus d’un point Hadizatou Rosine Coulibaly, ministre de l’économie, des finances et du développement, au moment où il est demandé à tous de consentir un sacrifice dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat. Face à la presse ce jeudi 26 mai 2016, elle est venue parler de croissance « forte » et « inclusive », de mobilisation de recettes et du mouvement d’humeur des syndicats dans son département, qu’elle dit voir d’un bon œil. Elle s’est dite « ouverte » pour le bon fonctionnement du ministère.
Rupture des timbres fiscaux
« C’est le manque d’anticipation qui nous amène à cela (rupture du stock de timbre fiscaux) » a admis Rosine Coulibaly. La rupture de timbres fiscaux « qui ne devait pas du tout arriver » provoque un manque à gagner d’environ 70 000 000 FCFA pour l’Etat. « Il y a eu des défaillances à tous les niveaux », a-t-elle dit. Pour éviter d’éventuelles ruptures à répétition, la ministre de l’économie et des finances promet de situer les responsabilités et envisage la signature de contrat de livraison d’une durée de 2 ans.
Mobilisation de recettes
La ministre de l’économie est venue parler également de croissance économique. Elle souhaite un programme de croissance « forte » et « inclusive », qui ne s’accompagne pas de sous-emploi de la jeunesse, de destruction de l’environnement.
« Nous voulons que ce soit une croissance bien partagée, parce qu’il y a des croissances fortes avec des inégalités qui s’observent par-ci, par-là », déclare-t-elle. La ministre de l’économie cible les secteurs que sont l’agriculture, les NTIC.
La place qu’occupe le pays dans la production et l’exportation du coton et de l’or l’en a convaincu. Des matières premières dont le prix est fixé à l’international. Et « si on produit 700 000 tonnes de coton et qu’on en transforme à l’intérieur 5 000 maximum, il y a un problème », a déploré la ministre.
« Si nous essayons de travailler pour accroître nos recettes, il est aussi bon d’avoir une bonne rationalisation des dépenses », dit-elle, d’où la décision gouvernementale de réduire le train de vie de l’Etat pour éviter le gaspillage, tout en s’assurant néanmoins que tout fonctionne bien.
Mouvement d’humeur des syndicats
Le chef du département des finances a déclaré être « ouverte » à la participation des syndicats et du personnel. « Mon style de management, dit-elle, est un style de management participatif et que le ministre n’est pas celui qui décide tout seul ».
Terminant par les réformes, Hadizatou Rosine Coulibaly a déploré la lenteur du processus en matière de marchés publics. « Lorsque le processus est long, qu’il prend 3, 4, 5 mois, cela veut dire que ce qui touche directement la population, il y aura un impact là-dessus », dit-elle. La ministre de l’économie admet que la croissance économique tant attendue ne saurait advenir sans réformes « courageuses ».
Oui Koueta
Burkina24
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