Economie: Standard & Poor’s accorde un B à l’emprunt obligataire du Burkina Faso
Après la dégradation de la note des Etats Unis d’Amérique par Standard & Poor’s, la crise financière s’est propagée en dehors des frontières américaines. En Europe, la Grèce et l’Italie ont vu leurs notes dégradées, et d’autres pays sont dans le viseur des agences de notation. Ces dernières s’intéressent aussi à l’Afrique notamment au sujet de leurs dettes souveraines (les titres émis par le Trésor public). Ainsi à quelques jours de la fin de la clôture de la souscription à l’emprunt obligataire lancée par l’État du Burkina Faso, l’agence de notation Standard & Poor’s a attribué la note B/Stable/B à cette émission obligataire du Burkina Faso, d’un montant de 35 milliards FCFA.
L’Etat du Burkina Faso a émis un emprunt obligataire de 35 milliards FCFA dénommée« Trésor public du Burkina Faso 6,5% 2011-2016 » le 10 novembre 2011, après celle de 2003 qui avait permis de mobiliser 25 milliards. Les agences de notations qui semblent avoir les yeux rivés sur l’Europe s’y sont penchées car cette opération relève de la question de la dette souveraine, les titres émis peuvant être échangés sur le marché des obligations. En effet, le 7 décembre 2011, Standard & Poor’s Ratings Services (S&P) a attribué la note B/Stable/B à « Trésor public du Burkina Faso 6,5% 2011-2016 », lancée le 10 novembre 2011 et qui échoyait le 8 décembre 2011.
Cet emprunt obligataire d’une durée de 5 ans commencera son amortissement en 2014. Selon Standard & Poor’s, « La croissance du PIB réel du Burkina Faso s’est établie à 7,9 % en 2010, après 3,2 % en 2009. Ce rythme devrait ralentir légèrement en 2011 pour atteindre 5,2 %, en raison notamment de chocs intérieurs et extérieurs ». Le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait une croissance supérieure à 5,5 % pour 2011.
On se rappèle que des mutineries de l’armée et de la police, des émeutes estudiantines et des manifestations de la société civile, avec pour corrolaire, des arrêts de travail, ont perturbé l’activité économique de la fin février au mois de juin cette année 2011. Pour apaiser les tensions, l’État burkinabé a voté un budget supplémentaire, prévoyant une augmentation de ses dépenses de l’ordre de 0,5 % du PIB, remanié le gouvernement avec un nouveau Premier ministre et engagé un dialogue avec les groupes sociaux concernés. Sur ce point, Standard & Poor’s déclare: « Sur le plan intérieur, nous estimons que l’environnement politique au Burkina Faso s’est normalisé depuis la crise du premier semestre, qui a donné lieu à des troubles généralisés sans précédent ». « La position budgétaire du Burkina Faso n’a pas été trop affecté par les troubles de 2011, grâce aux efforts constants du pays pour améliorer la collecte des recettes, constate l’agence, qui note aussi les excellentes performances des secteurs de l’or et du coton, ainsi que des aides budgétaires plus importantes que prévu.»
Sur l’impact de la crise en Côte d’Ivoire, Standard & Poor’s commente: « les secteurs des transports, de l’électricité et des paiements ont été touchés, mais son impact sur l’économie a été limité en raison de la durée relativement courte des évènements, et les liens ont été rapidement rétablis ».
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