CAMEG : « Peu importe qui a raison, l’essentiel réside dans l’urgence d’agir pour ne pas causer inutilement la mort »

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Ceci est une opinion de Sibiri Nestor Samné sur la crise qui prévaut au sein de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques, (CAMEG).

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Les épisodes de la crise à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels et Génériques, (CAMEG) nous révèlent encore un visage caché de nos politiciens, qui de par leur attitudes, prêtent le flan d’être qualifiés de vendeurs d’illusions. On avait promis au peuple de tout faire pour lui assurer un minimum de santé. Tous reconnaissent que la première richesse d’un pays ce sont ses Hommes. Mais quel serait l’avenir d’un pays s’il n’a pas une  bonne politique de santé pour ses populations.

Quelle serait l’efficacité d’un Homme pour son pays, s’il n’a aucune garantie de protection face à la menace de la maladie. Ne dit-on pas que « la vie c’est la santé d’abord » ? La CAMEG qui est la structure d’approvisionnement de médicaments se trouve paralysée pour des querelles d’intérêts. Peu importe qui a raison, l’essentiel réside dans l’urgence d’agir pour ne pas causer inutilement la mort de milliers de personnes à travers le pays.

Dommage que l’on préfèrerait forcer la main à la justice pour faire régner sa logique personnelle. On tord le cou aux principes de la république pour asseoir sa politique personnelle. On se permet même de bloquer le compte trésor de la CAMEG. On est passé à la vitesse supérieure au mépris du bien du peuple. Tous les moyens sont bons pour assouvir ses besoins surtout quand on a en face, un peuple prêt à mouiller le maillot pour les politiques et pourtant capable de se mordre lui-même le doigt.

Sous d’autres cieux, ce scandale de la CAMEG rendu possible par des manigances politiciennes serait qualifié de crime contre la nation

Que le fonctionnement de le CAMEG s’arrête et que la pénurie de médicaments sévisse, mes chers politiciens s’en moquent. Que les malades meurent par manque de produits pharmaceutiques, ce n’est pas assez pour émouvoir les « marabouts du temps moderne » qui pourtant, nous ont chanté que notre épanouissement serait leur combat. Que les enfants en proie au paludisme succombent à leurs douleurs, pourvu que leurs calculs politiciens soient respectés.

Que les femmes perdent la vie en voulons donnons la vie, cela est un non-événement pour eux qui ne penseraient qu’à leur biens personnels et privés. Ils semblent nous murmurer ceci : « Le peuple ne nous intéresse qu’en période électorale. Nous avons un peuple manipulable. Quand ils sont motivés ou dressés par nous, ils peuvent affronter les machines de la mort, la poitrine nue. Mais laissés à eux-mêmes et pour eux-mêmes, ils sont comme des mollusques, des invertébrés. Si non, comment peut-on comprendre que l’on se taise sur des épines venimeuses qui menacent la santé de tout un pays. Ils choisissent de se faire impuissants face à un drame non négligeable ».

Sous d’autres cieux, ce scandale de la CAMEG rendu possible par des manigances politiciennes serait qualifié de crime contre la nation. Mais là-bas, où les cerveaux ne s’activent que pour les débats politiques stériles ; là-bas où les intelligences ne s’exercent que pour discriminer, se venger et diviser ; là-bas, on n’aurait pas l’habitude de combattre pour les causes justes, là-bas, où tous seraient dirigés par une télécommande rusée, là-bas, c’est diffèrent.

Si nous ne trouvons pas un moyen de faire pression sur les dirigeants pour qu’ils viennent à bout du problème de la CAMEG, chacun et tous seraient responsables des morts qui seront occasionnés par le manque du nécessaire dans les pharmacies et les centres médicaux. Le Burkina ne finira pas de compter ses martyrs. Après ceux de l’Insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 et du putsch manqué de Septembre 2015, la Crise de la CAMEG va s’arracher les siens. Combien ? Seule la lumière du secret en fera la juste évaluation. Mais eux, ils partiront dans la discrétion, sous les regards compatissants et impuissants de leurs proches. Leurs cercueils ne seront pas couverts du drapeau national.

Orientons nos passions vers les luttes qui assurent les besoins de première nécessité

Leurs dépouilles mortelles ne bénéficieront pas du salut officiel et des hommages des premières autorités du pays avant la mise en terre. Après leur mort, il est évident qu’il aura certainement des Organisations qui en feront un commerce politique. Il serait mieux d’agir plutôt pour éviter le pire. Il ne faudrait pas attendre que « le fantôme gagne le fond de la case avant de vouloir fermer la porte ». Par souci de récupérer ou de garder les bénéfiques qu’ils tirent de la CAMEG sur le dos de nos pauvres paysans, ils seraient prêts à sacrifier le peuple.

Face à leur cupidité, notre salut ne peut venir que de notre refus commun de l’arbitraire pour les contraindre à agir dans le sens du bien social. Pour prouver sa maturité face au monde, nous avons protesté contre la révision de l’article 37 voulu par Blaise et ses anciens collaborateurs et ce, au prix de nos vies. Mais on tarit d’initiatives de pression sur les dirigeants quand vient l’heure de combattre pour sa propre vie, celle de nos enfants.

Orientons nos passions vers les luttes qui assurent les besoins de première nécessité. Mais enfin, j’oubliais que chaque peuple mérite ceux qui le conduisent. Quand tu te fais l’âne, on te donne du foin. Sibiri Nestor SAMNE

Sibiri Nestor SAMNE

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